Léa Djeziri dessine, encre, gratouille, presse, découpe, photographie et fabrique des images trois fois par jour, entre chaque repas, en n’oubliant pas de grignoter de temps en temps.
Elle est illustratrice, pour raconter des petites histoires aux plus grands, et des grandes histoires aux plus petits.
Des couleurs mystiques qui créent une ambiance nocturne et onirique
Léa Djeziri a étudié à l’École Supérieure d’Art de Lorraine puis à Strasbourg. Elle n’y a pas approfondi ses compétences uniquement en illustration mais ça a toujours été le domaine vers lequel elle aimait revenir après chaque détour.
Contrairement à la plupart des illustrateurs, Lea Djeziri ne puise pas son inspiration dans le travail de ses pairs. C’est au cinéma et plus particulièrement aux films d’aventure et de science fiction des années 80-90-2000, type Indiana Jones, Alien, Star Wars ou encore Die Hard qu’elle a été bercée. Ils lui ont inculqué cette passion pour les couleurs sombres et vives à la fois. Aujourd’hui, des réalisateurs comme Gregg Araki, David Fincher et Martin Scorcese l’influent largement. Elle puise définitivement son imagerie dans les polars et les films noirs.
Le rouge orangé est le squelette de presque toutes ses peintures
Noir, bleu, rouge et violet. Ce sont les couleurs que vous pourrez retrouver le plus souvent dans les oeuvres de Léa Djeziri. En effet, l’artiste travaille en peinture comme elle travaille en impression, c’est à dire en couches. Les couleurs rouges orangées ont le pouvoir de donner à toutes les autres une immense profondeur. De la même manière qu’en sérigraphie, les bleus violets se superposent très bien avec les rouges oranges. Cette technique de superposition lui permet de créer des tons sombres mais complexes et une infinité d’autres nuances. L’illustratrice a tout de même avoué commencer à se réconcilier avec le jaune et à ne plus vouloir le cacher sus d’autres couches.
La peinture est devenu un moyen d’assouvir ma soif de belles couleurs tout en ayant plus de liberté.
Léa Djeziri
C’est en commençant à utiliser de bonnes acryliques avec beaucoup de pigments que l’artiste a compris la puissance de la peinture. Avant, elle faisait surtout de la gravure et du monotype, principalement pour la profondeur et la vivacité des encres. La peinture lui a permis de se concentrer et de s’amuser d’avantage avec l’intensité et la multitude de couleurs possibles.
En tant qu’illustratrice, Léa Djeziri a plusieurs casquettes
Sa première casquette est bien sûr celle d’artiste peintre. Elle réalise toutes sortes de projets toujours très sombres et très délicats. Sa dernière grosse production est une fresque murale extérieure peinte en 2020 à Tunis, sa ville de cœur. Elle l’a réalisé durant les deux premières semaines suivant le confinement dû à la pandémie de Covid-19. Symboliquement, elle représente une sorte “d’image figée d’un moment où à la manière des mauvaises herbes qui poussent dans chaque fissure laissée par le béton dans les rues de Tunis. La parole et l’engagement se sont échappés de chaque fenêtre, réelle ou virtuelle, durant cette période de confinement”.
Entre une fresque, une affiche et un carnet de peinture, Léa Djeziri a imaginé d’après une invitation de Matière Grasse édition, une fausse monnaie. Celle-ci permettrait d’acheter le bonheur. On en rêverait tous n’est-ce pas ?
En parallèle, l’artiste a illustré des livres, en particulier pour enfants. Elle en a illustré quatre depuis 2013. Tourbille, la sorcière à l’aspirateur d’Eugène Trivizas, Le petit homme et le lac de Philippe Napoletano, Mamie Voyage d’Anne Maussion et Haïkus des saisons d’Annick Combier. Elle s’exerce également depuis 2019 au tatouage. Elle réalise des pièces au handpoke, une technique sans machine électrique consistant à tatouer un point à la fois.
Toutes les illustrations de Léa Djeziri sont à retrouver sur son site ou sa page instagram. Et si vous avez aimé son travail, nous vous conseillons de jeter un coup d’œil à ce que font Dominic Chambers et NVM.