Les œuvres de Mona Broschár ont beau paraître onctueuses, mielleuses et innocentes, ces dernières sont en réalité de véritables énigmes que seuls les plus attentifs peuvent déchiffrer. Plongée dans le monde bigarré et pittoresque de cette artiste haute en couleurs !
Mona Broschár, une artiste-née
Le graphisme est apparu comme une véritable évidence dans la vie de Mona Broschár. Elle a rapidement su qu’elle voulait vivre de son art. Née en 1986 à Bad-Säckingen (Allemagne), elle vit depuis à Leipzig. À l’âge de 20 ans, elle commence ses études d’Art et intègre plusieurs établissements dans lesquels elle se forme au graphisme.
Elle étudie à l’École d’art de Meersburg puis dans une Académie d’arts visuels à Leipzig avant de rejoindre en 2009 le Collège des Arts à Londres. Elle continue ensuite à se former et à se spécialiser au sein de l’Académie d’Arts visuels de Schröter et finit ses études à Leipzig. Puis, elle sort diplômée et détentrice d’une thèse en peinture et gravure en 2018.
Passionnée d’Art, elle a à cœur de poursuivre des projets personnels en parallèle de ses études et elle expose dans diverses galeries dès 2010. Talentueuse et téméraire, Mona Broschár enchaîne les expositions et les collaborations à travers l’Allemagne.
Une artiste rigoureuse et pointilleuse
Un simple coup d’œil sur ses œuvres suffit pour percevoir la précision et le sérieux de cette artiste. Rien n’est laissé au hasard, bien au contraire. A s’en méprendre, on pourrait croire que certaines de ses réalisations sont relativement simples, car elles sont composées d’éléments ordinaires (fruits, bonbons, parts de gâteaux…). Et c’est justement là que réside la particularité de Mona Broschár : elle détourne des objets du quotidien – objets alléchants et captivants – pour leur octroyer un registre plus sombre et original.
At first glance, my motives may seem playful, but this is precisely where I locate their provocation.
Mona Broschár à propos de l’aspect provocateur de ses œuvres
Un public naïf se laisserait également avoir par les couleurs vives et criardes. Et pourtant ! Mona Broschár n’hésite pas à faire des allusions sexuelles plus ou moins explicites en jouant avec les matières. Ces allusions sont visibles à travers les formes, les liquides, les symboles ou encore les titres de ses œuvres. En réalité, le public se laisse tenter par le décalage de l’artiste et peut même apprécier ce style bien particulier. C’est également le pari que Lindsey Kircher fait avec ses œuvres dans lesquelles la tension sexuelle et sensuelle est palpable.
La peinture de Mona Broschár “Bonding” présente justement des fleurs de lys roses qui semblent s’entremêler et s’unir. Un public peu alerte et trop hâtif ne ferait pas le lien avec la forme qui résulte de cette fusion des fleurs de lys : des trompes de Fallope. En ce qui concerne son œuvre “Trendsetter”, Mona s’est attelée à représenter un élément relativement explicite mais toujours déguisé sous une autre forme, de quoi ne pas choquer. Une saucisse occupe l’ensemble du cadrage et sa position laisse entrevoir des testicules masculins. Il faut tout de même préciser que chaque analyse reste personnelle et que la conceptualisation peut varier en fonction de chaque spectateur.
I confront the supposedly harmonious favor with its abysmal and gloomy downside: the voluptuousness of human desires.”
Mona Broschár au sujet du désir sombre que ses œuvres peuvent provoquer
L’ensemble de ses œuvres sont réalisées sur des toiles avec de la peinture acrylique. Le style de Mona Broschár s’inspire et se rapproche de la pop culture. Elle emprunte les couleurs et les thèmes de ce mouvement artistique du 20ᵉ siècle. De plus, les formes onctueuses et rondes qui composent une grande partie de ses œuvres donnent presque une impression de 3D – comme si les boules et tubes étaient saisissables. C’est typiquement dans ce genre de détails que cette artiste se démarque et impressionne son public. Mona Broschár dit justement que le fait de ne pas pouvoir saisir l’objet mais de l’imaginer dans ses mains, de vouloir le saisir rend son œuvre d’autant plus désirable.
En outre, cette artiste a également baigné dans la culture littéraire anglophone et elle a donc dédié toute une exposition à l’écrivain britannique Roald Dahl : “Life is More Fun if You Play Games”. Elle explique que cette citation est tirée de l’œuvre Mon Oncle Oswald et qu’elle y pense constamment lorsqu’elle produit. Il est essentiel, d’après elle, de continuer à jouer à des jeux, peu importe l’âge, afin de rester créatif et heureux – et plus spécifiquement lorsque les temps sont difficiles.
My paintings are meant to invite virtual consumption but leave the viewers alone with their desires, because they can only look, not touch.
Mona Broschár à propos de ses œuvres
Malgré les restrictions liées à la crise sanitaire sur le plan international, Mona Broschár a eu l’opportunité de sillonner les quatre coins du monde afin de faire découvrir son art au plus grand nombre. Elle a inauguré l’année 2022 avec une exposition au sein de la galerie Droste à Berlin, elle a ensuite exposé dans les galeries L21 de Palma de Majorque et Barcelone, et enfin au sein de la galerie LJ à Paris. Très affectée et très concernée par la guerre en Ukraine, elle a également participé à l’événement caritatif “Artists for Ukraine” qui a réuni plusieurs dizaines d’artistes et dont les fonds ont été reversés au pays.
Bien évidemment, toutes les informations au sujet des futurs projets de Mona Broschár sont à retrouver sur son compte Instagram et son site Internet.