Il est peu étonnant d’observer la réussite d’Alessandro Suzzi quand on voit d’où il vient. Fils d’un « bon illustrateur » et petit-fils de grand-pères, respectivement peintre et dessinateur satirique, l’artiste italien a eu la chance de grandir dans un milieu d’effusion artistique. Le jeune Alessandro s’est donc, tout naturellement, fasciné par la bande dessinée et les livres de Science-Fiction. Pourtant, le graffeur va faire ses armes dans une école où il recevra un diplôme de… disciplines de l’art, de la musique et du spectacle ! À la Dams de Bologne, plus précisément. « Techniquement parlant, je n’ai jamais étudié le dessin ou la peinture », révélait ainsi l’auteur lors d’une interview. Après avoir abordé le street-art à travers l’écriture durant les années 90, l’artiste se lance dans une expérience inédite. À savoir, l’aménagement intérieur et la décoration. Nous sommes, à l’époque, en 2007 et « ToDesign » (le groupe fondé par Suzzi) va rapidement se développer pour devenir, cinq ans plus tard, un studio établi qui, encore aujourd’hui, a pour directeur et propriétaire, Alessandro Suzzi.


En parallèle de l’aventure « ToDesign« , Alessandro Suzzi décide de retourner à son amour d’enfance en lançant en 2013 et avec son ami écrivain Daniele Bruno, le projet « Gods in Love« . Le pitch ? Raconter les récits bibliques sous le prisme du street-art. Seulement, il est hors de question, pour Suzzi, de seulement reproduire ce qui a pu déjà être réalisé depuis des siècles déjà. Il va, pour cela, s’inspirer de travaux théologiques questionnant la pertinence des traits iconographiques typiques de la Renaissance et qui ont irrigué notre imaginaire de la représentation des récits bibliques. Il va alors développer un style propre, qui oscille entre l’étrangeté (convoquées par une extrême noirceur) et la grâce (symbolisées par des décors lumineux et dorés). L’esthétique proposée par « Gods in Love » va rencontrer un vif succès, ce qui va permettre à Suzzi et Bruno de reproduire l’expérience à travers l’Italie. Le Ministère de la Culture albanais va même choisir « Gods in Love« , en 2015, dans le cadre d’un projet visant à sensibiliser la jeunesse au street-art.
Réalité ou science-fiction, peu importe, cet aspect me fascine et c’est ce qui donne le signal de mes recherches iconographiques personnelles »
Alors qu’il s’était éloigné de sa passion à travers ses études et ses premiers projets, Suzzi aura finalement réussi à vivre de sa passion, à être reconnaître par les gens comme un artiste à part entière. « J’ai développé un style très personnel et ceux qui observent mes œuvres n’ont pas besoin de lire la signature pour comprendre l’auteur : c’est pour moi une grande fierté et le résultat d’un travail constant de recherche stylistique et thématique. »






Suivez l’actualité du projet « Gods in Love » sur le compte Instagram dédié et (re)découvrez la mythique peinture de la Cène par Devinci.