En plein milieu d’une nuit étouffante, trois flics sont chargés d’escorter un demandeur d’asile jusqu’à l’aéroport Charles de Gaulle où l’attend un avion qui le ramènera dans son pays. Lorsque ces policiers apprennent qu’ils conduisent un réfugié vers une mort certaine, la situation se transforme en véritable cas de conscience.
Anne Fontaine, honorable réalisatrice à qui l’on doit notamment Les Innocentes, s’entoure pour son nouveau film d’un casting prestigieux ; la bouleversante Virginie Effira, le magnétique Omar Sy et le touchant Grégory Gadebois. Sans oublier, bien-sûr, Payman Maadi qui a su délivrer d’intenses interprétations devant la caméra de l’iranien Asghar Farhadi.

Ce Police s’annonçait donc très bon, sorte de plongée sans concession dans le difficile métier des forces de l’ordre. Pourtant, le film ne provoque qu’un mortel ennui qui vers la fin se transforme en sourire embarrassé. Pas surprenant, Police est à l’image de sa bande-annonce : d’un misérabilisme écœurant, accumulant les poncifs avec la délicatesse d’un gorille en rut. Mention spéciale à la réplique d’Omar Sy, pauvre policier victime de crises d’angoisse dont la “tête est un désert vide où on entend le vent souffler”. Le long-métrage d’Anne Fontaine aurait dû s’appeler Le Commissariat des cœurs brisés tant il regorge de drames personnels, de disputes, de doutes et autres ressorts scénaristiques dignes d’un épisode de Plus belle la vie. Entre Virginie Effira dont la vie justement n’est qu’épuisement, problèmes de couple et remarques machistes, Omar Sy gentil amant au cœur brisé et Grégory Gadebois, ancien alcoolique qui ne cesse de se disputer avec sa femme, le film patauge dans le drame à tout va, censé émouvoir la ménagère de 60 ans. Et ne parlons pas du réfugié qui peut se targuer d’avoir une vraie vie de m…
Bref, le message est clair, surligné en rouge : les policiers n’ont pas la vie facile, que ce soit d’un point de vue professionnel comme personnel. Sans blague ?
Police est lourd, pesant, dépourvu de la moindre intention de mise en scène et se rajoute à la longue liste des films estampillés “film français chiant”. Un label regrettable car le cinéma français est loin d’être fade, quoiqu’en disent ses détracteurs.