Deux mecs une meuf et un skype : Interview de Future Brown

Image d'avatar de FeizaFeiza - Le 25 mars 2015

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Lundi 17 février : Deux jours après leur concert à la Machine du Moulin Rouge, Beware Magazine est allé interviewer le quatuor Future Brown.

17h05 : Légèrement en retard, nous sommes conduits dans les locaux du Palais de Tokyo (eh oui madame!).

17h20 : La tension monte. On arrive dans une salle ombragée où tout le monde chuchote. Canapé noir, mur blanc, les néons clignotent et l’atmosphère n’est pas aussi « chill » qu’on le pensait.

Devant nous, trois grands noms de la nouvelle scène électro Asma Moonrof et Daniel Pineda (du duo NguzuNguzu) J-CUSH et Fatima Al Quadir en skype. Un peu à la Fort Boyard on nous accorde 20 minutes pour questionner, explorer, creuser afin de mieux comprendre les clés de leur succès. Leur album éponyme, sorti il y a tout juste une semaine, fait d’ores et déjà beaucoup parler de lui…

Top départ !

Nous avons entendu que le nom de Future Brown venait d’une révélation sous drogue. Pouvez-vous nous en dire plus ?

J CUSH : Pour faire bref, après un trip sous champignon, un de nos potes, éditeur du magazine THIS, a eu une hallucination. Il percevait une couleur de teinte marron plus ou moins artificielle. Avant que notre groupe de musique se forme, plusieurs de nos amis avaient trippés sur cette couleur. Étrange. Ils essayaient de trouver quelque chose qui s’en rapproche.

Fatima Al Quadir: J’étais obsédée par ce délire. Je trouvais l’idée de « couleur indéfinissable » intéressante. Dans ce sens, Future Brown est ce que tu veux qu’il soit. Tout peut être Future Brown et notre musique suit ce principe. Elle est différente avec des sonorités et influences propres à chacune d’entre elle.

Chacun de vous a un style propre dans le genre électro. Comment Future Brown utilise ces différences ? S’agit-il d’un mix ou d’une cohabitation de genres ?

Daniel Pineda : Avant tout, Future Brown est une collaboration. Nous avons chacun des différences mais aussi de nombreuses connivences, de connections avec des styles respectifs. On travaille avec des éléments similaires. Ce n’est pas comme si on travaillait avec un jazz band. Nos styles s’assemblent bien.

J-C : On utilise les mêmes bases, même si elles ne sont pas manipulées, exploitées de la même manière. Quand j’écoute ce nous avons fait, j’adore et découvre à chaque fois.

Pensez- vous être des représentants d’un nouveau genre musical ? Le Symbole d’une génération actuelle ou futuriste ?

J-Cush : Il y a une vraie alimentation de la création artistique dans le milieu électro en ce moment. Je trouve ça plutôt cool d’essayer de créer des choses que l’on n’a jamais entendues avant. Si on se rattache au fait que nous sommes tous influencés par ce qui nous entoure, la musique représente le présent. On n’essaye pas d’être là, d’être à la page, on fait ça naturellement, et de la manière dont on le sent. Les gens sont trop prompts à généraliser sur comment les choses « devraient être » ou auraient besoin d’être. L’un des buts de la musique, pour les musiciens est de tester les limites du temps. Le fait de « symboliser » une génération quelle qu’elle soit, c’est quelque chose dont on prend conscience avec le temps.

Fatima : Nous espérons avoir fait quelque chose d’intemporel. Mais on est peut-être trop modeste pour le savoir encore.

Asma : C’est plus « do like you feel » que «  I have to » dans notre travail.

 

Certains artistes ont des sources d’inspirations allant au-delà de la musique. Gesaffelstein s’est inspiré de Pierre Soulages (peintre) dans son travail. Quels artistes ou groupes pourriez-vous définir comme étant vos « muses » ?

J-Cush : De base, je pense que la musique est vraiment notre première source d’inspiration. L’art c’est cool mais on est passe assez familier avec. Faire de la musique c’est un genre d’art en soit. On pourrait dire que faire de la musique c’est pour l’art ou quelque chose qui vient de l’art.

Asma : On est inspiré par les chanteurs que l’on apprécie et avec qui on veut travailler. On se considère chaque jour chanceux de travailler avec eux.

Fatima : Je dirais que notre attache avec l’art serait le concept de Future Brown lui-même. Une couleur artistique, spirituelle et indéfinissable qui ne peut être représentée.

 

Quels sont les atouts et inconvénients de travailler ensemble ?

D.P : Au niveau des atouts je dirais : Les idées créées à partir du partage. Il y a plus de gens, de cerveaux et donc d’idées au studio et quelque chose fonctionne bien.

Pour les inconvénients : Il faut beaucoup de patience pour pouvoir satisfaire tout le monde et justement arriver à un truc inaliénable. Quelque chose qu’on peut boucler et qui plait à tous. Quelque chose de fluide et connecté.

J-C : J’ajouterais que, dès le moment où tu choisis de travailler en groupe, tu sais que les choses vont être plus compliquées. On sait que chacun à des goûts et manières de faire différentes, mais ça te permet d’aller plus loin aussi, de dépasser tes barrières. Trouver un son qui nous met tous d’accord, permet souvent de rencontrer et de créer un truc inaliénable.

Asma : Tu te retrouves toujours avec ce que tu n’aurais peut-être jamais pu faire seul.

 

Que pensez-vous du public parisien ? Paris a-t-il une résonance particulière à vos yeux ?

Asma : J’ai toujours ressentie que la foule bougeait plus. Les gens dansent, sentent les vibrations, ils vivent la musique. Quand tu fais une performance tu t’imbibes de tout ça.

J-Cush : Les énergies sont directes. Les gens viennent en backstage et te dise qu’ils aiment ton travail. Ici, les gens prennent le temps de te dire les choses.

D.P : Le show du moulin rouge était vraiment cool. Le public a vraiment réagi. Paris est une ville où tu sens que le public te donne ce qu’on appelle des « vibrations ». C’est indéniable, chaque ville a des vibrations différentes et Paris en a de très fortes.

Quelle serait la ville ou vous reverriez de jouer ?

Asma Maroof : Je crois qu’on a chacun des réponses différentes.

J-Cush : Tokyo, mais j’aimerais vraiment jouer à Lisbonne ou à Timbuktu. Dans toutes les villes où nous avons joué, on n’a jamais été déçu. L’idée serait peut-être de mélanger toutes les villes pour avoir la ville parfaite. C’est difficile d’en prendre qu’une.

Asma : Yeah Tokyo !

F : Au Brésil. Je n’y suis jamais encore allée.

De vous à Beware, pourriez-vous nous conter le moment le plus fou de votre tournée ?

D.P : Franchement je crois que le moment le plus dingue c’est quand Fatima s’est cassée la jambe.

Fatima : Mon dieu ! Oui, c’est sans doute le moment le plus fou, mais aussi le pire.

 

Vendez-nous du rêve et dites-en nous plus sur vos futurs projets…

AS : On vient juste de sortir notre album. Alors le projet futur sera d’aller aux quatre coins du monde pour le promouvoir. Je pense surtout aux Etats-unis et à l’Europe.

J-Cush : Retourner au studio, pour tenter de créer, encore une fois, une nouvelle teinte musicale de marron indéfinissable.

 

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Feiza
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