A la rencontre du Monkey Bird Crew.

Image d'avatar de MorganeMorgane - Le 21 novembre 2014

Singerie Oisive

C’est à l’occasion de l’exposition « Expressions Urbaines » à l’Institut Bernard Magrez à Bordeaux, que nous avons eu la chance de croiser le Monkey Bird Crew. Malgré une visite éclair dans la capitale girondine, ils nous ont accordé un moment privilégié à la terrasse d’un café animé.

Le Monkey Bird Crew (MBC) émane d’une belle amitié entre deux élèves de l’Ecole d’Art Visuel Créasud de Bordeaux, Témor, passionné de design et grapheur à ses heures perdues, ainsi que Blow poète, amateur d’illustration et de graphisme. C’est dans une profonde animosité, entre respect et rivalité que le travail de ces deux artistes s’est développé, grâce à la rigueur des traits qu’impose la formation en design de l’un, et aux idéologies de l’autre. Entre art urbain et graphisme, voilà l’univers subtile du MBC au sein de la jungle urbaine.

Singe MBC

Nous voilà avec le Monkey Bird Crew au lendemain du vernissage de l’exposition Expressions Urbaines, où ils exposent aux côtés de grands noms du Street Art, tel Jef Aerosol, Swoon ou Rero.

Loin de répondre à l’illusion héroïque de rester anonyme malgré un succès récent, les MBC sont ici très décontractés. On commence par leur parler de leur iconographie, et c’est avec simplicité qu’ils nous expliquent pourquoi cette Singerie Oisive ;

« On est partie de l’idée que les oiseaux sont libres, et les singes habiles. »

En effet, depuis les prémices, les deux artistes ont leur animal qui leur est propre. Entre symbole et éthologie, Blow, représente la communication du groupe: un oiseau de nuit discret et adepte de la poésie et des philosophies artistiques. A l’instar du singe, Témor est un perfectionniste débrouillard liant humour et esprit.

Quant à leurs créations, ils nous parlent avant tout d’efficacité. Entre collages et pochoirs pour apposer sur un fond d’ombre, une lumière; le Crew est ici pour faire passer un message.

« Le MBC veut interpeller l’homme pressé par l’intermédiaire de ses animaux libérés en zone urbaine. »

singe oiseau

Efficacité transcrite également par les jeux de contraste grâce à l’utilisation du noir et du blanc. Ils nous expliquent avec passion que le noir représente la matière à la fois solide et liquide comme la membrane qui cerne et délimite l’enveloppe charnelle. Tandis que le blanc est la lumière vaporeuse, tel le souffle de l’âme. On comprend que l’ensemble, donne l’équilibre et la vitalité d’une recherche scénographique naïve de la forme de vie en milieu urbain.

Dans leurs travaux on retrouve également de plus en plus d’éléments de concordance entre les deux animaux, allant des médiums faits de mobiliers anciens, d’ajouts iconographiques d’objets manufacturés, d’horloge, d’engin de construction, d’arche et de rosace, mais aussi de la typographie pour créer ce lien d’ensemble qui les rendent si particulier.

Du trop de réalité

Au fil de l’interview, les garçons nous parlent de leur retrouvaille à Amsterdam, lorsque Témor élève de l’École Supérieur d’Arts Appliqués Olivier De Serres à Paris y fait un stage et décide d’y inviter Blow, marquant l’envol artistique du Monkey Bird Crew , plus de 100 pièces (linographies, collages, pochoirs) posés sur les façades de la capitale néerlandaise en seulement 2 mois. C’est alors qu’ils nous confient les difficultés qu’ils ont pu rencontrer à s’afficher dans l’espace public, ainsi que les premières confrontations avec les citadins. Ils nous décrivent, l’impact de leurs œuvres dans la rue, la réaction des passants, parfois mécontents, septiques ou tout simplement admiratifs, et ce qu’ils en ont retenus.

« On veut proposer une lecture littéraire de l’image! Le Monkey Bird c’est l’ensemble d’une alchimie de nos deux pensées, un lien de l’esprit à la matière. C’est toujours une raillerie comme au début, avec la technique affinée aujourd’hui. »

Aujourd’hui, les petits génies rebelles de la rue sont devenue des artistes à part entière , après de nombreuses collaborations avec Jef Aerosol, Rouge ou Bene, ils exposent aux côtés de Swoon, Shepard Farey, Jonone, Bansky et bien d’autres.

Singerie Oisive Monkey Bird Crew

Vous pouvez les retrouver actuellement sur les Docs de la Cité de la Mode et du Design à Paris dans le cadre de la Fiac. A l’Institut Bernard Magrez à Bordeaux, aux Vibrations Urbaines, en corrélation avec l’artiste Speedy Graphito à l’Université de Michel Montaigne depuis le 17 Octobre, mais aussi dans le cadre du M.U.R de Bordeaux en Février.

Sinon, ouvrez grand vos yeux que ce soit à Paris ou ailleurs vous aurez surement la chance de tomber un jour,  sur cette Singerie Oisive en allant travailler.

Monkey Bird

Monkey Bird Crew

Street Art

Monkey Bird Crew a l'Institut Bernard Magrez

Monkey Bird Crew Intervew

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Morgane
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1 commentaire

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