Jouer avec la vie, se gonfler d’adrénaline au cours de spectacles des plus ahurissants sous les cris et applaudissements de la foule en délire… tel est le quotidien de riders Indiens qui, à raison de 20 fois par jour, relèvent le défi de The Wall of Death (puits de la mort).
Comme son nom l’illustre, le puits de la mort est un silodrome, une sorte d’« arène » aux bords verticaux. C’est sur cette dangereuse piste que les cascadeurs fous escaladent ces murs au volant de leur voiture ou de leur moto et effectuent des figures aussi improbables que dangereuses, aidés par la force centrifuge.
Ce show créé aux États-Unis en 1911, a traversé le monde avant de n’être aujourd’hui que très peu répandu. Il reste en Inde une véritable tradition dans les foires où le public se presse dans les gradins, tout à la fois obnubilé et exalté par les prouesses des conducteurs. Billets dans les mains tendues, il espère que les conducteurs lui arracheront dans leurs figures improbables, ce qui ne fait qu’accroitre l’excitation déjà latente des témoins de ces incroyables exploits !
Un sport extrêmement risqué
Basiquement, aucune protection n’est requise pendant ces shows, il s’agit là d’un sport des plus dangereux qui comporte de très grands risques pour les cascadeurs.
C’est d’ailleurs pour des raisons de sécurité que plusieurs états ont interdit cela. Beaucoup sont morts en pratiquant ce sport.
En Europe, vous pourrez assister à ce genre de show, mais en Inde, la particularité est justement que les protections ne sont pas utilisées.
Une grande famille rassemblée autour d’une passion commune
Mais qui sont ces protagonistes hors du commun, dont les exploits font rêver petits et grands ?
Hommes et femmes – bien que cette activité soit principalement réservée aux hommes – venus des quatre coins de l’Inde et qui consacrent leur vie à ce qu’on pourrait qualifier de « sport extrême ». Ils sont moins de quarante
Voyageant ensemble de foires en foire 11 mois dans l’année, ils finissent par former une famille nomade unis par cette passion extraordinaire où les membres prennent soin les uns des autres quotidiennement.
Une aventure qui réunit deux artistes de talent
C’est dans le cadre d’un projet pour We Transfer, à la demande de Lucy Pike que Ken Herman – photographe – et Gem Fletcher – directrice artistique – ont parcouru l’Inde et sont allé portraiturer huit des membres de cette grande famille et capturer.
Dans une de ses interview, Gem confie que dès les premières recherches, le duo a été captivé. Ces hommes et ces femmes qui vouent leur vie à la dangereuse pratique du « Wall of death », leur histoire, leur quotidien,… plus leurs recherches avançaient, plus ce projet leur tenait à cœur et laissait présager une belle aventure.
Ils se sont alors envolés pour L’orient avec pour seule envie d’aller à la rencontre de cette tradition, et y ont rencontré 8 conducteurs. Parmi eux, Radha, une des seules femmes à défier le mur de la mort. Et c’est justement pour cela qu’ils ont naturellement axé leur projet sur cette héroïne. Et elle ne l’est pas seulement pas seulement parce qu’elle escalade chaque jour ce mur appelé « le mur de la mort », mais aussi parce qu’elle a réussi à intégrer ce sport machiste dans une société patriarcale. Et à force de patience, d’entrainement et d’acharnement est devenue une des riders les plus renommées du pays.
Comme ils l’expriment dans une autre de leur interview, ce projet fut un véritable challenge pour les deux artistes, et ce à plusieurs niveaux.
Le premier fut de pouvoir entrer en contact avec la communauté des riders. Ensuite, de pouvoir les photographier et filmer plusieurs jours d’affilés.
Enfin, travailler sur ce terrain était compliqué, et parfois même dangereux pour pouvoir obtenir les prises de vues qu’ils souhaitaient.
Dangerosité, adrénaline, bruits, fortes odeurs d’essence, positions inconfortables,… tout était fait pour déconcentrer les photographes. Mais par leur professionnalisme, leur patience, leur amour pour ce projet et leur talent, ils nous ont finalement offert une œuvre qui dépeint parfaitement ce sport et toutes les sensations qu’il insuffle au public venu les acclamer.
C’est là une prouesse photographique qui donne à cet art une dimension sociologique, historique, humaniste, et même journalistique.
Et lorsque nous sommes devant ces photographies venues d’ailleurs, nous sommes impressionnés, tant par la beauté des images, que pour le sujet et l’aventure partagée.
Ce projet vous a plu ?
Vous pourrez découvrir plus de clichés et leur film reportage en cliquant sur ce lien.
2 commentaires
Bouguemille
Super photos en France vous pouvez voir la famille werdyn qui le pratique sur de nombreux festival leur particularité de leur mur ces que dans le milieu ce trouve un groupe de rock’n’roll pendant que les motos tourne et en plus il raconte une histoire
Voici leur site internet wallofdeathgypsy.com
Pauline
Waouw après avoir vu un show de ce style à Biarritz lors du wheels and waves, je cherchais des informations sur cette pratique et je suis super impressionnée !
Bravo pour ce travail photo