« Les êtres humains sont des projecteurs » s’exclame Clément Briend.
On l’aura compris, son truc à lui, c’est la projection. Il faut dire que ce professeur de culture et pratique photographique enseignant à l’Université de Valenciennes, a réussi à imposer avec brio un langage visuel, personnel et audacieux. A l’origine, Clément est physicien. Mais c’est finalement la science de la photo qui aura raison de lui et de sa carrière.
Tout droit sorti de la célèbre École Louis Lumière, celui-ci se lance à la conquête d’un domaine artistique qui soulève encore de nos jours de vives polémiques, mais bien loin d’avoir donné son dernier mot. Ceci, Clément nous l’a prouvé à chacune de ses expositions, à chacune de ses séries, parmi lesquelles on retiendra notamment puisqu’il faut faire un choix, In Berlin présentée en 2010 au Centre d’Information et de Documentation de l’Ambassade Allemande à Paris et Légendes, apparue lors du Festival Rock en Seine au Domaine National de Saint-Cloud.
La photo avec lui se veut construite, procédé mental, émanation psychique. C’est ainsi que les visiteurs égarés au CID de l’Ambassade Allemande ont pu apprécier les murs de la capitale germanique tapissés de visions aux allures fantasmatiques ou que le public de Rock en Seine aura pu admirer à l’été 2012, la façade des plus grands monuments du patrimoine national réinvestie par des images de foules endiablées. En fait, ces images fonctionnent comme de grandes métaphores, elles figurent comme autant de miroirs de nos pensées, d’un imaginaire collectif. Souvent on est tenté de reconnaître telle ou telle allusion au surréalisme, et avec ses images parfois « magritiennes » ou « daliesques », l’artiste nous ballade à la limite de l’imaginaire et du réel, fait fondre ce qui est et ce qu’on façonne.