Is Tropical, interview : nuit blanche et Black Anything.

Image d'avatar de AmandineAmandine Schieber - Le 27 mars 2015

Is Tropical

Même sous un ciel gris, la musique du groupe londonien Is Tropical donne l’envie intense de sauter dans les flaques de pluie acide. Le mélange parfait entre rock, électro et pop amphétaminée est une dose de joie de vivre qu’on s’injecte à chaque écoute.

On a pu rencontrer le groupe lors de leur passage la semaine passée à Paris. Toujours au top malgré une nuit courte après un concert bien arrosé la veille à Londres, ils nous ont parlé d’éclipse solaire, de voyages, de liberté artistique et surtout de musique.

Ok les gars si vous pouviez faire une petite introduction, genre l’histoire du groupe, comment vous avez commencé, tout ça…

Simon : On vivait à Londres où on a créé une galerie d’art. Tous les mois il y avait une exposition sponsorisée par d’assez grandes entreprises, c’était un peu comme des expos d’art avec de la musique en prime.

Gary : Ouais et à chaque fois vers 2h du matin tout le monde finissait ivre et il y avait tous ces instruments autour de nous, on s’amusait donc avec tout ça. On a commencé à écrire quelques morceaux, mais c’était juste pour passer le temps.

Au début c’était donc juste pour le fun ?

Gary : Ouais c’était vraiment ça, on a jamais eu l’intention de faire un truc sérieux.

Simon : On voulait être artistes mais on a merdé quelque part (rires)

Vous avez tous les deux étudié l’Art non ?

Simon : Oui on a tous étudié l’Art à l’Université.

On peut sentir qu’il y a une volonté de votre part à mixer différentes formes d’arts, comme avec Black Anything qui est au final un vrai projet artistique ?

Gary : On voulait vraiment que ce soit plus que de la musique.

Simon : Ça vient vraiment avec l’idée d’un tout. Tu vois, on a commencé à faire nos propres vidéos, j’ai réalisé la dernière, Gary fait les artworks, on voulait que ce soit un truc à nous.

Gary : C’est intéressant d’avoir ce background et enfin pouvoir réaliser un vrai projet.

Simon : On aime travailler avec d’autres artistes comme le collectif Megaforce aussi. Puis demain on va faire une session acoustique sur un toit pendant l’éclipse solaire c’est juste un peu dommage que ça arrive pas plus tard dans la journée !

Gary : On va tous être un peu en gueule de bois…

Is Tropical

Sur les pochettes de Black Anything part 1 et 2 on trouve ces photos un peu étranges d’un burger en décomposition ou de souris mortes, pourquoi utiliser ces visuels ?

Gary : On essaie juste de créer une certaine esthétique, donner un peu un feeling qui dérange avec la Mort. On a l’habitude de toujours voir ces belles images avec tout qui est parfait, nous on voulait un côté sombre, un peu dégoûtant au final.

Vous avez enregistré cet album à travers le monde, vous avez donc voyagé un peu partout…

Simon : Ouais on voulait pas rester dans un sous-sol à Londres à enregistrer, on a voulu s’imprégner des sons partout autour de nous. On a enregistré à New-York dans le métro, en Espagne…

Gary : On a pu jouer avec des instruments fabriqués à la main sur des petits marchés c’était vraiment incroyable de pouvoir découvrir des choses pareilles.

Et vous vivez plus à Londres pour le moment ?

Simon : On y est de temps en temps mais notre nouveau label est basé à New-York donc on fait des concerts là-bas et on y reste parfois quelques semaines.

C’était un choix personnel de signer avec Axis Mundi ? Vous étiez chez Kitsuné avant c’est ça ?

Gary : Ouais je crois que quand tu travailles si longtemps avec quelqu’un, à un moment tu veux vraiment faire un truc à toi. Kitsuné c’était une folle aventure, on a rencontré des gens formidables mais on voulait sortir quelque chose nous-mêmes.

Simon : En fait on voulait pas que notre musique soit commerciale, on voulait juste faire des trucs plus artistiques. On a passé un super moment avec eux mais on voulait se détacher un peu et faire notre projet.

Gary : On est vraiment libres avec Axis Mundi, en bossant avec Graham de Crystal Fighters. Il y a un moment où on a proposé dans un nouveau morceau 7 secondes de basses à peine audibles, c’était donc un peu comme 7 secondes de pur silence, il nous a juste sorti « ah vous voulez faire ça ? faites le c’est cool ! »

Simon : La plupart des groupes perdent un peu de leur liberté en évoluant, je pense qu’on fait ça dans l’autre sens.

Is Tropical

Kirstie tu es maintenant dans le groupe, comment ça s’est décidé en fait ?

Kirstie : Hum ça s’est juste passé, on a vraiment pas eu de conversation là-dessus…

Gary : Elle avait un job à temps plein, elle aimait pas vraiment ça et elle est partie.

Simon : On se connait depuis le début, elle est sur la pochette de notre premier album et chante aussi sur Dancing Anymore.

Gary : Ouais on a vraiment eu une bonne réaction du public quand elle était sur scène avec nous, et ça avait tendance à manquer à tout le monde quand elle était pas là donc on s’est dits c’est parti !

Ca fait partie de l’évolution du groupe… Comment est-ce que vous imaginez le futur ?

Gary : On va essayer de développer de plus en plus ce côté art et musique, de mélanger, de collaborer aussi…

Simon : Ouais plus de collaborations c’est intéressant !

Gary : On a des potes qui font des fringues et ils nous ont demandé si on pouvait créer une ligne de vêtements avec eux, tu vois ce genre de trucs !

Bon et alors on va vous voir cet été dans des festivals ?

Gary : Oui une vingtaine !

Simon : Ouais surtout en Espagne, c’est cool parce qu’il fait bien chaud là-bas (rires)

Is Tropical

On soulignera l’absence de Dominic, le batteur, en pleine séance rasage durant l’interview. Bref, un bon moment passé avec un groupe qui évolue d’une bien belle manière. Le concert parisien fut tout aussi fou que leurs multiples projets. L’ambiance était fucking électrique sous les tropiques.

Black Anything Part 2 est sorti il y a quelques jours. On découvre sur ce dernier les titres Cruise Control, un morceau qui dégouline d’énergie mélancolique, et Say, une ballade qui surprend par son calme. A commander par ici et à écouter par là :

Voir nos atricles sur Is Tropical

Interview : Amandine Schieber
Photographe : William Lounsbury

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Amandine Schieber
Article écrit par :
French writer | Music lover | World explorer | Dream catcher

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