On ne le présente plus bien qu’il soit inconnu, Banksy cet artiste anonyme qui dépose des œuvres d’art à travers le monde va avoir un hôtel à son effigie dans Paris.
Chacune de ses œuvres est un message fort contre la société. Banksy est bien plus qu’un graffeur, c’est un véritable poète engagé qui dénonce les vices de la société. Anticonformiste, anticapitaliste et anarchiste, il s’est fait une place forte dans le monde du street-art et est sûrement l’artiste le plus connu de nos temps. Il doit cela à son anonymat qui fait planer tout un mystère entre les murs.

Une exposition en plus d’un hôtel pour les parisiens
Il est possible de découvrir son travail partout dans le monde grâce aux nombreuses expositions qui ont vu le jour. À Paris après l’exposition « The World of Banksy » à l’espace Lafayette-Drouot, c’est maintenant un hôtel, juste à côté, rue Faubourg Montmartre, qui va accueillir les copies de ses célèbres graffitis. On y retrouve notamment La petite fille au ballon. L’ouverture a été annoncée pour le 9 juin 2021. L’hôtel est constitué de 20 chambres où tout le décor, même celui de la salle de bain, nous plonge dans l’univers de Banksy. Les deux derniers étages sont réservés pour constituer un musée, le prix de l’entrée s’élève à 6€.

L’exposition à l’espace Lafayette-Drouot devait se terminer alors que les lieux culturels étaient fermés, le propriétaire a finalement décidé de prolonger les dates de juin à décembre 2021. Il est encore temps pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion de parcourir le travail de Banksy de s’y rendre.

Vous y trouverez plus de 100 œuvres dans un garage désaffecté, un esthétisme underground qui nous immerge dans l’ambiance de Banksy. Les graffitis les plus connus tel que Gangsta Rat, Consumer Jesus, Toxic Mary, Kissing Coopers et bien d’autres sont présentés en section correspondant aux différentes parties du monde où le graffeur a laissé sa marque. L’exposition retrace les pas de Banksy jusqu’à une reconstitution du mur de Bethleem qui a été taguée par plusieurs graffeurs.



Cependant, comme toutes les expositions sur Banksy qui se multiplient dans le monde, ni l’exposition ni l’hôtel, tous deux gérés par la même personne, n’ont été autorisés par l’artiste. Banksy est un anticonsumériste et refuse que son art soit une source de revenu. Il ne peut malheureusement pas agir contre ça à cause de son anonymat, les œuvres ne lui appartenant pas réellement aux yeux de la loi. Il a pourtant affiché un message d’alerte sur sa page personnelle au sujet de ces expositions – presque – clandestines.
“Le public doit savoir qu’il y a eu une récente vague d’expositions de Banksy, dont aucune n’est consensuelle. Elles ont été organisées entièrement à l’insu de l’artiste et sans sa participation. Veuillez les traiter en conséquence.”
Banksy
Beaucoup d’exposants revendiquent la nécessité de découvrir l’art, un débat qui serait intéressant à tenir. Banksy semble coincé dans une posture peu confortable, l’artiste a d’ailleurs perdu la propriété de son œuvre The flowrer thrower à cause de son anonymat. Il se fait d’ailleurs souvent voler ses tags, Hula hooping Girl a été subtilisée de son mur par un fan. Le ravisseur expliquait qu’il voulait conserver le chef-d’œuvre des dégradations comme les intempéries. Mais c’est pourtant bien de street-art dont nous parlons, toute l’essence de cette peinture est qu’elle est éphémère.


Dormir chez Banksy
En attendant, les reproductions des graffitis seront bien au chaud dans leurs chambres d’hôtels. L’hôtel de Paris s’inspire d’ailleurs de l’hôtel construit par Banksy à Bethléem dans lequel il expose des œuvres inédites, l’hôtel en lui-même est un chef-d’œuvre.

Composée de seulement neuf chambres qui coutent à la nuit 200€, l’hôtel se situe juste en face du mur qui sépare le territoire palestinien d’Israël. Une localisation peu charmante pour une nuit de noce, l’artiste à lui-même dit que son hôtel possédait « la pire vue du monde ». Il a d’ailleurs fait exprès d’avoir au moins une fenêtre dans chaque chambre avec vue sur le mur.


Banksy a déjà montré auparavant son soutien pour la Palestine en graffant sur le mur. Aujourd’hui il se sert de sa notoriété pour attirer du monde à son hôtel, appelé « The Walled Out Hotel », pour interroger ses visiteurs à propos de ce mur. L’hôtel depuis son ouverture en 2017 a accueilli plus de 250 000 visiteurs et pleins de voyageurs traversent Israël juste pour voir les véritables peintures murales.


Si le sens de l’hôtel crée par l’artiste se comprend aisément, il n’en est pas de même pour celui de Paris. Le directeur de l’hôtel a déclaré vouloir « rendre l’art aux non-initiés », pourtant il a déjà ouvert une exposition qui aurait pu lui permettre de remplir cette mission. L’encre n’a pas fini de couler autour de ce mystérieux graffeur, l’artiste anticapitaliste deviendrait-il un produit de marque contre son gré ? En attendant, nous comprenons le désir de vouloir explorer l’art sous tous ses angles, et il est bien d’aller nous-même découvrir l’hôtel et son musée pour se faire une opinion.