L’art “éphémère” de Katie Evans

Clara Debrois - Le 18 août 2021

L’artiste Katie Evans, Katharine Evans de son nom complet, s’arme de nuances de gris pour saisir la fragilité du temps qui passe inlassablement.

Illustration de Katie Evans, une femme qui n'a que le buste est attaché à la mâchoire par une sorte de bande en tissu — *Sling*

Petite Marie priant enfermée dans un objet en verre, dessin en noir et blanc — *Mary*

L’art aux mille teintes de gris

Katie Evans est une artiste américaine, vivant en Floride. Elle est diplômée de Flagler College, université d’arts libéraux, en beaux-arts et design graphique. Aujourd’hui elle s’épanouit dans un style bien à elle qu’elle propose sur son site. L’artiste puise ses inspirations dans la vie de tous les jours, dans chaque petit détail qui vient toucher et charmer sa sensibilité propre. Elle apprécie aussi travailler des sujets féminins qu’elle met à l’honneur dans de nombreuses illustrations.

Gros plan sur le visage d'une femme, une coccinelle est au-dessus de sa bouche

Dessin en noir et blanc d'une fraise dans de la gelée posée dans une assiette — *Strawberry in Jello*

Photographie qui a servi de modèle à Katie Evans, une fraise dans de la gelée transparente — Modèle

Le féminin et le macabre, voilà les deux thèmes fétiches de Katie Evans. Et elle n’a pas besoin de grand-chose pour produire ses œuvres. Il lui suffit d’être armée de quelques crayons et d’une grande feuille (sans oublier le modèle qu’elle a en tête) pour se lancer dans une nouvelle illustration. Ses crayons vont du blanc au gris foncé et de là elle arrive à créer des dizaines de nuances et de textures, quand bien même elle n’utilise que deux ou trois crayons.

L’artiste Kazuki Takamatsu s’intéresse lui aussi à la représentation du féminin et du macabre avec ses envoûtants anges de la mort.

Un main est étendue au sol et il y a un caillou posé dans la paume de cette main — *Weight I*

Une jeune femme est représentée le menton posé sur un objet rectangulaire blanc — *Shelf*

Zoom sur le dessin d'une boîte de sardine et d'une sardine à moitié mangée — *Sardines*

Assiette vintage contenant des quartiers de clémentines — *Clementines*

Des œuvres très personnelles

Paradoxalement, Katie Evans annonce la couleur dès le début. L’artiste explique qu’elle se sert de son art pour répondre à des questions qu’elle se pose elle-même. Elle est particulièrement attachée aux questions touchant la mort, l’éphémère et l’ambiguïté qu’est la vie en ce monde. C’est d’ailleurs par rapport à ces interrogations qu’elle se pose qu’elle cherche et trouve les sujets de ses travaux. La finesse de ses coups de crayon sont au service de ces thématiques qui sont omniprésentes dans ses œuvres. Devant ses illustrations on ne peut que penser aux bizarreries de la vie et au sensible passage du temps qui modifie tout sans cesse.

Une femme a la tête penchée et son net rentre dans un verre d'eau et frôle la surface du liquide qui est dedans — *Sips*

Deux insectes forment un cercle et sin traversé par une espèce de pic blanc

Une femme est en train de tordre un linge pour l'essorer — *Wring*

Son art lui-même semble fragile et voué à se fondre dans les méandres du temps. Consciemment ou non, l’art de Katie Evans est déjà une réponse à ses questions. Elle dessine sur papier ou sur toile, des objets qui peuvent être aisément altérés. Toutefois, cet art que l’illustratrice maîtrise, ces nuances de gris, rejoue plus encore cette fragilité. Son art est délicat et semble incarner le caractère éphémère des choses. Avant même qu’elle ne choisisse ses modèles, son art s’engage profondément dans des réflexions profondes qui lui sont propres et intimement liées.