La notion au centre du travail de Marcus Lyon : le nombre. Le surnombre. Il montre à travers ses photographies la réalité actuelle : les flux migratoires augmentent tandis que la population humaine augmente de manière significative. Sauf que cette réalité est altérée. Il modifie intentionnellement ses photographies pour plus impressionner.
Il représente des lieux et des scènes qui pourraient être totalement plausibles ! En fait il choisit de représenter des villes, des pays qui souffrent de surpopulation urbaine, donc qui pourraient être les lieux de scènes comme celles-ci. Hong-Kong et ses immeubles aux mille fenêtres, la mer de Chine et ses océans de bateaux, l’Afrique du Sud et ses champs de bidonvilles … Il suffit pourtant de regarder sur Google Map pour comprendre qu’il n’en est rien. Quand Marcus Lyon explique son travail, il dit surtout que ses séries de photographies sont un questionnement. « Comme nos différences économiques et géopolitiques s’intensifient, le mouvement et l’expansion digitale actuels que l’on ne peut arrêter se confrontent au pouvoir de l’individu dans notre société, à l’Etat et les entreprises qui contrôlent nos opinions, actions et environnements. « Exodus » provoque des questions concernant les plus gros changements dans notre société contemporaine à travers des représentations à grande-échelle des thèmes-clés qui influencent la mondialisation et le monde moderne. »
Mais même lorsqu’il ne cherche pas à passer un message d’alerte, Lyon continue de se concentrer sur le nombre. Il passe d’un opposé à l’autre : soit il va montrer des scènes remplies de modèles, de multitudes d’éléments, soit il va chercher à montrer l’individu. Toutes ses oeuvres tournent autour de ces notions. Quand il veut photographier des danseurs par exemple, ils sont des milliers représenter, tout comme dans sa série “Stadia” où il montre des stades remplis. Mais lorsqu’il veut montrer le Brésil, il va prendre chacun des modèles en photo pour les placer individuellement. Il définit avec cette dernière série la diversité dans la population brésilienne. Il y a une sorte d’aspect géométrique sur lequel se base Marcus Lyon pour réaliser ses photographies. C’est à travers ça qu’il passe sa vision du monde, basée sur l’individu.