Le changement climatique est sur toutes les lèvres – mais malgré toutes les preuves, un vent de scepticisme continue de souffler. L’artiste britannique Spike Dennis s’est emparé du sujet pour son projet Eat Me, une initiative absurde – quoi que cohérente – teintée d’humour et de sarcasme.

En 2011, les sociologues américains Aaron McCright et Riley Dunlap publient une étude intitulée « Cool Dudes » démontrant les effets désastreux causés par le déni de conservateurs américains au sujet du changement climatique. Eat Me s’en prend à l’élite capitaliste, aux politiciens et au climato- sceptiques qui, par leur inaction, contribuent à aggraver le problème.


Les deux facteurs principaux à l’origine de la crise climatique actuelle sont la surpopulation et la pollution liée à la production de viande animale. L’artiste propose une solution, certes radicale, mais dont on ne peut nier l’efficacité : la pratique du cannibalisme. Il s’agit de faire d’une pierre deux coups. Spike Dennis rappelle que le cannibalisme a presque toujours existé dans l’histoire de l’humanité. Depuis la période paléolithique jusqu’à la fin du vingtième siècle, le cannibalisme est exercé comme méthode de survie ou pour des raisons culturelles.
Eat Me, inscrit en majuscule sur les boites de conserves crées par Spike Dennis, sonne comme une injonction. L’artiste a pris soin d’utiliser une typographie moderne sans-sérif, preuve que cette initiative s’inscrit pleinement dans notre époque.


Plusieurs saveurs sont option. Les boites de conserves affichent les portraits de David Cameron, Jeremy Clarkson, Jacob Rees Mogg, ou encore Sarah Palin, sans oublier Donald Trump.
Le projet Eat Me, qui est bien entendu à prendre au second degré, serait-il de mauvais goût? Si le contenu des boites de conserves promet d’être indigeste, le message qu’elles sous-tendent est riche de sens.
Eat Me est exposé au Musée de l’Humour et la Satire de Gabrovo en Bulgarie jusqu’en Septembre 2019.
Visitez le site de Spike Dennis : http://spikedennis.com/