Les meilleurs films des années 2000

Les meilleurs films des années 2000

Image d'avatar de Gabin VissouzeGabin Vissouze - Le 2 novembre 2022

Les années 2000 : une formidable décennie qui ouvre le nouveau millénaire en consacrant Britney Spears queen de la pop adolescente puis se conclue avec la mort de Michael Jackson. Tandis que Roger Federer survole littéralement le monde du tennis, que Zinédine Zidane offre la Coupe du Monde aux Italiens ou que Lance Armstrong pédale à coups de piquouse, la jeunesse française joue à la Playstation 2 et aux Tamagotchis, prépare ses exposés sur Wikipédia, danse la tecktonik et se met du gel dans les cheveux.

Au cours de ces années, notre société vit l’une des mutations les plus importantes de son Histoire, l’avènement du numérique et de ses nouveaux médias : MySpace, Facebook, YouTube, Twitter… Le téléphone à clapet devient obsolète, désormais on ne jure que par le Blackberry et son mini-clavier puis on se dit que l’iPhone c’est quand même plus pratique. La téléréalité fait son apparition et les premiers influenceurs sévissent sur internet. La blogosphère est née, désormais le monde est uni, chacun est libre d’exprimer son opinion. L’utopie devient réelle, l’avènement d’une humanité plus évoluée, le partage des connaissances au-delà des barrières. Qui eut cru qu’on utiliserait internet pour regarder des vidéos de chat ou insulter nos mamans dans l’espace commentaire ?

Les années 2000 c’est donc cela, une décennie de haine anonyme, victime du terrorisme et de la crise financière. Mais que l’on subit en écoutant Blue (da ba dee) de Eiffel 65 sur notre lecteur MP3. Finalement tout ne va pas si mal.

Question cinéma, précédant l’ère des superhéros, les films fantastiques dominent l’industrie : Harry Potter, Le Seigneur des Anneaux, Pirates des Caraïbes, Twilight, Le Monde de Narnia… Ce qui n’empêche pas Avatar de devenir le plus gros succès de l’histoire (2.8 milliards de dollars de recette) et Bienvenue chez les Ch’tis le plus gros succès français (20.5 millions d’entrées). Les films d’animation ne sont pas en reste avec notamment l’avènement des studios Pixar.

Ainsi donc, voici une sélection des meilleurs films des années 2000. L’auteur de ce texte ayant de 2 à 12 ans au moment des faits, il est évident que sa connaissance de la période a ses limites et invite donc le lecteur à proposer ses propres références. Dans le respect et l’amour de l’autre, n’allez pas insulter les mamans dans l’espace commentaires. Nous ne sommes plus dans les années 2000 mais bien en 2022 ! Ah… Merde.

Mulholland Drive de David Lynch (2001)

Betty arrive à Hollywood des rêves plein la tête. Un soir elle fait la rencontre de Rita, amnésique… Film cultissime pour beaucoup, casse-tête incompréhensible pour la plupart, daube masturbatoire pour certains, Mulholland Drive est le grand chef-d’œuvre de David Lynch. Absolument l’inverse de ce que pense Hervé Kikifpa (voir sa critique). Le réalisateur nous emmène au cœur d’un labyrinthe obscur peuplé d’images d’horreur, de fantasmes oniriques et d’improbables personnages. La musique d’Angelo Badalamenti accompagne les pas de Betty et Rita, la blonde et la brune qui plongent dans la gueule béante de cette monstrueuse bête qu’est Hollywood. Puissant, mystérieux, fascinant…

Peut-être le plus grand film de tous les temps ? This is the girl…

Mulholland Drive de David Lynch (2001)

La nuit nous appartient de James Gray (2007)

Bobby est le patron d’une boîte de nuit et doit faire avec l’influence grandissante de la mafia russe. C’est pourquoi ses liens familiaux ne peuvent être dévoilés, son père et son frère étant d’éminents représentants des forces de l’ordre. Troisième film d’une trilogie tragique, après le bouleversant Little Odessa et le flamboyant The Yards, La nuit nous appartient synthétise pleinement cette exploration du genre noir et impose James Gray comme l’un des cinéastes majeurs de son époque.

Empruntant aux grandes tragédies shakespearienne ou au Parrain de Coppola, le film impose avant tout une inventivité formelle grandiose dans son sens le plus noble. James Gray n’a pas peur de l’ampleur lyrique pour raconter l’intime et certaines séquences restent longtemps en mémoire, à l’image de cette course-poursuite sous la pluie.

La nuit nous appartient de James Gray

Old Boy de Park Chan-wook (2003)

Oh Dae-su (Choi Min-sik), un cadre moyen adepte de la boisson est mystérieusement kidnappé et retenu enfermé durant 15 années à l’intérieur d’une chambre d’hôtel. Il ne sait rien de son ravisseur, ni ce qu’il a pu faire pour mériter ça. Un jour, la porte s’ouvre, Oh Dae-su est libre… Grand Prix du jury à Cannes, Old Boy est le film qui a popularisé le cinéma coréen au niveau international.

Cette adaptation d’un manga au scénario affreusement cruel gagne en puissance grâce à l’interprétation possédée de son comédien principal, sa sublime photographie, ses plans séquences hallucinants, sa musique mêlant influences classiques et morceaux plus breakés, son écœurant twist final… Un pur chef-d’œuvre.

Old Boy de Park Chan-wook

La Guerre des Mondes de Steven Spielberg (2005)

Dans le New Jersey, Ray Ferrier (Tom Cruise), docker divorcé, n’entretient plus que des relations épisodiques avec son fils Robbie et sa fille Rachel. Un matin, son ex-épouse lui confie la garde de leurs deux enfants. Seulement, le soir même, un orage électromagnétique éclate et déclenche d’étranges phénomènes… Qui livreront le monde au chaos absolu.

En adaptant ce roman de H.G. Wells, Spielberg nous livre, une fois n’est pas coutume, une histoire centrée sur la famille. Mais la grande force du film est la maestria de sa mise en scène horrifique. Ce film n’est rien de plus qu’un cauchemar sans fin, tout y est si judicieusement construit et amené qu’il devrait être étudié en école de cinéma. Le bruit des machines vous hantera longtemps…

La Guerre des Mondes de Steven Spielberg

The Brown Bunny de Vincent Gallo (2003)

Bud Clay est un pilote de moto qui traverse l’Amérique pour rejoindre une course en Californie. Son voyage est rythmé par les rencontres de femmes qu’il séduit et abandonne aussitôt. Seul le souvenir de Daisy l’accompagne, l’unique femme qu’il ait jamais aimée. Vincent Gallo est une personnalité particulière du cinéma indépendant américain, dont la qualité du travail artistique n’a d’égal que le mal-être et l’instabilité dont il semble souffrir. En tant que comédien il a collaboré avec les plus grands (Francis FordCoppola, Claire Denis, Martin Scorsese, Jerzy Skolimowski…) mais s’est également distingué en tant que réalisateur avec le superbe Buffalo ’66 puis le polémique The Brown Bunny.

Plongée contemplative dans la dépression et la solitude, ce film est une ode sauvage à un perdant, un homme rongé par les remords.

The Brown Bunny de Vincent Gallo

There will be blood de Paul Thomas Anderson (2007)

Daniel Plainview, prospecteur pétrolier à succès, se rend en Californie du Sud pour acheter un terrain et en puiser les ressources. Dans cet endroit perdu, l’unique source d’animation est l’église animée par le charismatique Eli Sunday. Très vite les tensions éclatent. Paul Thomas Anderson est une valeur sûre du cinéma américain, lui qui n’a tout simplement jamais réalisé de mauvais film. There will be blood est une grande fresque racontant une Amérique forgée par le “do it yourself”, dont l’unique obsession est de creuser pour posséder, creuser et toujours creuser quitte à tout détruire sur son passage. L’obsession de la réussite est à l’image de ce pétrole, magma noir qui infiltre la terre.

Porté par deux comédiens au sommet de leur art, l’immense Daniel Day-Lewis et le fascinant Paul Dano, There will be blood est de ces films qui vous fascinent par leur sourde puissance.

There will be blood de Paul Thomas Anderson

Pusher II : Du sang sur les mains de Nicolas Winding Refn (2004)

Tonny sort de prison, il a suivi une cure de désintoxication et se présente au garage de son père pour y travailler. Ce dernier fait dans le trafic de voitures volées. Tonny décide donc de voler une Ferrari pour prouver sa valeur, ce qui met son père en colère. Tonny bouillonne. Deuxième film de la trilogie Pusher, Du sang sur les mains est d’une redoutable crasse, rarement peinture humaine n’avait été si laide. Copenhague est un vivier de gueules alcooliques, de putes camées et de paumés en tous genres.

Au milieu de toute cette saloperie, un enfant naît, une si fragile innocence aux mains de damnés. Mads Mikkelsen est, une fois encore, bouleversant.

Pusher II : Du sang sur les mains de Nicolas Winding Refn

Le seigneur des anneaux de Peter Jackson (2001,2002,2003)

Est-il vraiment nécessaire de présenter cette trilogie ? Doit-on rappeler qu’elle retrace en 9h de films la quête de Frodon et de la communauté pour jeter l’anneau de pouvoir dans le feu du Mordor et détruire Sauron ?

En s’attelant à la fin des années 90 à cette difficile adaptation de Tolkien, Peter Jackson ne pouvait pas imaginer le succès colossal que ces trois films rencontreraient. Cela n’a rien de surprenant tant la reconstitution de la Terre du Milieu est riche et généreuse. Ajoutez à cela un souffle épique, des batailles dantesques, un Gollum possédé, des nazgûls terrifiants, des hobbits aux pieds velus, des magiciens aux barbes blanches, Boromir le héros, ARAGORN QUI HURLE “POUR FRODON” ET LES CHEVAUX QUI S’ELANCENT ET LES ÉPÉES QUI S’ENTRECHOQUENT ET GANDALF QUI DÉFIE LE BALROG DE LA MORIA ” VOUS NE PASSEREZ PAS ! ET… ET… ET… LE SEIGNEUR DES ANNEAUX QUOI !

Le seigneur des anneaux de Peter Jackson

Le Retour de Andreï Zviaguintsev – 2003

Après des années d’absence, un père ressurgit et tente de se faire accepter par ses deux fils qui se méfient de lui. Premier film de son réalisateur, digne héritier de Tarkovski, Le Retour est une œuvre mystérieuse où le silence vous enveloppe et vous pèse sur les épaules. Le récit est âpre, chaque personnage est un archétype qui évolue au sein de ce film mystique. La trame scénaristique se déploie, flirtant avec le genre sans en copier les effets.

Zviaguintsev a son propre univers, sa propre force visuelle et pose sur le monde un regard noir, dépourvu d’espoir. C’est là qu’il se démarque de Tarkovski et crée sa mythologie. Lion d’or au festival de Venise.

Le Retour de Andreï Zviaguintsev

The Chaser de Na Hong-jin (2008)

Un ancien flic devenu proxénète reprend du service lorsqu’il se rend compte que ses filles disparaissent les unes après les autres. Premier film de son réalisateur, The Chaser impressionne par sa maîtrise formelle et sa liberté de ton. Aussi à l’aise dans les scènes purement dramatiques que dans la violence la plus crue, Na Hong-jin s’est imposé comme l’un des plus prometteurs de la nouvelle génération coréenne. Ce qu’il confirma par la suite avec le très bon The Murderer (2011) et le fascinant The Strangers (2016).

The Chaser de Na Hong-jin

Requiem for a dream de Darren Aronofsky (2000)

Harry Goldfarb est un jeune toxicomane qui passe ses journées en compagnie de sa copine et de son meilleur ami, tous deux accros également. La mère de Harry est dépendante, elle, de la télévision. Deuxième film de son réalisateur après le très prometteur Pi, Requiem for a dream est une intense plongée dans le monde des addictions.

Véritable film culte aujourd’hui, notamment grâce à sa musique devenue l’hymne des complotistes, ce n’était pas forcément évident à sa sortie. Les retours étaient partagés tant l’expérience proposée se voulait désagréable. Aronofsky ne recule devant rien, les personnages s’autodétruisent lentement sous le regard du spectateur, le mal-être consume la pellicule, le récit se poursuivant, implacablement. Ellen Burstyn y est fascinante de folie.

Requiem for a dream de Darren Aronofsky

Eternal Sunshine of the Spotless Mind de Michel Gondry (2004)

Joel et Clémentine se sont séparés. Pour oublier tous ces mauvais souvenirs, Clémentine les fait littéralement effacer de sa mémoire. Fou de chagrin, Joel décide de faire la même chose. Gondry exploite ici toute la magie et la poésie de son univers en racontant l’histoire d’un amour déchirant. L’aspect froid et naturaliste de l’image vient contraster avec l’incongruité de cette histoire et les expérimentations de Gondry qui propose une version unique de la comédie romantique, un genre bien trop balisé aujourd’hui.

Eternal sunshine of the Spotless Mind se démarque par son point de vue, celui du personnage sur lui-même et le génial contre-emploi inversé des deux comédiens : Jim Carrey sobre et rationnel, Kate Winslet grimaçante et chaotique.

Eternal Sunshine of the Spotless Mind

No Country for Old Men des frères Coen (2007)

Un chasseur (Josh Brolin) tombe par hasard sur les restes d’une fusillade en plein désert. Des cadavres dans tous les coins, des voitures abandonnées et un sac contenant 2 millions de dollars. Il récupère alors le butin. Cette décision va déclencher une déferlante de violence et lancera à ses trousses un tueur psychopathe inlassable (Javier Bardem).

Ce classique des frères Coen est un savoureux mélange entre humour noir, violence choc et scènes contemplatives. Javier Bardem y campe l’un des méchants les plus originaux et terrifiants jamais imaginés, son arme improbable et sa coupe de cheveux encore plus improbable y étant pour beaucoup.

No Country for Old Men des frères Coen (2007)

The Dark Knight de Christopher Nolan (2008)

Batman fait ici face à son ennemi le plus iconique, le Joker. Deuxième volet de sa trilogie sur le chevalier noir, ce blockbuster est sûrement l’un des meilleurs jamais réalisés tant il combine grand spectacle et rigueur cinématographique. La grande réussite tient pour beaucoup en l’interprétation de Heath Ledger qui vole tout simplement la vedette à Christian Bale. Son personnage est fascinant car ne répond à aucune logique scénaristique, se veut presque comme une figure mystique, l’antagoniste par essence, dont l’unique but est de se construire en opposition. À l’inverse, Batman est loin de l’archétype du superhéros, apparaissant dans toute sa complexité, celle d’un homme en costume. Mais multimillionnaire et avec une batmobile. Un type comme un autre quoi.

The Dark Knight de Christopher Nolan

Les infiltrés de Martin Scorsese (2006)

Billy Costigan, policier de Boston, infiltre la mafia irlandaise et gagne la confiance de son chef Franck Costello. En parallèle, Colin Sullivan qui travaille pour Costello infiltre la police.

En adaptant un film japonais nommé Internal Affairs, Scorsese propose un jeu de piste à la mécanique parfaitement huilée. Le réalisateur déploie son récit avec la manière, chaque plan y est parfaitement à sa place et rarement sa mise en scène n’avait parue si maîtrisée. Durant 2h30, le spectateur est maintenu dans un état de tension permanente, alimentée par le personnage charismatique et totalement instable de Nicholson.

Costello est un mafieux de l’excès, comme souvent chez Scorsese.

Les infiltrés de Martin Scorsese

Irréversible de Gaspar Noé (2002)

Une femme, Alex, se fait violer par un inconnu dans un tunnel. Son compagnon Marcus et son ex-petit ami, Pierre, décident de faire justice eux-mêmes. Voilà le film qui provoqua ce que l’on peut considérer comme le plus gros scandale que le festival de Cannes ait connu. Une centaine de spectateurs quittent la salle, on le juge “lamentable”, “insoutenable”, certains souhaitent même l’enfermement du cinéaste.

Effectivement, de par son sujet et son traitement sans concessions, Irréversible est un film qu’on ne peut qualifier d’agréable à regarder. Ce qui fascine bien plus c’est la prouesse technique réalisée avec cette caméra qui, une fois n’est pas coutume chez Noé, virevolte d’une séquence à une autre dans l’illusion d’un plan unique. Et le montage à rebours fait la force du film, donnant tout son sens au mot “irréversible”.

Irréversible de Gaspar Noé (2002)

Gran Torino de Clint Eastwood (2008)

Un vétéran de la guerre de Corée, raciste et irascible, vit seul dans un pavillon de banlieue de Detroit. Une nuit, il surprend Thao, un de ses jeunes voisins d’origine Hmong, en train d’essayer de voler sa Ford Gran Torino 1972. Le jeune garçon avoue avoir subi la pression d’un gang local pour voler sa voiture. Walt décide de prendre Thao sous son aile.

Véritable légende vivante d’Hollywood, Clint Eastwood n’en finit plus de fasciner et livre, à près de 80 ans, une œuvre puissante, d’autant plus impressionnante qu’elle est extrêmement simple. À partir d’un postulat somme toute assez classique, le cinéaste use de chaque outil que le cinéma propose pour en extraire la sève. En résulte un objet aussi bouleversant qu’il est léger, ne se refusant jamais la moindre pointe d’humour.

Une leçon d’humanité par le dernier des géants.

Gran Torino de Clint Eastwood

Le pianiste de Roman Polanski (2002)

Wladyslaw Szpilman, pianiste juif, se retrouve enfermé dans le ghetto de Varsovie. Il échappe de peu à la déportation et voit sa famille entière emmenée. Il reste ensuite caché dans le ghetto, témoin invisible de l’horreur nazie.

Polanski est autant une figure majeure du cinéma qu’une personnalité polémique. Ici nous ne parlerons pas du cinéaste mais d’un film majeur, d’un réquisitoire bouleversant sur les horreurs de la guerre. Nous parlerons de ce grand comédien qu’est Adrien Brody, dont la silhouette décharnée ère au milieu de ce charnier humain qu’était le ghetto de Varsovie. Enfin nous parlerons des milliers d’innocentes victimes qui jonchèrent les trottoirs, de la détresse de ceux qui pleurèrent leurs morts, de tous ceux dont la mémoire est oubliée car disparus dans la nuit.

Le Pianiste n’est pas qu’un film, il est au même titre que le sont Si c’est un homme ou Le Dictateur des témoignages de la fin de l’humanité au XXème siècle. Palme d’or au festival de Cannes.

Le pianiste de Roman Polanski

Gomorra de Matteo Garrone (2008)

À Naples, sur fond de guerre des gangs, nous suivons les destins croisés de plusieurs jeunes : Toto, Franco, Roberto… Une histoire du sang et de la violence. Grand Prix à Cannes, Gomorra est un film brutal à l’esthétique quasi documentaire, filmé sous tension. Loin de l’imagerie du mafieux italo-américain, les gangsters sont ici des petits voyous, des gamins paumés se rêvant plus Tony Montana que Vito Corleone. Le réalisateur ne pose aucun regard moralisateur, sa caméra capte les faits et laisse au spectateur le soin de se les approprier.

Gomorra de Matteo Garrone

4 mois, 3 semaines, 2 jours de Cristian Mungiu (2007)

En 1987 en Roumanie, une étudiante aide son amie à se faire avorter clandestinement.
Le visionnage de ce film n’est pas une expérience agréable tant le cinéaste réussit à instaurer une atmosphère étouffante. La Roumanie est filmée à la manière d’un film d’horreur où chaque lieu, chaque rue, est source d’une potentielle menace. Aucun artifice du genre, seulement une maestria cinématographique.
Rarement le langage de l’image a été si bien utilisé, le cadre si soigneusement composé. Palme d’or au festival de Cannes.

4 mois, 3 semaines, 2 jours de Cristian Mungiu

Et voilà ! Ce tour d’horizon des années 2000 au cinéma est terminé. Bien sûr, de nombreux films ne sont pas présents car il fallait bien faire un choix mais nous vous mettons ci-dessous une liste bonus

les absents qui auraient dû être là” :

  • Le voyage de Chihiro de Hayao Miyazaki (2001)
  • Fantastic Mr. Fox de Wes Anderson (2009)
  • Monstres & Cie de Pete Docter, David Silverman et Lee Unkrich (2001)
  • Les fils de l’homme de Alfonso Cuarón (2006)
  • A History of Violence de David Cronenberg (2005)
  • Little Miss Sunshine de Jonathan Dayton et Valerie Faris (2006)
  • Lost in Translation de Sofia Coppola (2003)
  • Memories of Murder de Bong Joon-ho (2003)
  • Collatéral de Michael Mann (2004)
  • Dancer in the Dark de Lars von Trier (2000)
  • Amours chiennes de Alejandro González Iñárritu (2000)
  • After the wedding de Susanne Bier (2006)
  • A snake of June de Shinya Tsukamoto (2003)
  • La cité de Dieu de Fernando Meirelles et Katia Lund (2002)
  • Parle avec elle de Pedro Almodóvar (2002)
  • A propos d’Elly de Asghard Farhadi (2009)

N’hésitez pas, dans les commentaires, à nous parler de vos films préférés de cette période. Et si vous avez des envies plus précises, vous trouverez sûrement votre bonheur du côté des meilleurs films des années 2010 ou des meilleurs films de science-fiction. En attendant, on vous dit à bientôt pour un nouvel article Les meilleurs films…

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Gabin Vissouze
Article écrit par :
Cinéaste, réalisateur et parfois même acteur, Gabin est membre de Beware! et rédacteur spécialisé dans le cinéma.

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3 commentaires

  • Si je pioche dans mon top ten perso des années 2000, j’ajouterais les films suivants :
    – Incassable (= mon film de super héros préféré)
    – Là-haut (Up en VO) : notamment pour le premier quart d’heure qui m’a ému jusqu’aux larmes
    – Traffic (Soderberg)
    – Master And Commander
    – Un Prophète (film français !!!)
    – OSS 117 (encore un français !!!)
    – Borat (c’est bien d’avoir quelques comédies quand même)

  • Les infiltrés est l’adaptation americaine d’un film hongkongais et non japonais : Infernal affairs (et non internal)

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