L’artiste coréenne Haejung Lee vit et travaille aujourd’hui à Toronto, Canada. Diplômée en art visuel, à l’Université de York (en 2013), elle se concentre sur la représentation et la conservation de la mémoire. La documentation a une place majeure dans son travail artistique, qui est presque un travail d’archives. Chacune de ses œuvres représentent une petite partie d’elle-même, qu’elle tente de garder envers et contre tout, pour ne pas la perdre dans la course folle du temps. Une sorte de journal intime, qu’elle étale sur plusieurs années (depuis 2011).
L’artiste pose sur le papier des morceaux de souvenir, de moments précis, d’une difficulté surmontée ou qui la hante encore aujourd’hui. Elles retracent les différentes orientations de sa vie, tout comme ses émotions à un moment donné, et ses expériences. Des portraits, aux couleurs pastelles, qui semblent s’évanouir dans la brume, ou couler comme les grains d’un sablier.
Sujet multiple aux techniques multiples
La complexité du sujet abordé par l’artiste coréenne réclame une complexité de la matière. Pour cela, elle juxtapose des éléments de sa réalité avec une surréalité forte. Ses images mélangent le support de la photographie, de la peinture, et du dessin, ce qui les rendent uniques, et qui rend son style reconnaissable.
Ses peintures représentent des aspects de son physique, notamment ses yeux ou sa bouche, mais également de sa personnalité. Elle y ajoute des éléments de nature comme des feuilles, fleurs, animaux (grenouille, mouton) ou fruits (clémentine).
L’art d’Haejung Lee contre l’oubli
Son but est de faire réfléchir le spectateur sur tous les petits détails qui forgent sa vie, tous les petits moments qui déterminent qui il est maintenant, et qui se perdent dans les méandres de l’oubli. Elle nous invite à effectuer un voyage intérieur, et à nous poser la question : Comment capturer un moment pour ne pas qu’il disparaisse à jamais ?
À l’heure des réseaux sociaux, on peut se demander si notre présence numérique est immortelle. Ou si l’art seul peut vaincre le temps, et créer des ponts entre les époques, des grottes de Lascaux, ou la Venus de Willendorf, à l’art contemporain qui envahie nos galeries et nos musées actuellement.
Vous aimez son travail ? Nous vous invitons à découvrir celui Carmel Seymour qui bien qu’étant sensiblement différent, vous plaira certainement.
Retrouvez le travail de Haejung Lee sur son site.