Minimals Republics

“Minimal Republics” : planez au-dessus des territoires de Ruben Martin De Luca

Image d'avatar de Victoire GlauzyVictoire Glauzy - Le 13 septembre 2021

Et si nous aussi on créait notre propre état-nation ? C’est le défi qu’a relevé Ruben Martin De Luca avec sa série photo « Minimal Republics » pour illustrer l’absurdité des frontières. Une touche d’abstrait qui traduit sarcastiquement l’hubris de l’Homme.

Photographie du dessus de Ruben Martin De Luca dans la mer.

Ruben Martin De Luca a fait des études à l’École Polytechnique de Madrid. Il a depuis laissé l’ingénierie pour se consacrer à l’art. La richesse de ses études lui a permis d’accumuler des connaissances qui se ressentent dans ses compositions finement élaborées. L’artiste sait apporter une approche fluide à son art afin de représenter ses idées. 

Ruben Martin De Luca, la Terre et l’Homme

Il commence sa carrière dans l’art en co-fondant un collectif d’art urbain le Boa Mistura avec lequel il parcourt le monde. Maintenant, l’artiste se concentre particulièrement sur la photographiel’audiovisuel et la peinture en solitaire. Son sujet de prédilection est la relation que l’être-humain entretient avec la nature. Il symbolise les problèmes de surpopulation avec sa série The Naked Trace ; la nature liquide du concept de nation avec The Iceberg Nations ; puis dans Stupid Borders il résume les idéologies de contrôle des différents états et questionne l’idée même de nation. Il met en porte-à-faux les récentes mesures de contrôle sur les déplacements humains qui, selon lui, sont fondées sur des opinions politiques fallacieuses, accompagnées de préjugés

Minimals Republics
Photographie du dessus de Ruben Martin De Luca étendu sur un terrain de foot.
Photographie du dessus de Ruben Martin De Luca dans une prairie.

“Minimal Republics” : des micros-nations

« Minimal Republics » est une micro-série photo qui compose Stupid Borders. Par ce projet Ruben Martin De Luca s’est lancé dans l’art expérimental : en s’éloignant de Madrid il a choisi neuf paysages de 100m carré qu’il délimite lui-même. Pendant 24h l’artiste vit dans ces territoires fictifs et se filme avec un drone pour réaliser des photographies en hauteur ; ainsi que pour mettre en place une courte vidéo dans laquelle on le voit faire des actions arbitraires comme lire un livre ou patrouiller autour des délimitations. L’ensemble est une critique amusante de la notion de frontière. 

Les photographies abstraites sont remarquables tant par la simplicité de l’esthétique que par leur concept incisif. L’artiste frappe un coup sec d’une manière très poétique pour ironiser sur la notion de frontière. Les paysages qu’il choisit sont des lieux peu attrayants et improbables, on peut y voir un parking, des champs ou encore le milieu de la mer. Ces espaces alertent contre le sentiment injustifié de possession qu’a l’Homme en s’appropriant n’importe quel territoire. La vue de ces paysages nous pousse à nous questionner sur nos comportements vis-à-vis de la terre et la relation néfaste que nous entretenons avec, notamment le droit, factice, à la propriété. 

Le thème, les plans l’esthétique géométriques rappellent les photos de Tom Hegen.

Photographie du dessus de Ruben Martin De Luca dans la montagne. Minimal Republics
Photographie du dessus de Ruben Martin De Luca sur la plage.
Photographie du dessus de Ruben Martin De Luca dans un champs

La délimitation de ses territoires a été faite avec des formes géométriques. Pour l’artiste ces formes représentent parfaitement l’aberration des découpages territoriaux qui ressemblent plus à des figures que des territoires naturels. Les paysages sont soignés et ordonnés ; des objets illogiques comme des plots de signalisation font office de barrières. L’artiste cherche à mettre en avant l’évidence des efforts de l’Homme à délimiter et contrôler le monde naturel

Cette série photo est un coup de génie, les captures sont percutantes et illustrent avec justesse les pensées de Ruben Martin De Luca. En contemplant cette nature artificielle et éphémère nous ne pouvons que réfléchir au besoin obsessionnel de l’être-humain à s’emparer de diverses ressources au détriment des autres personnes de son espèce.

Photographie du dessus de Ruben Martin De Luca dans un champs
Photographie du dessus de Ruben Martin De Luca dans un champs
Photographie du dessus de Ruben Martin De Luca sur un parking.
Photographie du dessus de Ruben Martin De Luca sur un parking.

Pour découvrir d’autres photographies dirigez-vous vers son site web.

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Victoire Glauzy
Article écrit par :
Étudiante en Lettres, je me passionne pour l'Histoire de l'art et l'art contemporain en tant que reflet de notre société. L'apprentissage de la photographie en autodidacte me permet de voir le monde sous un autre angle.

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