Depuis ses 14 ans, la jeune photographe Olivia Bee saisit la beauté du quotidien de sa génération qu’elle décrit dans ses portraits et séries photographiques, la plus célèbre s’intitulant « Kids in Love ». Ce qu’elle nous fait vivre, c’est le récit en images et sans fard de sa jeunesse, ici dévoilée dans ses moments de liberté, de légèreté, à travers ces relations d’amour naissantes et cette avidité pour les premières expériences de liberté.
Née à Portland en 1994, Olivia Bee a grandi dans l’Orégon. La jeune photographe a d’abord émergé grâce aux sociaux sociaux qui ont tout de suite salué et vu grandir son talent en même temps qu’elle faisait ses propres expériences de vie. A 15 ans, elle est repérée par la marque Converse qui fait appel à elle pour un projet de campagne publicitaire. Puis, elle enchaîne les travaux de commande et signe à 18 ans une série de photographies pour le magazine Le Monde d’Hermès (numéro automne-hiver 2012). Suivront des expositions collectives et personnelles dont « Kids in Love » présentée à la galerie Agnès b à Paris et à New York.
« Kids in love », dans l’intimité des premières expériences adolescentes.
Lorsqu’elle a démarré la série « Kids in love », elle avait 14 ans. Ses portraits d’amis et chroniques en images de ses aventures de jeunesse quotidiennes fondent l’essentiel de sa matière photographique. La démarche d’Olivia Bee trouve rapidement des points communs avec le documentaire. Sauf qu’ici, elle déborde le cadre de la simple réalité. En mettant sa créativité au service de sa photographie, elle nous fait entrer dans les rêveries éveillées et libres aspirations de sa génération.
Il y a une touchante spontanéité dans ces images qui sonnent comme des instants volés. Ce qui se vérifie par exemple dans ses photos floues ou légèrement désaturées qui gardent la trace d’un vécu encore bien palpable. Comme les restes d’un songe. Elle pose un regard tendre et insouciant sur ces premiers moments d’intimité au goût de liberté. Un peu comme un journal intime qu’elle écrit du regard. Ce qu’il faut également retenir de cette série photographique, c’est qu’elle n’écarte aucune réalité y compris les excès de l’adolescence : alcool, fêtes, sexe sont mis au même niveau que la tendresse d’histoires d’amour naissantes ou que ses contemplations romantiques et amusements adolescents.
La photographe cherche avant tout à révéler la beauté du quotidien pris dans un espace à mi-chemin entre le réel et l’imaginaire. Par la forte présence du grain dans certains clichés elle donne une assertion, une présence physique, une matérialité à cette mémoire sensible. C’est cet élan de « naïveté » mêlé aux audaces de la jeunesse qui fait la force de ses images.
Et toujours, le goût de l’émerveillement
Parfois, la nature est son principal sujet. La beauté émerge de sa conscience du territoire dont elle capte, ici encore, la personnalité (« Portrait of the American West”, 2017, où surgissent des chevaux en liberté). Et parfois, ses photos de nus pris dans le paysage ouvrent de nouveaux espaces narratifs. Plus affirmés, plus travaillés. Une mise en lumière particulière du corps féminin à l’état naturel (« Katerina », 2017), une prise de vue rapide en contre-plongée ou l’apparition d’un arc-en-ciel suffisent à l’inspirer. Mais toujours, elle laisse aller son obsession de la beauté.
Depuis, elle a réalisé de nombreux portraits : pour le groupe The Lemon Twigs, Alicia Keys, Ketty Perry, Sofia Coppola, Elisabeth Moss…
Alors, que reste t-il de sa jeunesse ? Dans l’univers onirique d’Olivia Bee tout est-il encore propice à l’émerveillement ? Il semblerait que oui.
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