C’est à travers le street-art que l’artiste venu de Montréal, Benny Wilding s’exprime. Il fait très souvent référence à des personnages de notre enfance, à la publicité et à la manière dont elle nous influence, malgré nous.
Benny Wilding découvre l’art de rue à l’âge de 12 ans, au milieu des années 90 à New York
Fortement impressionné par tous les murs peints à l’aérosol qui habillent cette ville qui ne dort jamais, l’artiste revient à Montréal avec le désir de s’illustrer dans cette nouvelle culture du graffiti. Après avoir réalisé pendant quinze ans des graffitis sous les pseudos de Cemz puis Ether, il s’aventure dorénavant dans la réalisation de grandes murales. Unissant des références à la bande dessinée, à la publicité et au lettrage commercial. La murale ou le tableau est construit par contrastes et associations surprenantes. Ses études en infographie et animation 3D ont certainement un impact dans sa démarche artistique.
L’un des plus grands tournants dans la carrière de Benny Wilding est le Festival Mural de 2015 à Montréal. Il s’agit d’un festival international annuel d’art urbain. Inauguré en 2013, il vise à célébrer la démocratisation de l’art de rue. Benny Wilding y a fait ses preuves et est désormais l’un des talents incontournables de la scène street art montréalaise. En effet, avant ça, l’artiste réalisait uniquement des graffitis et des toiles dans son sous-sol. Même son pseudo actuel ”Benny Wilding” n’existait pas.
En 2020, il s’est attelé à un nouveau projet : redonner vie aux immeubles abandonnés de la capitale québécoise. En effet, environs 15% des commerces ayant pignon sur rue dans cette ville sont vacants. Benny Wilding a donc décidé d’imposer son nom d’artiste sur ces devantures en y fixant des pancartes à son effigie.
Le travail de Benny Wilding s’apparente au pop art américain
Dans le monde du graffiti encore plus qu’ailleurs, le but de chaque artiste est de se différencier des autres pour être reconnu. C’est par les personnages de cartoons en particulier que Benny Wilding a choisi de se démarquer. Et c’est devenu l’une de ses marques de fabrique. Le street-artiste apprécie l’idée d’avoir un impact sur les spectateurs de ses œuvres. Il aime leur rappeler des souvenirs d’enfance ou les rendre conscients de l’irrégularité et de la difficulté de certains moments de la vie. C’est ainsi qu’il mixe, réalise des contrastes comme “montrer un personnage de Walt Disney à côté d’une compagnie pétrolière ou à côté d’une référence à un film plus obscur”.
L’autre objectif de l’artiste est de montrer à travers son art que nous sommes tous bombardés de publicité à longueur de temps, qu’on le veuille ou non. Certains pensent qu’elles n’agissent pas sur eux alors que c’est tout le contraire. Elles sont belles et bien imprégnées dans l’esprit de chacun. Pour preuve, Beware! vous met au défi de ne pas reconnaitre au moins une publicité parmi les œuvres de l’artiste. L’artiste mélange ainsi graffiti, pop-art américain, images vintages et lettrage stylisé.
Ce n’est pas l’art des artistes qui influence Benny Wilding mais plutôt leur expérience
Même si des “Maîtres de l’art”, comme Vermeer ont influencé le graffeur de manière indirecte en lui donnant l’envie de peindre, il ne s’identifie pas à eux. Il admire ce qui a été fait par le passé et les exploits qu’il ne serait, selon lui, jamais capable d’atteindre. Il apprécie le travail des street-artistes qui ont ouvert des portes comme Banksy ou Frank Shepard Fairey. Benny Wilding s’inspire de ce qu’ils ont réalisé pour démocratiser cette forme d’art avec leurs moyens et leur passion.
Toutes les œuvres et l’actualité de Benny Wilding sont à retrouver sur sa page instagram et son site. Et si vous avez apprécié son travail, vous aimerez surement celui de Five8, autre artiste de Montréal et de Max Sansing.