Qui a dit que l’Art devait forcément être quelque chose de beau ou d’agréable à regarder ? Certainement pas Matteo Ingrao ! Ses sculptures, aussi vivantes qu’effrayantes, dégoûtent les plus sensibles mais fascinent les plus excentriques. Portrait d’un artiste qui rompt avec tout conformisme et qui le revendique.
Matteo Ingrao, sculpteur autodidacte et féru de sciences humaines
Matteo Ingrao est un artiste sculpteur qui vient tout droit de Belgique. Diplômé d’un Master en communication multilingue, il a appris les techniques de la sculpture en autodidacte. Il s’est toujours questionné sur la nature de l’être humain, ses particularités par rapport aux autres mammifères mais aussi et surtout ses bizarreries. Son inspiration se nourrit de réflexions sur la nature sauvage de l’homme isolé et en marge de la société. Ses œuvres mettent souvent en avant un aspect très trivial de l’homme.
L’inspiration est un concept relativement flou pour moi car tout ce qui m’entoure est une source d’inspiration. Mon propre corps est une réservé inépuisable d’idées.
Matteo Ingrao
Matteo Ingrao apporte un nouveau regard sur les hommes et sur leur corps. Il invite le public à repenser le corps humain, sa composition, ses imperfections et ses détails. Les créations de Matteo Ingrao fascinent ou choquent le public au premier abord car elles dérangent, car elles ne sont pas conformes aux sculptures auxquelles le public est habitué. Matteo recherche justement cet inconfort, ce malaise qui invite le public à réinterpréter chaque élément de l’être humain.
Ce sculpteur joue avec des cheveux, des dents, des ongles ou encore des yeux et il ne manque pas d’imagination. Chaque réalisation est faite pour déranger le spectateur et certaines de ses sculptures sont même positionnées dans des endroits inadaptés à des œuvres, comme un four ou un lavabo. Mais c’est justement là que réside l’originalité de Matteo Ingrao !
Une de ses œuvres, par exemple, montre une langue recouverte de dents, laissant chaque spectateur s’imaginer dans cette situation. Matteo parle même d’une forme d’introspection car chacun est amené à repenser, reconceptualiser le corps humain et ses particularités.
Un artiste connecté et pédagogue
D’après Matteo Ingrao, l’Art doit être accessible par tous et tout le temps. Il refuse l’idée que l’Art s’adresse en grande partie aux personnes aisées avec un capital culturel et une éducation de qualité. Il lutte contre ces conceptions sociales et veut faire venir l’Art aux gens et non pas faire venir les gens à l’Art. C’est pourquoi, il conçoit Internet et les réseaux sociaux comme de véritables aires de jeux. Exit les musées ou les expositions qui sont payantes et qui sont rarement proches de chez nous, Matteo veut repenser l’accès à l’Art.
C’est donc sur Instagram et sur son site Internet qu’il partage chacune de ses réalisations. Elles sont toutes pensées pour être publiées sous un format numérique. Il dit d’ailleurs très justement que ses sculptures prennent une nouvelle forme une fois en photo, comme si elles étaient perceptibles sous un nouvel angle.
Il a également publié un ebook afin de permettre aux amateurs d’Art de créer leur propre « peau en silicone ». Cette réalisation hyperréaliste a été longuement travaillée par Matteo et il a souhaité la rendre la plus accessible et didactique possible. A travers ce e-book – inédit au monde – Matteo espère inciter les gens à travailler et apprivoiser la matière de manière générale. Ce e-book donne des conseils pour la confection de l’épiderme humain et aide les gens à se familiariser avec la sculpture, entre autres.
D’autres artistes sculpteurs visent à plaire et surprendre leur spectateur. C’est le cas de Sergio Garcia – entre autres – qui joue avec le cannabis et les débats socio-politiques que cette drogue provoque.
Si ce premier pas dans le monde de Matteo Ingrao vous a plu, n’hésitez pas à prolonger l’expérience sur son compte Instagram qui recèle de créations des plus surprenantes et originales.
2 commentaires
David Siozac
Bonjour,
J’aime énormément son travail.
Mais n’y a-t-il pas une exposition à Paris ?
Erwan
aucune idée