Du Nevada à l’Ukraine en passant par l’Italie ou la Bosnie-Herzégovine, Erik Burke peint et réinvente le monde qui l’entoure à travers ses fresques murales aussi sensationnelles que personnelles.
Un artiste humaniste
Erik Burke est un street artiste de 44 ans qui vient tout droit de Reno dans le Nevada. Artiste accompli, il s’est formé au design et à la peinture de rue au cours d’un Bachelor d’art digital et de géographie culturelle puis d’un Master de design et de technologie. Il a passé une grande partie de sa vie à Reno – ville dans laquelle il a repeint un certain nombre des murs et où il s’investit pleinement auprès de sa communauté.
Bien ancré dans cette ville, il n’en est pas moins un véritable baroudeur qui vague de pays en pays, à la rencontre des habitants locaux et à la découverte de diverses cultures. Erik Burke a à cœur de côtoyer et d’échanger avec les habitants des villes qu’il découvre et dans lesquelles il peint. En réalité, ses voyages sont des parcours initiatiques au cours desquels il tente de s’enrichir humainement. Il aime dire qu’il “explore les concepts de citoyenneté et de communauté”.
Il aime constamment varier son environnement et il s’aventure à la fois dans des lieux très communs, urbains et faciles d’accès que des endroits plus excentrés, isolés et atypiques. Il dit que la géographie est sa muse car elle est une source inépuisable d’idées, de lieux, d’imagination… D’après lui, un artiste n’a pas nécessairement besoin d’aller chercher loin, l’inspiration est omniprésente, elle entoure chaque être humain. D’autres artistes ont bien saisi cette particularité du street art et en font leur fer de lance, comme le duo hollandais Telmo Miel.
Painting is my refuge and grounds me to working experimentally, intuitively and with compassion.
Erik Burke
Erik Burke n’aime pas le fait que le street art soit considéré comme un genre d’art populaire qui serait uniquement visible au sein des milieux plus défavorisés et des endroits souvent laissés au ban de la société (quartiers sensibles, locaux abandonnés, immeubles défraichis…). Néanmoins, il trouve également une certaine beauté au fait que cet art vienne justement revitaliser et revaloriser ces lieux laissés pour compte. Le street art attire les touristes, les photographes, la presse et fait même sortir les habitants de chez eux, les incitant à venir profiter de la beauté retrouvée de leur ville et à la redécouvrir.
De la peinture, des aérosols et surtout beaucoup de simplicité
Erik Burke n’a pas de support prédéfini ou favori si ce n’est de vastes espaces. Façades de maisons, rideaux métalliques, usines abandonnées… cet artiste ne s’impose pas de lieux prédéfinis mais se laisse aller à la découverte.
Une fois son support choisi, il se munit de sa peinture et s’adapte à la texture et à l’état du support. Puis, il suit tout un paradigme mélancolique, une forme d’introspection sur lui-même pour comprendre comment retranscrire sur ce mur ce qu’il ressent au fond de lui mais qu’il ne dit pas à haute voix.
Le street art n’est pas un choix anodin pour Erik Burke, il veut remettre l’art sur le même piédestal que le public. Cette forme d’art est accessible pour tous, gratuite et facile d’accès.
My goal is to bring art from the pedestal to the people.
Erik Burke
Les fresques d’Erik Burke sont relativement très colorées et expressives. Malgré leur envergure, tout est pensé, chaque détail a son importance. Les animaux, la végétation ou encore les portraits humains sont des leitmotivs des peintures murales d’Erik Burke.
L’art d’Erik Burke frappe le public de par sa précision et sa quête de perfection. Les portraits humains pourraient être confondus avec des photos et les animaux et les plantes pourraient totalement se fondre dans un espace végétalisé.
En ce qui concerne le travail qui est fourni derrière ces réalisations, Erik Burke peut prendre seulement 3-4 heures pour une fresque relativement simples comme plusieurs jours. Il est bien évidemment soumis aux précipitations et intempéries mais il trouve toujours une solution pour finaliser ses peintures.
Erik Burke à travers le monde…
Cet artiste américain peint à travers le monde depuis 2004 et il enchaîne les dates et les projets. Il a, à l’heure qu’il est, déjà peint sur plusieurs dizaines de supports monumentaux et il n’est pas près de s’arrêter en si bon chemin. Ses dernières réalisations étaient situées dans le Nevada, en Californie et à Tulsa et ses projets à venir devraient se tenir à Haïti, Belmont et Dubuque – entre autres.
Pour tous ses admirateurs qui ne peuvent se déplacer, vous pouvez retrouver certaines de ses réalisations de temps en temps dans des magazines. Il a déjà collaboré avec le Washington Post, le Huffington Post, le Batlimore City Paper, The Art Street Journal ou encore dans le livre Street Art, the best urban art from around the world. Sinon, vous pouvez bien évidemment le suivre sur son compte Instagram ou sur son site Internet !