Armée d’un appareil argentique, Nouta Kiaïe capture avec délicatesse les gens qui l’entourent, immortalisant des instants tendres et éphémères.
La jeune photographe choisit de conter l’histoire des autres, ceux qu’elle croise dans la rue tout comme ceux qu’elle côtoie et rencontre. Avec ses clichés à l’argentique, l’artiste livre une expérience personnelle de la photographie.
La rencontre hasardeuse entre la photographie argentique et Nouta Kiaïe
Née en 1995, la jeune femme s’est retrouvée à côtoyer le monde de la photo par un curieux hasard. Après des études à l’ESAD d’Amiens et à l’EESAB de Rennes, elle se fait offrir un vieil appareil photo argentique. C’est la révélation pour l’artiste qui se met à capturer des tranches de vie à l’aide du vieux Minolta. Depuis cet instant, elle décide d’utiliser la photographie argentique dans sa démarche artistique. En accompagnant des amis sur des tournages de clips et en continuant son expérimentation photographique, les pellicules s’accumulent et révèlent un talent certain pour sublimer les corps. Avec sa vision de l’argentique, le travail de Nouta Kiaïe rappelle les clichés intimistes et délicats sous l’œil d’Abigaël Coeffier.
Au fil de ses photographies, une impression se dégage : celle d’être au plus proche des modèles photographiés, parfois sans même savoir quelle partie du corps est photographiée. Les corps se mêlent et sont mis en valeur dans leur pureté et leur simplicité. Ce sont les détails qui sont sublimés, qui donnent la singularité de chaque photographie. Un collier, un vernis dépareillé, un duvet de poils, la courbure d’un dos, des grains de beauté… Des éléments semblent revenir avec une certaine fréquence, forgeant l’univers créatif de l’artiste. Ce sont ces mains, ces dos, ces jeans, mais surtout, ces textures de peau, au plus près et en contact les unes avec les autres.
Jusqu’ici tout va bien
Enchantée par les nouvelles possibilités permises par sa pratique de la photographie, elle intègre alors l’école d’audiovisuel Kourtrajmé. En 2020, elle participe à l’exposition collective de l’école “Jusqu’ici tout va bien” au Palais de Tokyo, ayant pour commissaires d’exposition Hugo Vitrani, accompagné de Ladj Ly, Mathieu Kassovitz et JR. Son expérience au sein de l’école fondée par Ladj Ly changera ses perspectives de vie. Les pellicules fusent et lui permettent de s’exprimer à travers sa vision du monde et de ce qui l’entoure.
Peu à peu, son art se définit et s’affirme, suivant son cheminement personnel. Sa série “Lovstory” sera exposée dans le cadre du festival des Rencontres Photographiques du 10e à Paris, jusqu’au 1er décembre. C’est d’ailleurs l’une de ses photographies qui sera utilisée pour les affiches du festival. “Lovstory” se présente comme une ode aux gens, aux autres et à soi. Une découverte de chaque instant d’intimité, une vision de la jeunesse et de la tendresse, tant de thèmes qui sont si chers à l’artiste.
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