Depuis le début des années 2000, le street-artiste JO BER construit des contes imagés par ses tableaux urbains ludiques et colorés.
Artiste qui manie du street-art comme de la peinture mythologique, JO BER met de la couleur et de la malice sur les murs des villes où il passe. Avec son esthétique pittoresque et et gaie, il utilise le pigment comme d’autres useraient de la rime pour conter des épopées oubliées.
Un espace de jeu
JO BER a fait ses marques dans le street-art en colorant les rames de métros et les sous-terrains parisiens. Grand habitué du quartier de la Défense, il marque les murs de sa patte colorée et ludique. Le train, désormais personnage vivant, devient rapidement récurrent dans ses peintures. L’espace urbain est transformé à son passage en vastes fresques malicieuses.
Pas timide pour un sou, ses peintures débordent de couleurs vives. Toujours empreintes de bonne humeur, souvent d’humour, elles tendent à faire sourire les passants. Aussi doué sur les pans de briques et de béton que sur papier, il occupe l’espace de son dessin avec imagination. On reconnaît ses personnages à leurs capacités à voler, voguer sur la ville, mais aussi à se contorsionner, à adopter des positions supra-naturelles pour réaliser des tâches communes.
C’est donc son univers coloré, tout droit tiré de son esprit espiègle qui fait son succès. Comme l’américain Andy J. Miller, il se construit une identité visuelle basée sur son univers poétique et farfelu. Quand il voyage, il sème derrière lui des morceaux de cette oeuvre proche de l’univers de la bande-dessinée, comme un appel à rêver.
La mythologie réinventée
Dans la lignée de la bande-dessinée, justement, JO BER et Poes, street-artiste et copain de toujours, développent tout un récit mythologique. Dans l’histoire humaine, on date les premiers récits sur les murs à l’ère sumérienne. S’inscrivant dans cet héritage de mythologie racontée à même les façades, des palais royaux au périphérique, que s’inscrivent les deux grands enfants.
Inspirés par les premières civilisations donc, les deux se lancent dans l’élaboration d’un conte merveilleux. Dans “L’épopée de Gilgamesh”, les aventures du jeune prince mésopotamien prennent vie. Une série retranscrite, avec chaque étape de la production offerte à l’oeil du spectateur, dans le blog de JO BER. Les deux joyeux lurons se ré-approprient alors les sculptures narratives historiques, en les adaptant à leur univers pop et coloré, pour une esthétique travaillée et définitivement réussie.
Une esthétique qui dépasse d’ailleurs le récit particulier de Gilgamesh. Les dieux des mythologies oubliées connaissent un second souffle. Toujours avec fantaisie, les légendes sont données à re-découvrir, dans des mises en scènes de Dieu toujours plus humains. De genèse de la vie humaine, inspirée de la religion mésopotamienne, aux clins d’oeil aux dieux grecs, l’imaginaire de JO BER se vit donc bien la tête dans les étoiles, près du mont Olympe.
Suivez les contes imagés de JO BER sur son site et sur Instagram.