Let’s Talk, c’est le nom de la série photographique de Charlie Clift lancée en octobre 2018 lors de la Journée Mondiale de la Santé Mentale. Ce projet est destiné à soutenir les personnes en proie à une maladie mentale en les encourageant à partager leurs difficultés. Une libération de la parole qui se veut salvatrice – une sorte d’exutoire. Ayant lui-même souffert de trouble dépressif dans le passé, Charlie Clift avait à cœur de créer une campagne de sensibilisation sur le sujet.


Let’s Talk : des vulnérabilités exposées
Chaque portrait met en lumière une personne ayant été victime d’une maladie mentale. Charlie Clift a sélectionné les participants sur la base d’interviews. Durant les entretiens, le photographe a demandé aux candidats de décrire les émotions qui les avaient traversé lorsqu’ils étaient encore sous le joug de la maladie. En collaboration avec l’artiste Kate Forrester, Charlie Clift a choisi les mots et les expressions qui semblaient décrire au mieux l’expérience de chaque candidat.
En amont des séances photo, Kate Forrester s’est attelée à peindre les pensées les plus noires et les plus intimes de chacun des volontaires sur leurs visages avant que ceux-ci ne soient photographiés sous l’œil bienveillant de Charlie Clift. Ces mots, littéralement écrits sur le front des modèles, sont tristes, durs et souvent violents. On y lit entre autre « j’ai l’impression de me noyer », « je ne mérite pas d’être heureux », « je devrais me suicider », « je me sens mort à l’intérieur », « je me sens complément perdue », « je me dégoute », « je bois pour aller mieux ».



De la photographie à la thérapie il n’y a qu’un pas
A y regarder de plus près, le procédé est riche de symbolisme et s’apparente presque à une forme de thérapie. Les participants sont invités à fouiller les fins fonds de leur esprit pour laisser émerger leurs émotions. Kate Forrester matérialise ces pensées pour les rendre visibles et intelligibles par le reste du monde. Les visages des participants sont autant marqués par la peinture de Kate Forrester que par les émotions qu’elles décrivent. Ces émotions leurs appartiennent, elles font partie d’eux. Sauf que cette fois-ci, il leur suffira d’un petit peu d’eau pour effacer ces marques délébiles et tourner la page.
Durant la séance photo, Charlie Clift invite les modèles à parler de leur vie, de leurs passions et de leurs difficultés. Ce procédé transparaît dans le résultat final. Les poses sont naturelles et les expressions faciales sont authentiques. Certains modèles sont en pleine conversation, d’autres affichent un grand sourire, tandis que d’autres encore portent un regard triste embué de larmes. Parmis les modèles, on retrouve des hommes, des femmes, des caucasiens, des Asiatiques, des plus jeunes et des plus âgés… Un panel varié qui montre que la maladie mentale touche toutes les tranches de la population.
Suivez Charlie Clift:
Website : www.charliecliftphotography.com
Suivez Kate Forrester:
Website : https://www.kateforrester.co.uk/

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1 commentaire
Farge
Je suis bluffé par cette série. C’est intelligent, touchant, parfaitement réalisé. Gros boulot d’organisation et de set-up. Bravo au photographe et à l’artiste et aux “modèles”.