Amoureux peut-être, gastronome sûrement, Mr Giscard met sur la table son premier morceau intitulé Pho et l’accompagne d’un clip délicieusement réalisé, une déclaration d’amour relevée d’une pointe d’égoïsme.
Suis moi je te fuis…
A l’instar de la soupe vietnamienne, la musique de Mr Giscard est un mélange osé et entrouvre la porte sur son univers : un rythme pop pour faire balancer nos têtes, un texte moqueur qui fait sourire et une pincée de mélancolie, parce que 2020.
Barbe épaisse, vêtements amples et grands yeux bruns, Mr Giscard de son prénom Valery (on invente rien), n’a pas l’air de faire de mal à une mouche et chante l’amour incertain, avec une nonchalance que l’on imagine facilement empreintée dans le tiroir commun de Philippe Katerine et M. Bercé par la musique brésilienne durant son enfance en Guyane, il emporte ce bagage lorsqu’il arrive dan le 93 à 15ans. Là, c’est la musique électronique qui le passionne, et sur son premier sampleur SP404, il imite ses groupes fétiches, Daft Punk ou Justice pour ce citer qu’eux. Homme à texte, il puise ses influences de Gainsbourg à Hamza, de Canblaster (Club Cheval) à XXXtentation. Un pot pourri d’influences qui sent bon la curiosité musicale et qui mène tout droit à la sortie, le 24 septembre dernier, de son premier futur tube “Pho”, pour une ambiance solaire et un texte désabusé.
Fuis moi je te suis.
C’est l’histoire d’un garçon un peu dépassé par ses sentiments, d’une envie de l’autre mêlée au déni de l’attachement. C’est le spleen d’un coup d’un soir que l’on aimerait garder à distance, mais que l’on a du mal à laisser partir, sans se l’avouer. Le clip très réussi de Pho, réalisé par Thibault Dumoulin, s’appuie sur les jolies performances de Jade Legrand et Rod Paradot, à qui la nonchalance va si bien. Un duo dont le road trip illustre ces contradictions dans les relations modernes, entre l’envie de ne pas être seul et la peur inavouée de l’attachement. Un enchainement de scènes entre aventure, séparations et retrouvailles inlassables. Les acteurs y sont comme deux aimants ramenés l’un a l’autre. Vous avez dit sensuel ?
La mise en clip de ce texte en fait donc ressortir toute l’ironie et la dualité sous jacente, entre désir d’indépendance et peur de la solitude : “ C’est de la musique de chambre adaptée à son époque, avec un phrasé précipité et sensuel, c’est très jouissif de l’entendre parler d’amour et de sexe. Il parle de son petit nombril mais pose par là un regard sur la société » à dit Didier Varrod sur TsugiRadio.
Alors bon, Mr Giscard empreinte son nom à une figure politique du début des années 80 et préfère la nourriture asiatiques aux relations sérieuses. Nous, nous espérons quand même le retrouver à la sortie de son premier EP, début 2021, et pourquoi pas entamer une belle relation avec lui, sans prise de tête.