Depuis plus d’un an, l’artiste qui se surnomme Too Late fait de la rue la galerie de ses revendications profondément politiques.
Avec des débuts datant de mars 2020, l’artiste urbain Too Late est bien l’artiste de la pandémie. Chacune de ses œuvres est inspirée du monde sous cloche, et toujours porteuses d’un message frappant.
La culture en pause
Pas de bras, pas de cinéma
Les parisiens auront peut-être remarqué, au détour des cinémas, quelques affiches surprenantes. Jugés non essentiels par les gouvernants, ceux-ci sont fermés depuis les premiers temps du confinement. Et si cette décision fait polémique, la position de Too Late est bien tranchée.
Les affiches des Majestic de Bastille et de Passy, tout comme les cinémas L’Arlequin, L’Escurial ou encore le Reflet Médicis se parent d’un message clair. Représentant le duo ultra populaire du film Pulp Fiction Vincent Vega (John Travolta) et Jules Winnifield (Samuel L. Jackson), bombe de peinture en main, on y lit un “non essentiel” qui ne manque pas de rappeler une des fresques iconiques de Banksy.
Bye, (Fe)Lisa
Too Late n’est pas là pour rire, ni pour faire rire. Également fermés, les musées ont aussi le droit à leur dose de soutien. Devant le Louvre, la Joconde éloignée du monde, est exposée à même la rue. À un détail près : le tableau est bien là, la Joconde, elle, est partie. “Faites-moi signe quand tout ça sera fini“, indique-t-elle sur un post-it.
L’artiste commente simplement ” Plus personne pour l’admirer, la Joconde quitte le Louvre. ” Exposée en janvier, cette installation continue à l’inspirer. Trois mois plus tard, Mona Lisa n’est toujours pas revenue. Il semble même qu’elle ait pris des vacances. En tout cas l’artiste vend des tirages de ce même fond, privé de la muse de Léonard de Vinci, remplacée un simple “Bye” tagué en rose.
L’écologie menacée
La pandémie de tous les absurdes
Plus que les lieux culturels fermés, c’est toute la société, par le prisme de la pandémie, qui est critiquée. La fermeture des écoles, en mars 2020 pose la question la perte de l’innocence, du jeu arrêté, par exemple. L’injonction à “rester chez soi” et la polémique des personnes sans domiciles fixes n’échappent pas non plus à l’artiste, pas plus que la reprise de la pêche à Nice, dans une mer plus que jamais polluée.
Une pollution par les masques qui a le droit à sa propre série. Les “connards”, exposés un peu partout à Paris voient leurs masques jetés par terre exposés à la vue de tous. L’occasion pour l’artiste de soutenir l’initiative du photographe Frédéric Munsch et de son camarade ‘l’Escargot Anglais”. Les deux comparses se sont lancés à l’aventure pendant deux mois, en faisant le chemin de Marseille à Paris à pied, suivant la ligne de TGV et ramassant tous les masques chirurgicaux sur leur chemin.
SOS d’une planète en détresse
Cheval de bataille favori du street artist, l’écologie a une place particulière dans son travail. Une planète qui se meure de chaud, jouant sur le dicton populaire américain “We all Scream for Ice Cream“, des abeilles en voie de disparition, des mers-poubelles qu’on laisse à nos enfants, entre autres, les sujets de TooLate font froid dans le dos.
Sans prendre de gant, Too Late nous affirme qu’il est déjà trop tard. “C’est le propre de l’homme : se poser les questions quand il est déjà trop tard. C’est d’ailleurs le fil conducteur de tous mes travaux et c’est pour ça que j’ai choisi ce nom d’artiste“, confie-t-il à France3 PACA. Et il n’hésite pas à nous le faire savoir : la prochaine extinction sera la nôtre.
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