Banksy, artiste qu’on ne présente plus, fait, une fois de plus, parler de lui à son insu… L’une de ses œuvres a été vendue… sans son autorisation !
Une œuvre vendue
C’est bien un œuvre murale de Banksy qui fait aujourd’hui parler d’elle. Présentée par l’artiste lui-même sur son compte Instagram le 17 octobre 2020, la petite fille jouant avec un pneu comme cerceau de hula hoop sur les briques rouges d’une maison dans Nottingham a bel et bien été achetée par John Brandler. Le directeur de la galerie d’art californienne n’en est pas à son premier achat. Bien qu’il dépense à chaque fois des sommes astronomiques, il expose déjà dans la galerie Brandler plusieurs œuvres de Banksy.

Cette œuvre a donc été retirée du mur où Bansky l’avait secrètement installée pour être transférée à la galerie de John Brandler. Au-delà de son amour pour le street art et tout particulièrement pour Banksy, le galeriste entend préserver l’œuvre d’une détérioration certaine si elle était restée dehors à la merci des intempéries du climat anglais. Mais ce caractère éphémère de l’œuvre ne serait-il pas justement constitutif de ce qu’est véritablement le street art ?

Bansky et la non-marchandisation
Banksy reste encore silencieux quant à cette affaire mais on ne serait pas surpris de lire d’ici peu une réaction teintée d’ironie comme il l’a déjà fait. Ce n’est en effet pas la première fois que l’artiste se retrouve confronté à ce genre de situations. Pourtant ce n’est pas faute de l’avoir dit, le street artist s’oppose totalement à la marchandisation de l’art et plus encore en ce qui concerne ses œuvres.

Pourtant, Bansky fait vendre. On vous avait déjà parlé de sa dépossession de son célèbre « jeteur de fleurs » par décision de l’Office de l’Union Européenne pour la Propriété Intellectuelle. L’anonymat qu’il conserve pour réaliser ses pochoirs dénonçant la société contemporaine lui a desservi dans cette affaire. Il essaie pourtant de détourner la marchandisation de ses œuvres, notamment en se jouant des codes du marché de l’art. En octobre 2019, l’artiste a en effet ouvert sa propre boutique éphémère dans la ville anglaise Croydon. Toutefois, rien n’était à vendre dans cette boutique ! Il était même impossible de rentrer à l’intérieur, tout était là seulement pour regarder.

Banksy est une fois de plus à la merci du marché de l’art, bien qu’il fasse tout ce qu’il puisse pour s’y opposer. La société qu’il dénonce tant est visiblement gourmande au point d’acheter les critiques qu’il lui adresse.