Les illustrations de Samantha Mash sont puissantes et délicates. Volontairement, l’artiste ne surcharge pas ses dessins. Épurées, les œuvres de l’illustratrice dénoncent souvent des causes : elle s’intéresse à la vulnérabilité, la liberté, l’anxiété et la liberté chez les être humains.
Des illustrations au service des causes
« Ma méthode est assez simple, j’esquisse l’idée sur papier, je la scanne dans un ordinateur et je rends l’image avec ma tablette et Photoshop. Une pièce peut prendre de 6 à 20 heures ou plus, selon sa complexité. » explique Samantha Mash. Si le processus lui prend du temps, c’est aussi que la jeune femme réfléchit aux messages de ses illustrations.
La femme est engagée sur certaines causes telles que l’écologie, l’égalité sociale et la justice. Elle en a fait quelques séries en lien avec l’actualité.
L’Amazonie brûle
En 2019, une grande partie de la forêt amazonienne brûle pendant plusieurs mois. L’artiste décide de faire une illustration : « La conservation de l’Amazone me tient à cœur. Le fait de voir de si grandes zones de forêt abritant des indigènes et des animaux menacées m’a brisé le cœur. » confie la jeune femme dans une légende qui accompagne son illustration :
Les femmes
Les femmes ont une place particulière dans les illustrations de Samantha Mash. La plupart du temps, celle-ci dessine des figures féminines.
À l’occasion de la journée Internationale des droits de la femme en 2018, Samantha Mash dessine une femme qui semble puissante. Avec cette illustration, la jeune femme dénonce les violences que les femmes subissent quotidiennement : « j’ai réalisé une pièce qui représentait mon espoir d’un avenir dans lequel les femmes de tous les milieux pourront un jour vivre à l’abri de la peur, du harcèlement, des abus et de la violence » décrit Samantha Mash. On peut noter le cygne qui habille la jeune femme. Dans plusieurs cultures, l’animal majestueux est associé à l’espoir.
Ci-dessous, la dernière illustration de Samantha Mash . Pour ce graphisme, l’artiste a voulu représenter la difficulté pour les malades de se battre pour survivre mais aussi le soutien des proches : « C’est une réflexion sur le simple fait de se sentir déprimé et bouleversé ces derniers temps, et une lettre d’amour aux personnes qui ont dû prendre soin de ceux qu’ils aiment à cause de maladies et de blessures dont ils savent qu’elles ne survivront pas. »
Une autre illustration de l’artiste. On retrouve toujours la dualité entre vulnérabilité et pouvoir dans les dessins de Samantha Mash. La nudité nous confronte à nos corps souvent désarmés face aux maladies ou aux climats extrêmes. Et pourtant, par les couleurs chaudes mais surtout par l’attitude de la femme illustrée, l’artiste arrive à nous faire ressentir la chaleur que ressent cette femme.
Diversité des corps
Avec sa série “Summertime fruit girls”, l’illustratrice célèbre la diversité des corps des femmes.
« C’est une série estivale réalisée pour alléger les malheurs de l’hiver et partager l’acceptation et l’amour des corps. »
Samantha Mash
L’anxiété et la dépression
Avec “Falling Apart”, Samantha Mash dessine sa représentation d’un monde qui bascule et s’agite. Derrière l’infobésité – le surplus d’informations, souvent accablantes – se trouvent des personnes qui se sentent envahies et assaillies par des nouvelles et des notifications. l’illustratrice appelle cela : les angoisses numériques.
Beaucoup d’illustrations de Samantha Mash évoquent ce que nous traversons tous par moments, avec des degrés différents : l’anxiété, la pression sociale et l’appréhension. Dans plusieurs de ses travaux, l’illustratrice représente à merveille cet état qui nous tourmente.
Samantha Mash quitte les teints chauds afin d’illustrer la dépression. L’illustration était une commande pour le magazine américain The Baffler. L’article qu’elle illustrait évoquait la maladie mais aussi les thérapies qui fleurissent grâce aux applications sur smartphone.
Comment Samantha Mash est devenue illustratrice
Samantha Mash grandit à Palo Alto, petite ville située dans la péninsule californienne. Une fois qu’elle obtient son diplôme du secondaire en 2009, elle emménage dans la plus grande ville de l’Etat d’Oregan : Portland. elle suit quatre années de cours d’illustrations à l’université privée de beaux arts et de design : le Pacific Northwest College of Art.
C’est aussi à ce moment que l’artiste commence à peaufiner son avenir professionnel : « Au collège, je voulais être styliste de mode, puis au lycée j’ai envisagé de devenir graphiste, mais finalement, j’ai réalisé que ce que je voulais faire, c’était dessiner des images qui racontent des histoires et expriment des sentiments… et cela m’a conduit tout droit au métier d’illustratrice. » explique-t-elle pour une interview du site Youarpath. Le jeune femme confie qu’intégrer cette école d’art était important pour elle. Apprendre mais surtout continuer à dessiner en parallèle de l’école lui a permis de se perfectionner : « Vous devez travailler pour que votre scolarité soit un succès. Une école d’art n’est pas une garantie de succès, elle est là pour vous donner les clés et les compétences dont vous aurez besoin pour faire partie du monde de l’art ! » confie-t-elle à Yourarthpath.
Sa passion pour l’illustration est alors récompensée puisqu’elle obtient de nombreux prix au cours de sa scolarité : elle gagne une bourse de 1 000 dollars en 2012 parmi plus de 2 000 participants. Elle obtient la première place au concours d’illustration du PNCA en 2013 après avoir été reçue seconde l’année passée.
À sa sortie de l’université, Samantha Mash trouve réellement son style d’illustration :
« J’ai évolué vers un style plus stylisé, basé sur les formes et les lignes. J’en suis heureuse, il me semble fidèle à la façon dont je me perçois en tant que personne et en tant qu’artiste. »
Samantha Mash pour Yourartpath
Depuis, la jeune femme est devenue enseignante à mi-temps au PNCA. Elle consacre la majeure partie de son temps à l’illustration. Elle a inauguré son propre commerce. Ouvert sur le site Etsy depuis 2012, Samantha Mash a de plus en plus de commandes de particuliers : elle cumule plus de 6 000 ventes sur le site. elle vend des produits dérivés de ses illustrations :
Outre vendre ses produits, Samantha Mash illustre aussi pour différents médias. Ci-dessous, une illustration pour un article du New York Times publié le 27 février 2020. L’article éclaire les lecteurs sur les neuf expositions phares de la période.
Elle a aussi illustré un article pour le magazine scientifique : American Scientific. L’article expliquait pourquoi les erreurs humaines en sciences pouvaient être bénéfiques.
Samantha Mash bénéficie d’un carnet d’adresses de clients prestigieux qui lui font appel pour illustrer des articles le plus souvent. La jeune femme est soutenue par plusieurs galeries : la galerie contemporaine de Spoke Art à New York, le Centre d’Art et de Design Harold Schnitzer, la galerie contemporaine d’art Moderne Flatcolor entre autres.
On vous laisse avec d’autres illustrations de l’artiste :
Si vous aimez les illustrations minimalistes, composées essentiellement d’aplats de couleurs, vous aimerez forcément les créations de l’artiste française Malika Favre !
Vous pouvez suivre l’artiste sur Instagram et son site officiel.