Sensation loufoque, l’artiste à la tonsure signature s’était fait connaître grâce à sa techno bruitante du quotidien. Après un long hiatus, l’artiste signe un premier album studio poétique et solaire.

En 2017, après une suite de mésaventures, Jacques annonçait arrêter la musique. Il se réfugie alors au Maroc, avant de revenir avec un premier album studio, plus lisse que ses débuts bruitistes mais définitivement apaisé. Fidèle à son esthétique décalée, « LIMPORTANCEDUVIDE » devient recueil de pensée poétiques et de petites leçons de vie, oscillant avec brio entre naïveté et sagesse.
Des coups d’envois en douceur
De plus en plus présent depuis 2019, Jacques avait signé en 2021 « Vous« , une ode à la communauté, à la société en tant que masse d’individus en ce qu’ils ont de plus humains. Cette capacité à voir l’exceptionnel dans le banal est aussi le moteur du titre « La vie de tous les jours« .
L’artiste parle de ce morceau comme du témoignage « de ces nombreux moments de la vie de tous les jours, quand il n’y a rien à célébrer, qui ne font pas de souvenirs, mais dont la somme constitue qui l’on est.” Il y a bien quelque chose de philosophique dans la prose de Jacques, chaque morceau peut se vivre comme une maxime, une leçon de morale.
En effet, l’artiste confiait aussi : « Ce morceau s’adresse à tous les gens qui ont compris que le bonheur est quelque chose de personnel que même l’objectif de l’Iphone 3000 ne saura pas capturer. Mais il s’adresse aussi et surtout à ceux qui ne l’ont pas encore compris. » Le message est clair : le nouveau projet de l’artiste sera celui d’une spiritualité apaisée.
Et, lors de l’annonce de l’album, Jacques dévoilait dans la foulée “Ça se voit”, une ballade marquée par l’indulgence. Car, même s’il chante la beauté du quotidien, Jacques ne s’empêche pas d’aborder des sujets moins innocents, ici une forme d’anxiété liée à l’enfermement dans le quotidien, justement.
La sagesse tranquille
Dans le premier titre de l’album, le chanteur récite : « Mais je suis heureux quand je me plante, ça fait des nouveaux moi qui poussent ». Habile, Jacques joue avec les mots et déploie tout un univers marqué de bonhommie. Il qualifie lui-même de « comptine » certains de ses titres, questionnant la perte de la candeur, l’abandon d’un potentiel, d’un projet puéril.
Le verre est bien rempli depuis que j’ai capté qu’il était plein de rien.
Jacques, « Rien. »
Finalement, Jacques devient l’emblème de cette force tranquille de l’adulte qui a su garder son âme d’enfant. Il n’en est pas crédule non plus, « Je ne te vois plus », par exemple, se donnant à écouter comme l’hymne de la rupture volontaire avec un espace toxique. Dans l’ultime titre, « Rien. », la rengaine résume bien le corps de « LIMPORTANCEDUVIDE ». La voix du chanteur y répète : « L’histoire se répète à l’infini, comme si on n’avançait pas, jusqu’à ce que l’on accepte l’importance du vide qui nous lie, qui nous sépare ».
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