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Fakear : exotisme et honnêteté

Image d'avatar de BaronBaron - Le 13 août 2014

fakear photo à dour

Son live particulier a soulevé la poussière de l’après-midi en ce deuxième jour du festival de Dour. De la trip-hop exotique qui collait parfaitement à l’ambiance de la journée. On a donc eu une conversation avec le prodige de la scène Normande, parlant de tout et de rien: entre Star Wars, les voyages, Ninja Tune et ses amis de Caen.

Comment tu trouves Dour ? C’est ta première fois ?

Ouais c’est la première fois que je viens, carrément. La première impression.. c’est woodstock quoi, les gens sont tous complètement fous. La première image que j’ai eu c’est en arrivant par l’entrée des artistes, il y a un endroit où tu laves les bagnoles et je voyais les gens qui prenaient leurs douches la dedans, qui s’arrosaient au karcher.  Je me suis dis « ok, on est arrivé ». C’est un peu dinguo comme ambiance, c’est un peu fou. Et puis j’ai eu l’occasion de tester le public aussi, il est hyper chaud, il a beau être 15h, c’est pas le ptit déj quoi ! Les gens sont à balle, et puis là il fait 30°C c’est une fournaise pas possible, mais c’est trop bien. C’est une ambiance de taré.

Tu l’avais jamais fais en tant que festivalier ?

Non, non, c’est vraiment ma première fois ici.

Tu joues ailleurs après ou tu vas avoir le temps d’aller voir des trucs ?

En fait je pense que je vais me reposer parce qu’hier je jouais à Rouen et demain je joue aux Veilles Charrues en Bretagne et c’est ultra le rush. Je rejoue ce soir au Terril (ndlr : une des scènes du festival) pour la soirée Nordik Impakt à 22.30 du coup en attendant je vais me poser genre au village des artistes  et bidouiller dans mon coin. Faudrait que je regarde la prog en détail de cette aprèm, je sais pas trop ce qu’il y a. Je sais qu’il y a des trucs de fou, mais ce que je voulais voir c’est trop tard. Genre Kulsch il joue pendant que je joue. Je voulais voir aussi, il y avait pas Hudson Mohawke ce soir ?

Si, il joue sur la main stage.

Ok, oui c’est là, il joue à une heure moins quart, je serai parti.. C’est galère. Paul K je serai parti aussi. Mais bon c’est une ambiance de taré, et puis c’est l’occasion de découvrir des trucs, je vais surement me balader cette aprèm et voir ce qui passe.

Tu tournes pas mal maintenant, le succès commence à arriver…

Ouais la tournée à commencé, j’en suis presque à la moitié. Il me reste les vieilles charrues et après il me reste deux ou trois dates, le Cabaret Frappé à Grenoble, un truc à Nice et un truc à Belle Ile, voila. Et après je vais prendre un peu des vacances, dans ma Normandie natale, revoir mes potes, ma famille.

Du coup qu’est-ce qu’il y a dans ton rider en tournée ? Tu en profites, tu mets des trucs étranges ?

Non, j’aimerais bien en profiter, je le ferais jamais, mais j’aimerais bien en profiter pour compléter ma collection de figurines Star Wars, il me manque le Comte Doku ! C’est une énorme plaie dans ma collection. Mais non sinon je ne demande rien de compliqué, de l’eau, de la bière et des bonbons. Mais là il fait trop chaud, que de l’eau. Au contraire, je préfère partir de rien, que le staff de l’accueil artistes se lâchent, je suis ouvert (rires).

On va parler de ta musique, on se demander tout à l’heure quelles étaient tes inspirations ? Parce que ça part un peu dans tout les sens..

Ca part en effet dans tout les sens, en fait.. Attends je me mets à l’aise (il enlève sa chemise), même si je remplis pas du tout mon marcel tant pis ce n’est pas grave (rires). Mes influences.. il y en a pas mal qui viennent de mon enfance, j’écoutais pas mal de world quand j’étais gamin et de la musique classique aussi. Mes parents étaient profs de musique donc ils m’ont plongé là dedans dès tout petit, j’ai écouté beaucoup de rock progressif, je suis un énorme fan des Floyd, de Genesis, de tout ces courants là. Et en fait après c’est plutôt des influences électro, tout Ninja Tune, mais de l’ancien temps, genre Cinematic Orchestra, Bonobo à fond, que je regrette d’avoir loupé là d’ailleurs, Amon Tobin, RJD2, et des trucs plus récents après, Mount Kimbie, Flume Rone, des mecs comme ça. Je m’inspire d’eux pour le son qu’ils ont réussi à trouver, à la frontière de l’organique alors que c’est des synthés tu vois, et je trouve ça hyper fin, hyper cool.

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Tu parles souvent de voyages aussi, c’est comme ça que tu conçois ta musique, et ça évoque beaucoup des sonorités étrangères, asiatiques par exemple. Où aimes-tu voyager? Quel est le pays qui représenterait le mieux ta musique ?

Je ne me fixe pas sur une destination, j’ai voyagé un peu, mais je ne suis pas allé en dehors de l’Europe par exemple. J’ai fais les pays de l’Est, du Nord.. Mais disons que je prends dans mes voyages des sensations dont je me souviens. Des sensations comme la faim, le froid, la fatigue, etc, et j’essaye d’allier ça avec l’imaginaire que j’ai de certains pays. Mais tu vois par exemple je suis allé en Islande l’été dernier et là bas j’ai composé le dernier morceau de l’EP Sauvage qui est très Africain, très typé, très chaud. Donc tu vois c’est des sensations alliés à un imaginaire, mais ca ne correspond pas forcément  à un pays, c’est plus  une image de l’exotisme de manière générale, c’est un espèce d’ailleurs tout simplement.

On parle de voyage, mais chez toi à Caen, tu fais partie d’une scène locale assez prolifique. C’est dû à quoi ? Il y a le Cargo, le festival Beauregard, mais est-ce que c’est dû aussi à autre chose ?

On abuse sur le camembert, ça nous dope, et puis ça nous donne envie de partir de cette ville. (rires) Non je rigole, j’adore Caen. En fait j’en sais rien, quand Fakear à commencé à partir j’étais déjà à Paris. Mais j’ai des attaches très fortes avec Caen évidement, ma famille et mes amis y sont, j’ai fais mon lycée avec Superpoze, on a beaucoup de liens, et de toute façon tout le monde se connait dans la scène Caennaise. Il y a un espèce de.. comment dire…

Il y a les structures sur place.

Oui ! Le Cargo donne un énorme coup de pied aux fesses des artistes. Ils ont une démarche super, c’est des gens cools, ils ont un projet d’accompagnement des artistes qui est hyper classe et hyper rodé..

Ils ont un vrai rôle, ils sont là pour découvrir de jeunes mecs.

Ouais carrément, ils utilisent vachement la scène Caennaise déjà existante pour s’aiguiller, pour trouver des nouveaux trucs. C’est des mecs hyper bien. Et puis il y a une certaine émulsion, je pense que ça part de un ou deux groupes, qui donnent naissance à deux ou trois petits autres, qui en ont fondé d’autres. Tout le monde se mélange  et à Caen il y a ceux qu’on connait, la partie immergé de l’iceberg : Concrete Knives, Granville, Superpoze, moi..

Samba de la Muerte.

Ouais par exemple tu vois Samba de la Muerte c’est un peu le bébé, ça ne se fait pas comme ça, mais disons que c’est un peu le fruit des rencontres, parce que c’est Adrien de Concrete Knives qui est donc le chanteur de Samba, qui a rencontré Gabriel (Superpoze ndlr), avec qui ils ont commencé ce truc là. Après tu vois il y a plein plein d’hybrides de projets comme ça, qui naissent, qui s’en vont, avec Morgane de Concrete Knives et un autre mec, et puis le bassiste de Lanskies, et tu vois tout ce mélange. Du coup moi je gravite autour de ça mais étant donné que je suis à Paris je suis moins lié à ces projets là, je suis moins dans la « cuisine ».

Et par rapport à ces potes là justement. On a pas vu de remix de tes morceaux, qui s’y prêtent pourtant. Pourquoi ? Est-ce que c’est en projet ?

J’avoue que c’est une bonne question..

C’est une volonté de ta part ?

Non ça c’est juste pas fait, si ça c’est fait deux ou trois fois. Pour Novembre par exemple qui est un petit groupe de Caen qui va commencer à exploser. Là ils sont encore limité à Caen mais à mon avis ça va pas tarder à exploser, je leur ai fait un remix, je leur ai filé les pistes. Il y a un groupe Parisien aussi qui s’appelle Pouvoir Magique qui m’a fait un remix, mais pas plus que ça.

Oui on a un membre de Mawimbi chez Beware justement (les deux membres de Pouvoir Magique font partie de Mawimbi ndlr).

Ouais Mawimbi ils sont trop cool ! Mais effectivement ça c’est pas fait plus que ça, c’est juste.. comme ça.

Notre magazine s’appelle Beware, est-ce que tu fais attention à quelque chose en particulier toi ?

Ouais, je fais attention à rester honnête, pas essayer de faire quelque chose qui va aller cibler un public spécifique. J’ai trouvé un truc dans lequel je me sens trop bien et j’ai envie que ça reste comme ça, d’abord et avant tout moi, pour donner ensuite aux gens quelque chose qui soit le plus honnête possible. Je fais attention à ne pas me corrompre.

Merci à Eric, Steffy et Théo.

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Baron
Article écrit par :
Aventurier notoire, né dans la littérature, se réalise dans la fête.

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