Architecte diplômé à Marseille en 2015, et ancien de Beware Magazine, Arnaud Moro a laissé sa formation de côté pour se lancer en freelance dans la photographie et la vidéo. Après plusieurs projets personnels, il décide de se consacrer aux voyages. Il en ramène des images époustouflantes, principalement de paysages, qui lui ont valu d’être repéré par Adobe sur Behance (pour sa série Nightcall).

Shooté en 35mm avec un Leica (une première pour l’artiste), la série « Taiwan Tour » nous offre des paysages de nuit, où les seules sources de lumière semblent être les nombreux néons publicitaires de la ville. Une atmosphère presque irréelle.

Un voyage dans le septième art
Cinéphile, Arnaud Moro est largement inspiré par le septième art. Ainsi on retrouvera l’univers culte de Matrix dans son oeuvre « Los Angeles Reloaded », de la série primée Stranger Thing dans « Welcome to Portland », ou des classiques Drive et Nightcrawler chez « Nightcall ». Sa dernière série, « Taiwan Tour », ne déroge pas à la règle. Un spectateur avisé reconnaîtra sans difficulté la nature, néon et nocturne, du film de science-fiction réalisé par Denis Villeneuve, Blade Runner 2049. Dans ses images très cinématographiques, on retrouve une ambiance propre à la vidéo, qui est aussi le deuxième métier de l’artiste.
En réalisant cette série, Arnaud poursuit un but : montrer ces lieux sous un nouvel angle, comme on ne les a jamais vu. Pour cela il n’anticipe pas, et prend des clichés sur le vif, qui lui donneront ensuite sa ligne directrice. Arrivé à Taiwan en pleine saison des pluies, il a dû trouver des solutions pour s’adapter et en jouer (il publiera bientôt une deuxième série sur Taiwan, très différente de la première, montrant la ville sous la pluie).

Un voyage dans le temps
Diplôme d’architecture en poche, il capture des espaces urbains que l’on pourrait trouver « vieux et délabrés », en les montrant sous leur meilleur jour. « Quand c’est trop propre et neuf, je n’arrive pas à créer quelque chose qui me convient ». Dans « Taiwan Tour », les jeux de lumière et de reflet, et l’utilisation du flou, participent à créer une esthétique particulière. Le jeune photographe français met en avant des éléments de la culture des pays qu’il traverse, que l’on ne retrouve que difficilement dans l’architecture moderne, moins emprunte d’Histoire et de tradition. « Aujourd’hui où tout est mondialisé, la culture locale s’efface petit à petit pour laisser place à quelque chose d’uniforme, où tout est pareil que l’on soit en France, en Chine ou aux Etats-Unis ».










Retrouvez le travail d’Arnaud Moro sur son site et son Instagram : @arnaudmoro
Plus de photographies de nuit sur Beware Magazine, avec Daniel Soares.