Ross McCampbell, artiste aux multiples talents, exploite les outils numériques pour donner vie à un univers visuel unique. Mêlant graphisme, design, illustration et animation, il crée des œuvres abstraites et psychédéliques inspirées des jeux vidéo rétro et de la science-fiction. Son art dynamique et coloré explore le mouvement et la transformation, invitant le spectateur dans un monde où les formes fluides défient la perception conventionnelle. À travers ses créations numériques, McCampbell repousse les limites de l’abstraction tout en célébrant les possibilités infinies offertes par la technologie moderne.
Ce graphiste, designer, illustrateur et créateur d’animation n’a cessé d’explorer les différents médias pour constamment faire évoluer son art. Entre projets personnels et collaboratifs pour des entreprises, l’artiste crée un univers psychédélique et rétro haut en couleur. Passionné de jeux-vidéos, il s’inspire des graphismes des années 90 pour faire émerger un art abstrait sorti d’un futur psychédélique.
L’art abstrait à l’image d’une vie psychédélique.
Le mouvement est l’essence même de ses créations, Ross McCampbell favorise des figures arrondies qui se forment et se déforment.
L’utilisation de l’art abstrait pour représenter le mouvement des choses
À travers l’art abstrait, Ross McCampbell souhaite transformer les figures pour les rendre méconnaissables. Ce désir d’abstraction de la réalité il l’exprime notamment dans son projet « To Abstract », un court-métrage qui montre les métamorphoses qui s’exercent dans son travail. En partant du dessin d’origine il met en animation les opérations qu’il a effectué pour atteindre une image complètement déréalisée. Les images sont en noir et blanc, le but est de concentrer son spectateur sur les traits des dessins mouvants afin de lui faire comprendre ce qu’est l’art abstrait. Il le définit par des verbes comme « to shape », « to reduct », « to exaggerate ». Ces transformations donnent à voir une représentation loufoque qu’il se fait de la réalité.
L’idée de mouvement est présente dans toutes les oeuvres de Ross Campbell. En les parcourant une à une on comprend comment il perçoit le mouvement qui, pour lui, s’inscrit dans chaque objet. Les figures telles que nous pouvons le voir ne sont pas fixes, plusieurs formes s’expriment en un même être. C’est ce que représente son projet « Human Limits » dont les lignes délimitent le corps d’un être humain. Elles s’élargissent et se réduisent pour se métamorphoser d’un extrême à un autre. La peau disparait pour faire apparaitre les os d’un corps trop maigre puis le surplus de peau d’un corps obèse. Les traits sont simples, il n’y a pas de couleur, on ne voit que le changement.
Une philosophie de vie derrière sa conception artistique.
Si l’agitation est au cœur de son œuvre, c’est parce qu’elle rejoint sa vision spirituelle sur la vie. Dans « Sea Foam », Ross Campbell dessine des lignes blanches qui entourent des cellules vivantes de nuances grise et noire, les petits ronds mouvants rappellent les milliers de gouttes qui constituent une étendue d’eau. Les lignes blanches, qui représentent l’écume, se rapprochent et s’éloignent, imitant la circulation de l’eau.
Le mouvement lent et répétitif de l’eau nous invite à s’immerger et méditer devant cette eau numérique. L’eau pour l’artiste est le symbole de la turbulence de la vie et du monde qui ne cesse de changer, comme une boucle de vie. Cette croyance est proche de celle des bouddhistes qui imaginent la vie comme une vague : elle se forme, s’étend et retourne dans l’eau. Par cette animation, l’artiste veut faire prendre conscience du changement constant autour de nous, faire comprendre la nécessité de prendre du recul sur les événements de la vie.
La mer n’est pas sa seule analogie pour transposer ses conceptions. Avec le graphisme « Garden of my mind » il pose sa réflexion sur le jardinage. Pour lui le jardin et l’esprit sont similaires et doivent être entretenu pour fleurir. Jardiner est un bon moyen de méditer, c’est ce qui le pousse à représenter un jardin comme une carte mentale de son esprit afin d’établir une relation symbolique entre ces deux éléments.
« In both you seek to plant seeds for the future and pull out the weeds that have taken root. A garden and a mind require constant effort to maintain health and growth. »
Ross McCampbell à propos de son projet “Garden of my mind”
Ross McCampbell imagine son jardin secret par des pixels. Les pointillés sont mis un à un comme pour figurer la construction d’un esprit sain qui se fait étape par étape. Les points noires et blancs ensembles matérialisent des formes pour représenter des buissons, des fleurs, une fontaines et des allées, comme un splendide jardin royal. Les allées font offices de chemins, aucuns ne mènent directement au centre de l’image. Cela permet à l’artiste de montrer les divers chemins possibles pour accéder au subconscient de l’esprit.
Un mélange de style entre le rétro et le futur
La création d’un monde futuriste
Ross McCampbell ne se contente pas juste de reprendre les codes des livres de science-fiction, non, il décide lui-même de construire son propre monde.
Il va par exemple créer sa propre police futuriste qu’il va appeler « Ziggy Monospace ». L’alphabet est celui de notre monde, mais avec un style graphique de type extra-terrestre qui rend difficile l’identification des lettres et chiffres. Pour nous aider, il a mis en animation un livre, dont les pages se tournent l’une après l’autre, pour présenter sa police colorée. Le tout donne l’impression de lire une ancienne bande dessinée SF.
En bon fan de science-fiction, il a aussi fourni les couvertures de quelques romans emblématiques. Pour en citer quelques-uns : 1984 de Georges Orwell ; Dune de Frank Herbert ; The Martian Chronicles de Ray Bradbury. Ces ouvrages nous permettent de mieux comprendre d’où il nourrit son art.
En fin de compte, Ross McCampbell, par son art, nous montre qu’il est toujours un grand enfant accroché à une l’époque où l’on imaginait la vie d’aujourd’hui.
Un passion pour les jeux vidéos rétro
Son esprit d’enfant ressort dans tout ses projets. Il aime les jeux-vidéos et a même l’idée d’en réaliser un fictif dans une animation qui fait office de bande démo du jeu. On y découvre une interface comme les premiers jeux-vidéos avec le choix des personnages, et le début d’une course avec le décor d’une grande ville lumineuse.
“Apex 2021 Formula E Racing” est un jeu fictif de voiture inspiré des jeux comme Wipeout ou StreetFight. Il nous plonge dans un univers rétro plein de néons et de couleurs flashys qui rappelle l’esthétique d’animés comme Akira ou Geness Evanglion.
Rien n’a été laissé pour compte, il invente tout : de la police Apex 2021, qui est l’origine même du projet, aux personnages avec leurs histoires et leurs bolides qui possèdent toutes leurs spécificités, et même les fausses affiches promotionnelles du jeu. Ce projet montre l’immensité de sa créativité qui ne possède aucune limite. On pourrait même attendre réellement la sortie de ce jeu.
Un génie qui lui permet de faire des collaborations dingues
Grâce à sa créativité et son univers, l’artiste a pu réaliser un rêve de gosse. Adolescent, il achetait des planches de skates vierges pour dessiner lui-même le design de sa planche. Aujourd’hui des marques de skates font appel à ses talents pour réaliser des designs.
C’est notamment le cas avec la marque CODA Skateboard avec qui il a réalisé trois designs de planches similaires appelées “Death of Spaceman”. On y voit des des traits de couleurs qui transpercent un astronaute dans un univers glacial et sidéral. Les couleurs flashys du vert, de l’orange et du mauve contrastent avec les tons froids du fond. On retrouve son univers futuriste, le vrai moteur de sa création artistique.
La réalisation d’un projet fou et innovant
Pour la promotion d’une marque de cosmétique il a été motivé pour rejoindre un projet fou : faire une animation en expérience 360° en 3D, le Nick 360°. Il a dû s’occuper principalement de la scène finale qui consiste en une explosion de formes géométriques, ce qui lui ressemble bien. Le mélange de couleurs et de formes diverses fait de cette réalisation un alliage de l’art abstrait et du Pop art avec une touche de psychédélique qui lui est propre.
Sur son site, il décrit cette incroyable expérience, formatrice pour son art. Il explique notamment comment il a procédé. Il a dû se servir de plusieurs logiciels comme Cinema 4D et After Effects afin de créer une caméra sphérique qui donne l’illusion d’un écran qui se déplace dans l’espace. Une grande expérience qu’on aimerait nous aussi vivre !
Pour découvrir les animations ou les autres œuvres de Ross McCampbell vous pouvez vous rendre sur son site ou son compte Instagram @ross.mccampbell
D’autres créations de Ross McCampbell :
oeuvre inspirée de Blu