Dans “La nuit au Musée”, les œuvres d’art se réveillent et prennent vie la nuit. Dans Outings Project, elles s’échappent carrément des musées et vont prendre l’air dans la rue.
Outings Project c’est le résultat surprenant d’un coup de foudre entre un artiste inventif et un tableau envoûtant. Cette histoire d’amour, c’est celle de Julien de Casabianca et de Mademoiselle Rivière, un portrait peint par Jean-Auguste-Dominique Ingres. En 2014, lors de sa rencontre au Louvre avec la demoiselle, il vient à l’idée de l’artiste de délivrer la belle. Il la prend alors en photo, la fait imprimer en l’agrandissant et l’expose dans la rue, aux yeux de tous.
Après cette première escapade réussie, le plasticien et réalisateur français de 46 ans, décide de renouveler l’expérience et de se consacrer plus qu’à ça.
Son geste est bien sûr artistique mais il se veut également engagé. Pour Julien, sortir les œuvres des musées pour les afficher dans la rue, c’est faire voler en éclats l’exclusion du savoir. En mélangeant Street Art et culture “plus classique”, l’artiste adopte un langage commun et permet à tout le monde d’y avoir accès, même sans avoir de quoi se payer un ticket d’entré au musée.
Il était une fois dans la rue…
Pas besoin de (re)connaitre la peinture, l’artiste ou les personnages, le but de cette démarche est au moins de les avoir vu. Après, libre à chacun de s’inventer sa propre histoire autour du collage. Même si elle ne correspond pas avec celle imaginée par le peintre à l’origine, elle n’en sera pas moins intéressante.
Mais pour toucher le plus de monde possible il faut exposer un maximum et dans pleins de lieux différents. Et pour cela mieux vaut être plusieurs. D’où la transformation de cette idée géniale en un projet collaboratif et la naissance de Outings Project.
Un projet accessible à tous
Pour participer, il suffit de prendre en photo une œuvre d’un musée. Ça peut être un personnage ou juste un élément d’un tableau. Il faut ensuite l’imprimer en plus grand, le découper et le coller dans une rue ou sur un bâtiment. Après il reste plus qu’à prendre en photo le fugitif et le partager dans le cadre du projet.
Même si la marche à suivre reste assez simple pour les amateurs d’art ou les particuliers, ce sont souvent les musées eux-mêmes ou les villes qui apportent leur contribution. Des mairies, comme celles de Paris ou de Jakarta, proposent même de mettre à disposition des murs spécialement pour accueillir les nouvelles œuvres.
Grâce à eux, le projet de Julien de Casabianca a pris de l’ampleur et dépasse largement les frontières maintenant. On peut retrouver des fresques en France et en Corse bien sûr, terres d’origine de l’artiste, mais aussi aux États-Unis, au Brésil, en Serbie, en Israël, en Colombie…
En les laissant s’échapper des galeries des musées, Julien redonne une seconde vie aux œuvres. Loin de leurs cadres dorés, décalées dans le temps et l’espace, elles se fondent parfaitement avec leur nouvel univers. On peut donc les croiser par surprise, à n’importe quel coin de rue ou de bâtiment, ne sachant plus si on est dans un musée à ciel ouvert ou si l’espace urbain est lui-même devenu un chef-d’œuvre.
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Si vous aussi vous voulez apporter votre pierre à l’édifice et coller votre propre œuvre d’art, rendez-vous sur le site pour retrouver la marche à suivre. Ou alors vous pouvez vous rendre sur la page Facebook de Outings Project pour admirer l’ensemble des collages qui, petit à petit, investissent le monde entier, pour le plus grand bonheur des passants.