Aurelie Cordonnier - Le 31 mai 2024Tom DesLonchamp est un artiste pluridisciplinaire basé à Seattle qui réalise des portraits flamboyants.
Le parcours de Tom DesLongchamp est des plus classiques. Après avoir obtenu son diplôme à la Rhode Island School of Design en 2007, il a décidé d’étudier le cinéma, l’animation et la vidéo, avec une spécialisation en animation 2D. Après l’université, il a eu deux emplois : l’un dans une agence de publicité et l’autre dans une société de logiciels. Passionné par le dessin, il gardait toujours un carnet de croquis dans sa poche pendant toutes ces années. Un beau jour, il s’est rendu compte que le temps passait à dessiner devenait plus important que son travail quotidien.
En 2014, il finit par quitter son emploi pour se consacrer pleinement à ses projets artistiques. En 2018, il lance une émission sur Twitch, appelée Cartoon Mess LIVE ! dans laquelle il improvise des dessins animés en direct. Il montre aussi comment il construit et contrôle des marionnettes numériques avec mon clavier/souris.
Mais ce qui retient l’attention dans le travail de Tom DesLongchamp, ce sont ses portraits aux textures complexes et aux couches colorées.
Le processus artistique de Tom DesLongchamp
Ses portraits réalistes à l’encre de couleur sont sa marque de fabrique, mais la plupart des gens ne savent pas comment ceux-ci sont réalisés. Alors Tom DesLongchamp explique : « après avoir dessiné une légère esquisse au crayon, j’applique de l’encre de stylo sur mes doigts et j’étale le bout de mes doigts sur le papier. Je découpe mes propres pochoirs en papier pour masquer les zones de couleur. Il en résulte de nombreuses hachures naturelles (empreintes de doigts) et de riches dégradés de couleurs. »
Il commence à s’intéresser aux textures, aux couleurs alors qu’il est encore salarié. « J’ai pris une photo de mon collègue de travail, Mike, et j’ai fait un croquis au crayon », raconte-t-il. « J’ai cherché dans le bureau quelque chose pour ajouter de la couleur et j’ai trouvé un marqueur Crayola rouge minable, partiellement séché, sur le sol. J’ai fait une marque, mais je n’ai pas aimé l’aspect du marqueur, alors j’en ai mis sur le bout de mon doigt et je l’ai étalé à la place. J’ai utilisé ce marqueur rouge pendant un certain temps, mais j’ai fini par passer à d’autres couleurs au fur et à mesure que j’en acquérais au hasard ».
Manier le marqueur
Faits de couleurs vives et teintés d’un réalisme sans pareil, on s’attendrait presque à voir les portraits de Tom DesLongchamp s’animer devant nous. Tous sont travaillés avec le même outil : un simple marqueur.
L’artiste apprécie « la rapidité et la simplicité d’utilisation des marqueurs. Il n’y a pratiquement pas de temps de séchage et ils ne sont pas toxiques. La partie la plus difficile des portraits est de ne pas les gâcher, car contrairement à la peinture, je ne peux pas les retravailler. C’est un travail unique. Je pense que c’est un défi amusant. C’est une sorte de performance, et je suis à la merci de ma propre concentration ».
Et son sujet favori…
Son ami Mike Wurn a été le premier sur qui Tom DesLongchamp a jeté son dévolu. Les portraits devenant suffisamment nombreux, l’artiste a fini par lancer le hashtag #dailyMikedrawing. Selon lui, il existe aujourd’hui plus de 50 portraits du visage de cet ami.
Par la suite, il a commencé à dessiner principalement des amis et des membres de sa famille, ainsi que quelques visages célèbres – même Abraham Lincoln n’est pas à l’abri d’un traitement au marqueur. « J’aime avoir la surprise d’afficher des dessins auxquels les gens ne s’attendent pas », explique-t-il.
Les portraits vibrants de Tom DesLongchamp colorent sa page instagram.
Et si Tom DesLongchamp manie les Crayola comme personne, un autre artiste lui manie le stylo à billes : Vladinsk. Retrouvez son portrait sur Beware.
