Hier, à la Cartonnerie, un ancien atelier de parfum situé au cœur du XIᵉ arrondissement, nous avons rencontré The Shoes, à l’occasion de la soirée Pression Live, un évènement Kronenbourg. Pour l’occasion, la bande du label GUM (Green United Music) nous a fait le plaisir d’un showcase avec un live de Herman Dune et un DJ Set de Rocky & The Shoes.
The Shoes, c’est l’histoire de Guillaume Brière et de Benjamin Lebeau qui ont commencé par le rock et la pop avant de s’attaquer à l’électro. Ils sont désormais reconnus comme appartenant à la lignée “made in Reims” (Yuksek, Brodinski…) qui fait sauter les rythmes. En 2010, ils avaient sorti leur premier album Crack My Bones qui a reçu un accueil exceptionnel et c’est de là que leur activité de production s’est étendue avec les albums de Gaëtan Roussel, Raphael, Julien Doré et Shakira. Ils sont devenus une référence électro-pop et leur deuxième album est prévu fin 2014-2015 sur le label GUM.
Second album
Pas encore de nom pour ce deuxième album, néanmoins, une chose est sûre : le squelette de ce dernier est déjà presque bouclé et compte pour le moment 14 titres.
Des collaborations ? Oui, mais malgré le remix de On Sight sorti en janvier dernier, n’imaginez pas de collaboration avec Kayne West (du moins, ce n’est pas prévu, peut-on s’attendre à une surprise?), on a néanmoins du beau monde au portillon : Thomas Azier, Woodkid, Inès Kokou (la divine voix de Rocky), Mystery Jets, Primary One… des gens qu’ils aiment et qu’ils connaissent.
Concernant la prestation live, ce n’est pas encore dans les starting blocks, ils sont « en train de se prendre la tête en ce moment ». Les choses se font par étapes, le disque d’abord, le live ensuite, et « on verra bien après ».
Concernant la tonalité du second album, ce qu’on peut dire c’est que l’album aura un son « plus dur », la couleur sera beaucoup « plus sombre », « plus noire ». Une musique plus électronique, plus club mais pour l’instant, c’est quelque chose « qui se veut très éclectique ». L’album reprendra des influences des années 2000, celles qui n’ont pas forcément été exploitées sur le premier album (The Chemical Brothers, Underworld…) : « toute cette vague de techno anglaise un peu mainstream ». The Shoes voudrait faire « un album de leur âge » (35 ans chacun).
Parrain des Talents du Live
Le duo rémois s’implique cette année dans le dispositif des Talents Du Live en étant parrain de l’édition 2014. Cette année, ils choisiront également leur jury composé d’un collectif de professionnels du live ainsi que du label GUM dont la philosophie est de porter la plus grande des attentions à la carrière de chacun de leurs artistes (Woodkid, The Shoes, Herman Dune, Rocky…) et de les amener au sommet.
Le duo sera donc jury des Talents du Live, un exercice qu’il n’ont encore jamais exercé, et c’est toujours intéressant d’avoir un alibi musical pour boire des coups avec « la famille, les amis » (Label GUM et ses artistes).
Ils n’ont pas choisi au petit matin « tiens, on va collaborer avec Kronenbourg » mais l’idée de devenir jury, de trouver des perles musicales pour 2014 était intéressante. Ils aimeraient également orienter Pression Live vers une musique qu’ils apprécient eux, personnellement. Ils ne cherchent donc pas des groupes qui font des reprises de Noir Désir, mais quelque chose de plus moderne, de plus actuel. Ils ne sont pas à l’abris de dénicher de belles surprises !
Ce qu’ils recherchent : un groupe ayant une bonne mentalité, mais aussi un groupe qui déconne et qui sache rigoler. Un groupe qui colle assez bien avec leur musique, sans pour autant que ce soit la même chose. Un groupe qui les surprenne.
Le tremplin des Talents du Live s’installe en région, et s’affirme avec un 1er round sur Facebook du 17 mars au 7 avril, où groupes et artistes pourront poster leurs maquettes musicales sur la page facebook de Pression Live. Le 10 avril, un jury sélectionnera 4 groupes par ville parmi les 20 ayant obtenu le plus de likes. L’aventure continuera par des concerts et des festivals et le prix à gagner est conséquent : première partie de The Shoes en 2015, rencontres et répétitions avec The Shoes et enregistrement du premier EP au studio montorgueil de Paris !
Pour que les petits groupes deviennent grands
Le duo adore Black Atlass, French Fries (ils écoutent en boucle le tout nouvel album) ou encore Club Cheval, mais un peu plus le côté Penteros 666, ou encore Cashmere Cat qui, selon eux, a foutu un coup de pression à tout le monde en arrivant.
Il y a de très belles choses qui sortent en ce moment, il y a une bonne transition. Le truc, c’est qu’aujourd’hui, « les groupes chantent bien en anglais », et du coup ça s’exporte. « Si Phoenix a bien marché, c’est parce que Thomas Mars chante bien anglais et il a son petit style propre à lui ». Les groupes français sont moins complexés.
Les maisons de disques en revanche, surtout les majors, ne savent pas positionner ou vendre les petits groupes. Il faudrait plutôt démarrer avec un label qui ait niaque et qui veuille, pour pouvoir décoller.
Propos recueillis par Antoine Schutz et illustrés par Erwan Manchec