Mark Jenkins est un street artist américain résidant à Washington qui s’est fait connaitre principalement pour ses installations de rue.
Il a commencé en 2003 avec la série Tape Men qui s’articulait autour de l’installation de moulages de son corps à l’aide de rubans d’emballage transparent dans les rues de Rio de Janeiro, puis plus tard de Washington, D.C…

Une fois que l’on a été confronté ne serait-ce qu’une fois au travail du street-artiste américain Mark Jenkins, il devient difficile d’oublier son nom. Entre provocation et message politique, les installations du plasticien ne laissent personne indifférent. De l’art, donc.
Être scotché
Mark Jenkins nait à Fairfax aux Etats-Unis en octobre 1970. S’il vit aujourd’hui dans la ville capitale de son pays, Washington D.C. , l’homme sur le point de fêter ses 50 bougies a le talent de faire réagir et ce, aux quatre coins du globe. Son travail, qui joue sans cesse sur l’impression de réalisme, perturbe et questionne.

Son premier projet intitulé Tape Men voit le jour en 2003 dans les rues de Rio de Janeiro et Washington D.C. Des reproductions de silhouettes humaines faites de ruban adhésif se posent ça et là, dans le paysage urbain. Des corps figés de femmes, d’hommes et d’enfants, parfois même d’animaux se dispersent tantôt assis contre un mur, tantôt à l’arrêt de bus.



Ces individus de scotch rappellent à notre imaginaire une présence fantomatique, ni réelle ni fausse qui force à poser le regard et la réflexion sur elle. Leurs têtes souvent penchées et leur absence de visage, et donc d’expression, confèrent à ces poupées adhésives une certaine lassitude, l’impression d’attendre. Attendre quoi ? C’est une libre interprétation offerte aux spectateurs car pour l’artiste ” la réaction des gens fait partie intégrante du cycle de vie de ses œuvres.” . En parallèle, le projet Storker visait à répandre, par le même procédé d’enrubannement , de nombreux corps inanimés de bébés. Saisissant.
Embed Series de Mark Jenkins
Il a, en particulier, développé cette technique qu’il a mise en scène dans son projet, toujours d’actualité : Embed Series.
Une série caractérisée par l’installation de moulages de corps, à grandeur nature et pourvus de vêtements, pour créer des sculptures réalistes que l’artiste installe ainsi dans un environnement urbain et dans différentes positions : collées à des cônes de Lübeck, dans des sacs poubelles, intégrées au mobilier urbain, etc. Il filme ensuite la réaction des gens confrontés à ses œuvres..

Ses installations sont troublantes et mystérieuses, ne laissant personne indifférent tant le réalisme est bluffant.


Comme un happening immobile, la ville devient théâtre pour nourrir la volonté du plasticien de “transformer le monde en un scène”. Les passants sont alors filmés, l’artiste ayant à cœur de saisir les réactions provoquées, entre rire, gêne ou incompréhension




Quelque part entre fiction et réalité, les installations de Mark Jenkins allient avec audace art et réalité en un seul et même objet. Ainsi se traduit sa volonté de distordre le réel, de le redéfinir par lui même et par le biais des spectateurs : « Je crée avant tout une expérience sociale. Je pourrais être un sociologue. Je pense que j’explore quelque chose qui se situe au-delà du street art. C’est une autre expérience. ».













Pour voir son travail en image c’est ici : http://www.xmarkjenkinsx.com
Article original publié le 24 octobre 2013, mis à jour le 2 octobre 2020