Faisant suite de son dernier titre, “Shin Sekai”, ” Alpes” lève un peu plus le voile sur son projet multi-formats SPECTRE du DJ français Para One.
Après le très dansant Club en 2014, Jean-Baptiste de Laubier, dit Para One, revient avec un projet qui dépasse les contraintes des genres. “Alpes”, second extrait de l’album à venir “Machines of Loving Grace”, donne un nouvel aperçu du projet très attendu SPECTRE.
Une plongée dans les profondeurs
Toujours plus hypnotique, “Alpes” reprend les codes du premier clip “Shin Sekai”. Le rapport de l’humain à la machine continue à se densifier, mais les machines, à peine plus présentes, sont néanmoins plus ciblées. Le rapport de l’informatique aux personnes, visiblement endormies est précisé, dans un univers hommage aux pionniers The Orb et Massive Attack. L’univers cinématique de l’album “Machines of Loving Grace” se dessine donc avec plus de clarté dans ce second titre.
Sans manquer de rappeler Matrix ou encore Lost : les disparus, c’est l’expérience de la nature par procuration qui est au coeur du rapport entre l’usager humain et l’outil technologique. C’est un rêve de nature qui est construit, deviné par les figures qui se succèdent, entre images de la faune sauvage et test de Rorschach, ces taches d’encres fréquemment utilisées en psychologie. L’aventure rêvée et contrôlée par la machine se laissait déjà deviner avec “Shin Sekai”, ce que confirme “Alpes”.
Des “Alpes” maritimes surtout, avec un rappel constant de la mer. La chaise longue sur laquelle le personnage se laisse hypnotiser et les sonorités comme entendues sous l’eau déjà laissent prévoir un univers océanique. Les images qui défilent à l’écran sont surtout celles d’une plongée en mer, de la découverte des fonds marins, avant une percée en pleine lumière, une prise d’air à laquelle il ne manque que la sensation fraîche de l’eau salée sur la peau.
Un SPECTRE qui se distingue un peu plus
Si la dernière scène du clip “Alpes” confirme bien le rapport avec “Shin Sekai”, deux univers qui se déploient dans la même pièce, elle confirme aussi une troisième porte, avec la présence d’un troisième écran en triptyque. La trilogie est d’ailleurs la notion centrale qui porte SPECTRE. A la fois album, ” Machine of Loving Grace” donc, un live évènement, “Opération of the Machine”, et un long métrage inédit, “Sanity, Madness & the Family”, le projet SPECTRE est celui d’une immersion totale dans une expérience aux multiples facettes.
Un projet pensé comme une quête identitaire, une genèse qui se fait lieu de la confrontation aux souvenirs d’enfance et questionne le rôle du père. Le film d’ailleurs se donne en clin d’oeil à l’oeuvre éponyme de l’écossais Ronald Laing, dont le travail sur la schizophrénie prône une pratique de la psychanalyse par l’introspection et la recherche des racines familiales de certains traumatismes. Il promet donc bien un mouvement réflexif, parfaitement accompagné par les sonorités de l’album qui l’accompagne. Para-One laisse alors présager une étude poétique de soi, et se confie : “Quand on part sur les traces- d’une œuvre, d’une personne, du passé-, on ne retrouve jamais vraiment ce qui était. On se trouve soi“.
Pour en savoir plus, retrouvez le projet SPECTRE sur Instagram. En attendant, on découvre Alpes et ses remixes.