L’art de Cameron Kester n’est pas fixe. Elle le rend minimaliste en dessinant uniquement au crayon à papier, ou bien s’adonne à un travail haut en couleur en exploitant le plus de matériaux possibles.
Du crayon à papier à l’extravagance de la couleur et des collages
Née en 1993 en Caroline du Nord, Cameron Kester a été élevée dans un foyer chrétien américain. En grandissant, elle se détache de la religion pour entamer un parcours philosophique et artistique. C’est d’ailleurs ce que Kester étudie à l’université de Chapel Hill jusqu’en 2018.
Son diplôme en poche, la jeune femme plie bagages pour le Japon. Cameron Kester s’installe pendant une paire d’années dans la préfecture d’Okinawa. Elle se concentre alors sur son travail personnel en studio, tout en donnant des cours à la base aérienne de Kadena dans le cadre du programme militaire EFMP (Programme de Membre Familial Exceptionnel).
En 2021, Kester revient s’installer aux Etats-Unis, elle l’annonce sur son compte Instagram. En description, elle donne des indices sur l’avenir de son travail. Si jusque là elle n’avait partagé que des dessins au crayon avec un minimum de couleur, c’est tout le contraire et bien plus encore que Kester se met à créer.
Deux ans plus tard, Cameron Kester fait son grand retour sur les bancs de l’école en entamant un master aux Beaux-Arts à l’université de l’État de Washington. Lors de son cursus, l’artiste se voit accorder une exposition dans l’enceinte de l’école. “Her Hot Pink, Your NOT Commodity” est un ensemble d’œuvres féministes roses, un beau rappel de tout ce que Kester a accompli jusqu’à maintenant.
Le monde rose de Cameron Kester
Peu importe l’outil, un crayon à papier, de l’acrylique ou à l’aide de collage (une technique que Julen Iztueta maitrise à la perfection), le sujet principal des créations de Cameron Kester ne change pas. Il s’agit à chaque fois d’une femme nue qui ne possède plus de tête. Selon l’œuvre, la femme mystérieuse se retrouve décapitée, ou simplement recouverte par un objet quelconque (tasse, boite en carton, poubelle, etc).
La présence de ses femmes sur les dessins et peintures de Kester n’est pas due à une réflexion profonde de l’artiste. En 2020, dans une interview donnée à Art House Women, Cameron Kester se livre sur la perception qu’elle a des corps féminins sans tête. “Ces femmes sans têtes dans mes dessins de nature morte me représentent moi, vous, personne, et tout le monde à la fois. Les gens en tant qu’objets, particulièrement les femmes, sont intéressants. Je ne sais jamais si je donne du pouvoir à ces femmes ou si je l’ai réduit à des objets. Peut-être les deux ? ” Avant de conclure simplement par “tout ce que je sais, c’est que les femmes nues rendent l’art plus beau.”
Pour voir le reste des dessins de Cameron Kester, et suivre son actualité, ça se passe sur son compte Instagram.