Nikon Film Festival 2021, les 10 coups de cœur de la rédaction

Nikon Film Festival 2021, les 15 coups de cœur de la rédaction

Image d'avatar de Gabin VissouzeGabin Vissouze - Le 23 mars 2021

Pour la 11ème édition du Nikon Film Festival, les organisateurs ont choisi le thème du jeu. 1673 films de 2min20s sont actuellement en compétition, soit un total de 65,1 heures. Cette information donnée il ne reste plus qu’à souhaiter bon courage au jury !

Outre le plaisir de découvrir des univers aussi riches que variés, le Nikon Festival est intéressant dans le sens où il permet une représentation des évolutions sociétales. Cette année on observe une domination écrasante de thèmes sur les violences faites aux femmes, le féminisme et l’affirmation de soi. Ce qui est bon signe, les choses bougent ! Et c’est d’autant plus rassurant, car la plupart des réalisateurs/réalisatrices sont des 18-25 ans.
Mais désormais place aux films ! Voici une petite sélection made in Beware des pépites du Nikon Festival 2021…

Case dep’ de Alexis Marinelli

Quatre amis se retrouvent autour d’une table pour disputer une partie de Monopoly endiablée. Qui n’a jamais pété les plombs devant la chance infernale de sa petite sœur ? Qui n’a jamais vu sa mère frôler la crise de nerf après que son ingrat de fils lui fasse payer le prix fort de son hôtel particulier rue de la Paix ? On a tous déjà vu notre père fracasser sur la table la tête de ses salauds de gosses après une énième carte chance en leur faveur. Le Monopoly c’est le divertissement par excellence, l’essence même de la vie, cette sale race : y’a des vainqueurs et puis y’a surtout des perdants. Et ça, Alexis Marinelli l’a parfaitement compris en livrant un court-métrage très drôle, bien rythmé et visuellement inventif. Bravo !

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Alexis Marinelli dans Case dep’

Tu vas revenir de Gallieni

Un garçon et une fille s’inscrivent à un cours de théâtre. Ils se plaisent mais doivent faire la mouette. Pas facile de se dire qu’on s’aime. Ou alors c’est le contraire… Peut-être qu’on se sent pousser des ailes (pas terrible cette blague). Léo Grandperret aka Gallieni, réalise un court-métrage sans prétention ni grands artifices. Deux comédiens, une caméra qui les filme au plus près, une image léchée et vous voilà embarqué pour un excellent moment. Mention spéciale à l’acteur Noé Hermelin, excellent dans son rôle de Sébastien Chabal timide.

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Noé Hermelin dans Tu vas revenir

J.E.U. du Mojo Studio

Jean-Eudes utile, l’essayer c’est l’adopter. Si vous aimez les robes à pois des années 60, les hippies et leurs fleurs, les coupes mulets, les génériques fait avec Paint, les crevettes… Alors foncez, J.E.U. est fait pour vous !

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Le mulet des années 80 vous salue bien

Abstraction de Julien Limonne

Le jeu, c’est l’évasion, l’envie d’ailleurs… Pour ce court-métrage, Julien Limonne n’a pas lésiné sur les moyens franchement impressionnants pour un Nikon. On se balade d’époques en époques et on prend plaisir à regarder ces courtes scènes, oubliant le temps d’un instant que la vie n’est pas un jeu.

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Le camping au début du siècle

Vous quatre de Carlotta Antonucci

Cinq amies discutent au moment de s’endormir… Cinq filles de notre époque, avec leurs envies et leurs contradictions, qui rêvent de s’assoir sur les lèvres de Will Smith et de vivre dans une maison autosuffisante tout en se sapant chez Zara. Au-delà de l’affirmation d’une liberté, Vous quatre témoigne d’une jeunesse en pleine révolution, écrasant sur son passage les vestiges du siècle passé. Ça fleure le bon sentiment mais l’émotion gagne, portée par des comédiennes au naturel rafraichissant.

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Carlotta Antonucci, Laure Barbotte, Tara Caillet, Joanna Flahault et Mariam Mestar dans Vous quatre

Veni Vidi Vici de Maxime Flourac

Le Colisée tremble sous les cris de la foule, le sang teinte le sable d’un rouge sombre, les muscles luisent sous la sueur, se tendent sous l’effort… Aucun des deux combattants ne parvient à prendre le dessus, mille yeux se tournent alors vers l’empereur qui par sa volonté divine décidera qui des deux doit périr. Le pouce de la vie, le pouce de la mort. Mais César en a marre, encore et toujours les pouces. C’est vrai quoi, ras le bol des pouces.

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La solitude de l’empereur

Bien rentrée de Manon

L’histoire est simple : une fille rentre chez elle le soir. En 2min20s, Manon réussit à traduire l’oppressante insécurité d’un simple trajet en métro. La force du propos vient de l’excellente idée de disséquer en photographies les différents protagonistes ; les harceleurs et les témoins silencieux.

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Les relous du métro, poètes des temps modernes…

Je suis une réussite ou presque de Chryssa Florou

Un couple sort de l’avant-première d’un film dans lequel joue la sœur de la femme. Une purge de trois heures risque de faire voler en éclat les règles implicites de politesse en société. Si cette situation a déjà été traité au cinéma, l’intérêt du court-métrage repose sur l’interprétation des deux comédiens, très justes et sincères dans leurs dialogues. On y croit totalement et ça c’est une vraie réussite.

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Chryssa Florou dans Je suis une réussite ou presque

Hypermnesia de Marius Kamieniecki et Terence Added

Le cinéma, c’est une invitation au voyage, où l’expression des souvenirs et fantasmes donnent naissance à une histoire. Ici, c’est le protagoniste qui, par le biais d’un jeu, rétropédale dans les méandres de sa mémoire. Les deux réalisateurs utilisent pleinement l’un des pans du cinéma trop souvent oublié, le son. En résulte une intense immersion émotionnelle, renforcée par la détresse du comédien principal.

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Hervé Masquelier dans Hypermnesia

La loi de Murphy de Jérémy Brondoni

Ce plan-séquence est une jolie performance technique et se veut vachement inventif dans la débrouillardise. Tourné avec les élèves de l’Académie de Chantilly, le court-métrage se déguste comme un bonbon et nous balade de surprises en surprises.

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Les fameux goûter entre amis au lycée

Comme si c’était un jeu de Jérémy Hoffman Karp

Comme si c’était un jeu

Jérémy Hoffman Karp fait le service dans Comme si c’était un jeu

La crise COVID et ses conséquences sur les restaurateurs, un thème attendu de cette édition dont les films se font plus que jamais le miroir de notre société. Si le sujet est plutôt commun, il est ici traité avec beaucoup de pudeur et de pertinence. Le temps d’une scènette dans un restaurant, on découvre la situation pré-occupante de deux frères qui sont contraints par les mesures gouvernementales d’abandonner le commerce de leur père décédé. Un simple constat en forme de témoignage vivant, sans esbroufe ni prise de parti.

Les Séducteurs de Samuel Fitoussi et Mathis Sananes

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Romain Duquaire est le séducteur flamboyant dans Les Séducteurs

À une époque où les revendications des femmes s’efforcent de faire vaciller le mâle établi, et où la  vie sociale semble se résumer aux soirées apéro sur Discord, quoi de plus désuet qu’un éloge de la drague en soirée ? Comme le dit si bien ce court-métrage, il y a deux types de séducteurs : le flamboyant, celui qui ose un peu trop, se donnant corps et âme pour le beau jeu, et le cynique, calculateur et opiniâtre, qui cherche la victoire à tout prix. Devant cette parabole qui se veut le reflet d’une beaufferie passée de mode, disséquant ses sujets comme des rats de laboratoire, on rit et on aime particulièrement le twist final qui apparaît ici presque comme une évidence.

Cadavre Exquis de Héloïse Adam

Cadavre Exquis de Héloïse Adam

Les destins croisés de la file d’attente de Cadavre Exquis

Servi par une réalisation impeccable, ce mini-métrage propose de s’immerger dans l’univers intérieur de multiples personnes patientant dans une file d’attente. Une scène après l’autre, on découvre les préoccupations des patients ainsi que les univers parallèles qu’ils s’imaginent pour échapper à la pandémie. S’ils partagent bien le même trottoir, le bref étalage de leurs pensées tends à montrer que chacun possède sa propre « bulle » mentale. Un regard amusant sur nos vies de citoyens confinés.

Le Coucou de Louise Chauvet

le coucou

Le décompte a commencé pour le jeu du Coucou

Si le films de genre est une catégorie peu représentée cette année au Nikon, Louise Chauvet frappe fort avec cette fable cruelle aux allures de comptine. Un groupe de petites filles isolées dans un orphelinat de style victorien, une partie de cache-cache et une arme à feu, tels sont les ingrédients de ce mini-court à l’ambiance macabre et à l’humour acéré.

Hyperstition de Stéphane Chis et Maxime Chuchana

Hyperstition

Et si éplucher sa clémentine sans casser la peau était la clé pour obtenir le rôle d’une vie ?

L’esprit humain a ceci de fascinant qu’il est capable de se persuader lui-même d’une vérité toute faite, s’imposant les contraintes qu’il a lui-même émises. Si le sujet de ce film peut vous paraître obscur, la démonstration qu’il en fait est fascinante. À travers une série de scènettes et de destins croisés, on découvre une société où les TOC et la superstition font la loi. Et si éplucher sa clémentine sans casser la peau était la clé pour obtenir le rôle d’une vie ? 

Nous n’avons malheureusement pas pu voir tous les films en compétition pour la simple et bonne raison qu’il y en a BEAUCOUP TROP. Cette sélection se veut plus une sorte de mise en bouche, mais ne demande qu’à être complétée.

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Gabin Vissouze
Article écrit par :
Cinéaste, réalisateur et parfois même acteur, Gabin est membre de Beware! et rédacteur spécialisé dans le cinéma.

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1 commentaire

  • Allez mater « ah les batards », gros coup de cœur pour moi ! (Je précise que je ne connais pas le réal ni l’équipe !

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