Street Art : l’Hôtel de Ville célèbre des décennies d’art urbain

L’exposition “Capitale(s), 60 ans d’art urbain à Paris” revient sur l’histoire du Street Art et présente l’oeuvre de 70 artistes reconnus.

Si Paris est “la plus belle galerie du monde”, comme le disait Miss.Tic dans une interview de 1999, le Street Art a besoin d’un lieu précis pour voir racontée son histoire et recevoir un hommage digne de ce nom.

Justement, du 15 octobre au 11 février, la salle Saint-Jean de l’Hôtel de Ville de Paris accueille des œuvres de collections prestigieuses, mais aussi des archives et des conférences. Ces dernières viennent rendre compte de l’histoire d’un art de la rue né au XXème siècle, qui s’est mué en véritable courant artistique aujourd’hui reconnu par le marché de l’art contemporain.

Le Street Art, associé à la contestation sociale et à la libre expression à travers l’art, est né sur les murs de Philadelphie, puis arrivé en France dans les années 60.

Qui n’a jamais croisé les pochoirs dans les tons gris d’Ernest Pignon-Ernest ? Graffitis, autocollants, pochoirs ou pastels sur rues et trottoirs, toutes ces œuvres ont pour point commun d’inscrire sur les murs, lieux de tous les jours, une histoire sociale et politique.

Zoom sur quelques artistes présentés

L’événement est l’occasion de saluer l’œuvre de deux figures françaises de l’art urbain décédées il y a seulement quelques mois. On regrette tout d’abord la célèbre Miss.Tic qui, par ses pochoirs aux couleurs sombres accompagnés de citations libres, s’est constituée en symbole féministe décidée à présenter des femmes fortes et rebelles. Elle laisse son empreinte dans les rues de Paris et notamment dans celles du 13ème arrondissement.

Jack Villeglé, plasticien français issu des Beaux-Arts, nous a aussi quitté en juin dernier, laissant derrière lui un bon nombre de morceaux d’affiches lacérées, collés pour faire perdurer une mémoire collective. Il est aussi connu pour avoir prêté une attention particulière à la couleur, affirmant que l’association d’affiches diverses pouvait transformer un ensemble de messages envoyés par les pouvoirs publics, en une source de gaieté et de beauté pour les passants.

À la couleur, Christian Guémy (ou C215) porte un intérêt comparable. Travaillant au pochoir des visages colorés d’inconnus, il vise à insuffler fraîcheur et humanité dans les rues de sa ville où se trouvent une bonne partie de ses œuvres. L’exposition présente un de ses multiples portraits de Simone Veil, réalisés pour marquer l’entrée de cette dernière au Panthéon, en 2018.

L’évènement accueille aussi l’œuvre de Shepard Fairey, qui, comme Christian Guémy, a souhaité par son œuvre marquer la vie politique française. Après les attentats de fin 2015, l’artiste américain conçoit une “oeuvre hommage”, qui porte les couleurs et le slogan de la France.

Nous pouvons enfin citer l’homme blanc du peintre Jérôme Mesnager, symbole de paix, ou encore une carte inédite d’Invader qui révèle où se situent ses mosaïques parisiennes. Tout deux retiennent l’attention des passants, qui, interrogateurs, stoppent leur marche quelques secondes.

Rendez-vous du 15 octobre 2022 au 11 février 2023 pour un accès gratuit à l’exposition.

En résumé pour assister à l’expo sur le street art :

• Du 15 octobre 2022 au 11 février 2023
• 5 rue de Lobau, 75004, Paris
• Accès gratuit, sur réservation