Découverte de l’imaginaire décalé et toujours marqué par une touche humour du peintre espagnol.
Depuis près de vingt ans, le peintre Paco Pomet construit un univers qui oscille entre réalisme, merveilleux et bande dessinée poétique.
L’humour toujours
L’irruption surréaliste
Le peintre espagnol tire souvent la base de ses tableaux de photographies vintages, parfois connues du grand public, souvent chinée par ses soins. À la manière de So Yoon Lym, il part de situations banales et joue sur les matières pour les transformer. Plutôt que d’user de jeux de couleurs cependant, il fait basculer ses tableaux dans un univers pleinement imaginaire.
Partant de moments ordinaires, des voitures sur la route, des photos de famille, par exemple, il fait intervenir un univers tiré de la pop culture. Un décalage qui ne manque pas d’humour. Tirant son inspiration d’images souvent tirées d’archives américaines des années 1950, l’aspect vintage pourrait donner à ses toiles un ton plus sérieux, complètement dérouté par l’irruption d’éléments inattendus. Colorés et lumineux, ses détails en deviennent rapidement l’élément central.
La BD rêvée
Le travail de Paco Promet lui permet d’exercer sa passion de la peinture, en prenant en main sa fascination pour le premier âge de la photographie, grâce à son talent pour une forme de photoréalisme. À la manière des photographies vintage, la texture continue à se faire sentir. Mais il y injecte également des moments tirés de l’univers de la bande dessinée.
Lieu idéal pour parler de l’enfance, l’univers de la bande dessinée porte à la fois l’enthousiasme naïf des premières lectures et la nostalgie douce-amère d’une époque plus douce. Lien parfait entre l’âge adulte et l’âge tendre, c’est le terrain de jeu rêvé pour s’adonner à créer un point de rencontre entre le réalisme froid et le surréalisme enjoué.
La satire et la caricature
Un fatalisme persistant
Profondément marqué par ses influences ibériques, Paco Promet ne peut s’empêcher d’être fataliste. Ayant grandi dans une société où les résidus de la violence franquistes continuaient à marquer les esprits, ses tableaux se font le reflet d’un pessimisme plus ou moins vibrant.
Le peintre originaire de Cordoue use d’un certain nombre de symboles pour accompagner le regard de son spectateur. Ses toiles se font le théâtre de récits lisibles, entre les jeux de couleurs et les contrastes de lumières. L’artiste tient à offrir un espace de réflexion, en laissant toujours la porte ouverte à l’interprétation.
Une société absurde
Froide comme le regard adulte, désabusé, la base en noir et blanc, ou parfois aux couleurs minimales, fait ressortir les déceptions de l’âge adulte. Le temps qui passe est aussi au cœur de la réflexion créative de Paco Pomet. Son attrait pour les photographies d’époque vient en effet d’un intérêt pour une ère qui précède le mercantilisme de masse et l’omniprésence de la publicité.
Parfois franchement politique, ses toiles donnent vie à une sorte d’absurdité humaine. D’une société qui perd ses valeurs, d’une violence devenue normale, les perspectives dystopiques se font nombreuses dans l’œuvre de l’espagnol. Pourtant, il dépasse son pessimisme le temps d’affirmer que l’art se donne comme un refuge et un outil pour faire mieux.
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