Dissimulés par la brume ou tapis dans l’ombre, les animaux illustrés par Jenna Barton fascinent autant qu’ils inquiètent. L’artiste américaine, travaillant aujourd’hui dans l’Utah, réalise de menaçants portraits inspirés de ses rêves (que l’on imagine sombres), de ses voyages, ses expériences, et des paysages abandonnés dans lesquels elle a grandi (comme la campagne silencieuse de nuit, ou les fermes éclairées par la lumière du crépuscule). “J’aime capturer les émotions étranges que je ressens toujours dans les endroits déserts et ruraux, et les rêveries qu’ils m’inspirent”.
Bien qu’elle y ajoute parfois de l’aquarelle, le travail de Barton reste principalement digital. Son style, qu’elle qualifie de “magique – réaliste – animal – gothique” lui est venu dès la fin de ses études d’illustration en 2017. À l’époque, elle décide alors de prendre de la distance avec le système académique et de se consacrer à son art. Elle acquiert rapidement une certaine notoriété, notamment grâce aux réseaux sociaux.
Les animaux super-naturels de Jenna Barton
Passionnée par le monde animal depuis la petite enfance, Jenna Barton écrivait des histoires sur ces animaux, réels ou imaginaires. En grandissant, elle garde cette orientation vers la nature qui marque profondément son art.
La plupart de ses sujets sont des mammifères, de par leur ressemblance avec l’Homme, réduits à l’état de silhouettes pour accentuer le mystère. “Je donne à la plupart de mes sujets des yeux blancs lumineux pour indiquer la présence du super-naturel, et pour suggérer qu’ils sont à mi-chemin entre animaux, esprits, ou dieux”. Les créatures semblent alors possédées, ou connectées à un monde caché, profond et impénétrable, remplit de magie.
Ce mysticisme pourrait s’expliquer par sa connexion à la spiritualité, elle qui a grandi dans une communauté très religieuse sans vraiment s’y reconnaître. Elle chercherait, à travers ces animaux demi-dieux, une sorte de saint patron : les saints de la forêt, d’une nature aux allures hostiles, mais fascinante, comme tout droit sortis du “Princesse Mononoké” du grand réalisateur japonais Hayao Miyazaki.
Retrouvez le travail de Jenna Barton sur son site : https://dappermouth.storenvy.com/ et sur Instagram : @dappermouth
Plus d’illustrations sur Beware, avec BIG CITY LIGHT de Ivo van de Grift :