NFT et environnement

NFT, une “révolution artistique” mais un impact désastreux sur l’environnement

Image d'avatar de Tom DemarsTom Demars - Le 18 mai 2021

“Il faudra 12 ans à un arbre pour compenser la frappe d’un seul NFT.” L’émergence de ce nouveau marché continue décidément de questionner. Alors que le monde de l’art a dû entamer une mutation accélérée pour appréhender ce phénomène, c’est son empreinte carbone qui est, aujourd’hui, au centre des préoccupations. Basé sur le système de blockchain, les transactions de NFT représentent un impact énergétique non négligeable.

Un problème de longue date

La blockchain est une technologie, popularisé par l’arrivée du Bitcoin, et qui permet de réaliser des transactions de manière simple, transparente, et surtout, sécurisée. Pour cela, chacune de ces transitions est assortie d’une chaine de blocs (blockchain en anglais) qui vont permettre de stocker toute la documentation relative à la vente. C’est ce système qui permet de conserver une certaine sûreté. Une aubaine pour les nombreux marchés digitaux (cryptomonnaie, NFT, etc) qui mettent en jeu des sommes considérables. Seulement, rendre possible cette vente en Proof of Work équivaut à un défi techniquement difficile. Ce qui consomme énormément. Différents sites ou plateformes ont, alors, vu le jour pour rendre ce processus accessible au plus grand nombre. Cette banalisation va, néanmoins, être à l’origine d’un désastre écologique.
Le Bitcoin en est le parfait exemple. Le doyen des cryptomonnaies est aussi l’un des plus énergivores. Lui qui représente, à lui seul, 70% du marché, est aussi à l’origine d’une empreinte carbone annelle équivalente à celle de la Nouvelle-Zélande. Tandis que la création des blocs, elle, consomme annuellement autant en énergie que la Finlande, du Chili ou, encore, de l’Autriche.

Photo d'un jeton Bitcoin.

Et alors que l’ancienneté du Bitcoin pourrait être une cause plausible, des systèmes plus récents comme la blockchain Ethereum sont pourtant, eux aussi, de mauvais élèves. Or, un grand nombre de ces systèmes (comme les NFT par exemple) sont basés sur l‘Ethereum. Pourquoi ? Car le système de blocs permet d’authentifier un NFT en tant qu’œuvre unique. Ce qui demande la mobilisation d’une quantité importante d’ordinateurs pour chaque transaction. Une œuvre produit, par exemple, une empreinte carbone d’environ 100 kg de CO2, tandis qu’une série de 100 œuvres consomme, elle, plus de 10 tonnes de CO2. Soit ce que consomme, respectivement, un vol d’une heure et un citoyen européen en une année.

Quelles solutions ?

Si ces différentes cryptomonnaies consomment, encore aujourd’hui, trop pour être en phase avec la lutte contre le réchauffement climatique, des alternatives tentent de voir le jour. Jack Dorsey, cofondateur de Twitter et PDG de Square, pense par exemple “que les crypto-monnaies finiront par être entièrement alimentées par de l’énergie propre, éliminant ainsi leur empreinte carbone et favorisant l’adoption des énergies renouvelables à l’échelle mondiale…” Pour aller vers cet objectif, Square a, ainsi, annoncé le lancement d’un fonds de 10 millions de dollars destiné au développement des entreprises qui s’efforcent de rendre le minage du Bitcoin plus efficient énergiquement parlant. Un accord a aussi été signé par plus d’une vingtaine d’acteurs du milieu de la blockchain, comme Ripple, ou diverses fondations comme l’Alliance for Innovative Regulations. Soutenu par l’ONU, ce projet devrait voir ses objectifs être fixés juste à temps pour la COP 26 de Glasgow, en Écosse et prévue pour novembre 2021.

Du côté des NFT, des alternatives à la blockchain Ethereum (et à son système Proof of Work) voient le jour. Tezos, NEAR ou Algorand, par exemple, sont des blockchain qui utilisent le Proof of Stake, un système qui ne nécessite pas un calcul aussi intensif que pour le Proof of Work. Ce qui réduit fortement l’empreinte énergétique. Une méthode qui commence à être adopté par les principaux marchés de NFT comme Opensea ou Hic et nunc. Ce dernier propose, ainsi, des transactions entièrement basées sur la blockchain Tezos. Hic et nunc permet, donc, aux artistes et acheteurs de faire vivre le marché, tout en évitant d’être néfaste sur l’environnement. De nombreux artistes les que ParseError, exsstas ou tenorless se sont, ainsi, tournés vers cette plateforme. De nombreuses autres plateformes et applications font de la lutte pour le climat un point d’honneur et tentent de prouver que le marché des NFT peut transiter vers un fonctionnement plus eco-friendly. Nous n’avons donc, clairement pas, fini d’en entendre parler.

NFT intitulé cassetete 1 et réalisé par Carol Vilela.
Exemple de NFT exposé sur la plateforme hic et nunc. Ici, une création intitulée cassetete 1 et réalisée par Carol Vilela.

Découvrez qui est Beeple, le crypto-artiste qui bat les records NFT, mais aussi le travail de Ben Grosser, un artiste qui est, au contraire, réticent envers ce phénomène.

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Tom Demars
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