EUQITIRC - Mulholland Drive

EUQITIRC – Mulholland Drive

Image d'avatar de Gabin VissouzeGabin Vissouze - Le 14 février 2021

Analyse d’un chef-d’œuvre par Hervé Kikifpa

Rapide présentation de l’auteur : Hervé Kikifpa est un célèbre boulanger français. Célèbre non pas pour sa baguette, pas plus dorée qu’une autre, mais pour avoir créé la fameuse revue de cinéma « Négatif » dont il est le rédacteur en chef depuis maintenant 30 ans. Dans un style emphatique qui lui est propre, Kikifpa se veut le défenseur d’une pensée juste, réfléchie et irréfutable. Allergique au bon goût, abhorrant le consensus, ce passionné de cinéma à contre temps est aujourd’hui la figure de proue d’un nouveau courant d’idées : le « OUI MAIS NON ».

Suite à ses récentes déclarations sur la troisième trilogie Star Wars, « une saga au souffle homérique qui livre aux spectateurs une tragédie à faire pâlir Shakespeare », c’est sous protection policière qu’il nous fait parvenir ses dernières analyses.

« Les mauvais films c’est comme le mauvais pain, ça se reconnaît à l’odeur. »

Hervé Kikifpa dans ses mémoires “Récit d’un incompris”

La EUQITIRC d’Hervé Kikifpa

Comme tous les lundis soirs, après une dure journée de pétrissage et d’enfournement, je me hâte de rentrer chez moi. Une douche rapide et je peux m’installer dans mon canapé favori en cuir de yack. L’autre, écailles de poisson, étant réservé aux invités. Le rituel est bien huilé. Je lance le préchauffage du four, remplis une carafe de vin, grille des petits fours et bien-sûr, le plus important, je fais un choix qui détermine mon humeur du lendemain : le film du soir.

Cette fois-ci c’est Mulholland Drive, un film de David Lynch, réalisateur culte pour un public inculte. Mais avec l’honnêteté intellectuelle qui me caractérise, je fais le pari d’y croire. Après tout, son adaptation de Dune était plutôt réussi visuellement alors quitte à passer un mauvais moment, autant en prendre plein la vue.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, reconnaissons un talent à ce David Lynch qui aura réussi, dès la première minute du film, à détruire le seul aspect positif que j’avais pu décerner dans son cinéma. Chapeau l’artiste. Voir des américains en chemise à fleur swinger avec leurs copines à couettes en introduction d’un film noir c’est comme proposer des testicules de porc en entrée. Ça ne se fait pas.

EUQITIRC - Mulholland Drive 1

Désormais place au film. Si j’ai bien compris, on suit une blonde qui arrive à Hollywood avec des rêves plein la tête : elle veut devenir une star de cinéma. Surprenant… Ce qui l’est plus, c’est qu’elle découvre une brune dans sa salle de bain occupée à prendre une douche. « J’ai eu un accident, je suis venu ici ». On notera le racolage de Lynch qui s’est senti obliger de caster une ex miss America pour jouer la brune à poil. M’enfin on est à Los Angeles, là bas c’est bien connu les inconnues qu’on rencontre dans la douche sont très souvent des canons.

EUQITIRC - Mulholland Drive 2

Donc cette brune à poil est amnésique et la blonde, qui a le cœur sur la main, décide de l’aider à retrouver son identité. Puis là ça devient n’importe quoi : on voit le père d’Hannah Montana (si si) se taper la bimbo d’un réalisateur célèbre, un rital qui recrache du café, un nain qui parle dans un microphone, un cow-boy qui a piqué les fringues de Woody, un magicien qu’a pas compris que si il dévoile l’astuce y’a plus de magie, une femme aux cheveux bleus. Puis paf comme si c’était pas déjà suffisamment n’importe quoi, Lynch en rajoute une couche ! Et vas-y que je te foute une momie sur un lit, la blonde qui devient une loque, la brune qui devient la blonde, des vieux qui se marrent, un clochard qui tripote une boîte bleue… Vlan, générique. Et on crie au chef-d’œuvre !

EUQITIRC - Mulholland Drive 3

Je n’ai rien contre le surréalisme, au contraire, La Montagne sacrée m’a fait rire avec son personnage de Jésus en plein trip. Le problème de Lynch c’est qu’il se prend au sérieux. En témoigne la musique de son copain Badalamenti qu’il nous tartine à chaque séquence de grand foutoir visuel : un mec déguisé en Woody menace un type ? On colle une musique mystère par dessus. Une sorcière toque à la porte et pète une durite ? Rebelote, du mystère en veux-tu en voilà ! Mais qui peut bien être cette sorcière ? Brrrr… J’espère qu’elle n’est pas copine avec le cow-boy, ça fait peur les associations de supers-vilains.

Encore une fois, je suis atterré par les critiques dithyrambiques que j’ai pu lire partout. On y vante un « envoûtement maléfique », « un voyage d’une rigueur parfaite », « une expérience inoubliable », « un pur objet de fascination »… Cet aveuglement général me terrifie. Serais-je donc le seul clairvoyant ? Les raisons de mon existence sur Terre commencent à se dessiner… Je dois ramener le monde à la lumière, rétablir la vérité. Me faire apôtre du vrai !

La lutte ne fait que commencer.

Message de prévention à l’attention du lecteur :

Les propos d’Hervé Kikifpa ne sont en aucun cas ceux de Beware. Nous condamnons fermement les prises de position de l’auteur et présentons nos excuses à monsieur Lynch, immense réalisateur. Si nous avons décidé de publier ce texte, c’est uniquement dans un souci de liberté d’expression, une valeur qui nous est chère.

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Gabin Vissouze
Article écrit par :
Cinéaste, réalisateur et parfois même acteur, Gabin est membre de Beware! et rédacteur spécialisé dans le cinéma.

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