Le groupe de Joseph Mount, comme on l’appelle parfois en omettant la caractéristique synergique du quintet anglais, s’apprête à dévoiler son 6ème album : un opus presque éponyme, au titre sobre, mais très clair : Metronomy Forever.

Au rythme respectable d’un album tout les deux ans environ, le groupe s’est forgé une réputation solide, mais encrée principalement en Europe de l’ouest, chez nous. On reste en terrain conquis : la tournée introductive de ce nouvel album comporte une trentaine de dates au total, dont (seulement) 6 outre atlantique. Au moins, on ne les embêtera pas sur leur bilan carbone.
Metronomy Forever, ça veut dire une formation qui dure, et des musiciens qui se connaissent. Certains ont leurs petits projets à droite à gauche, comme Anna Prior qui parfois s’installe aux platines pour faire beaucoup plus de bruit que sur les plus grosses scènes que le groupe Metronomy aient pu connaître, mais ce genre d’expériences semble rester personnel : on notera en effet une certaine constance chez cette formation, où ces projets individuels ne déteignent pas sur l’essence du groupe.
Depuis les premiers morceaux, à une époque où ils étaient pionniers, leur compositions ont toujours eu cette dominante électronique, marquée tantôt de synthés vrombissant inspirés par les héritiers de la French touch, tantôt de nappes aériennes blindées de reverb très propres à leurs style. Metronomy n’élargit que peu son domaine de compétences (en dehors de leurs expérimentations personnelles), mais devient spécialiste dans cette electro-pop qui continue de nous plaire. Peu s’aventurent encore sur ces terrains déjà trop parcourus, diront certains, mais le filon n’est manifestement pas encore épuisé.
20 ans d’exercice sur une même thématique, et des exigences et des attentions aux détails toujours plus élevées : les fans d’hier seront encore un peu plus fans aujourd’hui, les indécis seront convaincus, et les haters resteront des haters (on ne peut malheureusement pas rétablir la paix dans le monde avec un album). L’équipe a eu l’occasion d’assister à leur release party. On pensait que le groupe ferait figure d’entité à part entière, mais non : ce sont bien 5 musiciens distincts sur scène et chacun prend ses libertés quand il estime pouvoir le faire, et ça marche ! Regarder chacun d’eux individuellement pendant quelque minutes permet de finalement voir cette entité unique sur scène : Metronomy à part entière, Metronomy Forever.
L’album sort aujourd’hui sur le label Because Music, et vous l’aurez compris, il faut aller les voir en live : vous avez 4 dates en France pour vous décider dont deux Olympia les 15 et 16 octobre, sinon il faudra aller les voir chez nos voisins britanniques.