On blâme souvent l’art contemporain pour son concentré d’hurluberlus. Parmi eux, Hank Schmidt in der Beek a quand même réussi à nous faire sourire. L’artiste propose sa propre interprétation, cocasse et absolument ironique, de l’exercice de la peinture en plein air. Dans les pas des plus grands peintres du siècle passé, de Cézanne à Monet en passant par Van Gogh ou Gauguin, il se rend dans des endroits pittoresques partout en Europe, pour ne peindre au final que le motif de sa chemise ou de son pull.
Une idée complètement stupide, ou un éclair de génie ? Depuis 2009 (et encore aujourd’hui) Hank peint les carreaux et les rayures de ses hauts vintages, face à des vues somptueuses qui ont inspirées les plus grands maîtres de l’art. Associé au photographe Fabian Schubert, il réalise une série de portraits aussi absurde que comique, “Painters Portraits”. Une série complètement en décalage avec tout ce que l’art classique a représenté, où la beauté du paysage n’est d’aucun intérêt pour le peintre, et n’est pas source d’émotions.
Paysage état d’âme
Rompant avec la lignée des peintres et auteurs romantiques du 18ème siècle, le paysage chez Hank n’apparaît pas comme le reflet des états d’âme de l’artiste languissant et mélancolique (coucou Lamartine). Cependant, vu dans cette optique, son travail presque humoristique pourrait témoigner d’un certain narcissisme ; car comme disait Caspar David Friedrich, chef de file du romantisme allemand, “Le peintre ne doit pas peindre seulement ce qu’il voit en face de lui, mais aussi ce qu’il voit en lui”.
Un autre génie à découvrir : celui qui s’était amusé à rallonger les cravates de Trump sur les photos officielles.
Mises à l’honneur dans plusieurs expositions, les photographies de Hank Schmidt in der Beek et Fabian Schubert sont désormais disponibles dans un livre des éditions Taube : http://www.editiontaube.de/produkt/sommer/
Plus d’art absurde sur Beware Magazine, avec David Altmejd :