Reuben Wu a le génie des ambiances : c’est la première considération qui vient à l’esprit devant ses clichés surréalistes, à la perspective furieusement lunaire.
C’est que l’Anglais, bientôt la quarantaine juvénile, possède un œil affuté pour les paysages désertiques et comme isolés de la clameur du monde. Il utilise son appareil partout, et surtout pendant ses tournées, avec son groupe d’électro Ladytron.
Musicien, producteur, ce sont les photographies d’un artiste accomplis que l’on mire, ici. Pourtant, la fièvre des grandes scènes auxquelles il est habitué laisse la place à une ambiance à la fois moderne et surannée.
Capturer le mouvement des nuages sur une mer d’huile, figer un regard dans une brume diffuse, laisser son objectif caresser le flanc sec des montagnes, Reuben Wu pose un filtre sur des scènes courantes, les changeant en petites tranches de sa grande histoire surréaliste.
La chromatique est parfois inversée, tandis qu’une étrange aurore semble se frayer un chemin sur les murs d’anciens sites nucléaires (Cobra mist); l’artiste propose une version parfois angoissante de la route, loin des circuits classiques, histoire d’offrir une claque visuelle à qui osera le suivre.
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