Engagé en 2017, le projet Destiino permet au DJ français Yuksek de développer un univers inattendu.

Plus sombre, plus tourmenté, plus experimental, Destiino est le revers de la médaille du très pop Yuksek. Né d’une volonté d’explorer des horizons nouveaux, ce « side project » construit tout un monde à la manière d’une bande originale cinématographique.
Vers plus de spontanéité
En 2017, le musicien Pierre-Alexandre Busson, alias Yuksek, rejoint l’artiste Xavier Veilhan lors de la cinquante-septième biennale de Venise en Italie. Ce dernier rassemble en effet des musiciens sur une installation titrée « Studio Venezia« , où ils sont invités à produire spontanément devant le regard des visiteurs.


Ce format d’expression, le plus libre possible, réveille chez le Dj français des envies d’explorations musicales. Il se lance alors dans un projet différent de ce qu’il a l’habitude de créer sous le nom de Yuksek. Lors de sessions improvisées, il enchaîne donc des enregistrements en une traite, sans coupures ni re-travail incessant.
En ressort alors une vague de sons plus expérimentaux, loin des morceaux « dance » auxquels il nous avait habitué. Le projet Destiino fait donc naître cet alter-ego tourmenté, plus fiévreux que le solaire Yuksek. Un projet difficile à classer, trop dansant pour les labels qui prônent l’experimental, trop flottant pour les maisons de disques classiques, qui trouve sa voie chez Lumière Noire. Ensemble, ils construisent la discographie de cet artiste novateur comme des longs récits réflexifs. Premier-né, l’EP « Afsila », définitivement rythmé, oscille entre electronica et techno modulaire avec des touches d’acid.
« Destiino », par Destiino
« Destiino » vient compléter les début d' »Afsila ». Ce nouvel LP en élargi les horizons musicaux, prouvant son caractère touche-à-tout, avec des influences discoïdes, electron, parfois plus exotiques, parfois teintée en lo-fi. Toutes ces influences se retrouvent et se complètent dans l’ensemble « Destiino », qui en reste particulièrement harmonieux par un savant jeu de découpages des bandes expérimentales, pour former un tout presque narratif.
Un ensemble narratif en effet, grâce auquel on reconnait le travail d’un artiste qui a réalisé plusieurs musiques de films. Passé par l’italien « Sans pitié » en 2014, puis par « Marguerite et Julien » de Valérie Donzelli et plus récemment par « Ils sont vivants » de Jeremie Elkaim, le DJ français sait manier de la bande originale. Et « Destiino », projet hybride, en est définitivement marqué.
Retrouvez toute l’actualité des « jumeaux » Destiino et Yuksek sur Instagram.