Ce matin, le grand cinéaste franco-suisse Jean-Luc Godard, un des derniers représentants de la nouvelle vague s’est éteint dans sa maison de campagne à Rolle, District de Nyon. Retour sur la vie de l’homme aux mille facettes.
Peut-être que ce nom ne dira rien aux plus jeunes d’entre vous, mais pour tous les amateurs de cinéma et les anciennes générations, le nom de Godard raisonne dans leurs cœurs depuis ce début de journée. Le Mépris (1963), À bout de souffle (1960), Une femme est une femme (1961) et bien d’autres, Jean-Luc est devenu un pionnier du cinéma français. Depuis ses 20 ans, le cinéaste beigne dans le monde du 7ème art, venez découvrir le parcours plein de convictions et de déterminations de l’influenceur du cinéma.
La nouvelle vague quésaco ?
Mais avant, petit point culture. La nouvelle vague est un mouvement fondateur du cinéma français qui a pris place vers la fin des années 50, et qui s’est dissipé dans les années 60.
Fini les immenses décors dans les hangars hollywoodiens, nous voulons du réel, du concret, prendre les grandes lignes du cinéma américain en ajoutant la french touch. Alors on tourne dans les rues des villes, on dit au bye-bye à la loi des 30 degrés et bonjour aux coupes, bref, on réinvente le cinéma. Bien qu’il n’en soit pas 100% à l’origine, Jean-Luc Godard a vivement participé à sa création. Grâce à son incontournable film À bout de souffle avec Jean-Paul Belmondo et Jean Serberg qui fût d’ailleurs son premier court métrage.
Aujourd’hui, Godard a inspiré beaucoup de grands noms du cinéma, tel que Georges Lucas, Francis Ford Coppola, Brian de Palma ou encore Quentin Tarantino qui a nommé sa société de production A band Apart en référence à son film Bande à part (1964).
Une vie plongée dans le cinéma
Avant de devenir une célébrité à la renommée mondiale, Jean-Luc a enchainé les casquettes. C’est en commençant en tant que critique de film au sein du magazine des années 50 la Gazette du cinéma, qu’il a su perfectionner son don et a ainsi commencé à réaliser des petits courts-métrages. Après s’être acclimaté aux longs métrages, il a été un auteur complet de ses films. Réalisateur, scénariste, dialoguiste et même monteur, certaines de ses œuvres sont 100% signée Godard. Il a même endossé le maillot de théoricien de cinéma, de producteur ou encore d’écrivain. Pas de doute, le 7ème art n’avait plus aucun secret pour lui.
Engagé jusqu’au bout de la bobine
Son engagement est égal qu’à son talent. En 1968, les évènements de mai ont entrainé le cinéaste à se radicaliser et se marginaliser. Le monde du cinéma étant, lui aussi, en pleine révolution, accompagné de son ami Jean-Pierre Gorin, ils se lancent dans les films politiques sous le pseudonyme du collectif de « Dziga Vertov ». Mais ces œuvres ont été très loin d’avoir le succès tant connu par le cinéaste. Tellement peu que cela à l’amener à dire au revoir au grand écran pour se tourner vers la télévision. Il aura fallu attendre 6 ans pour revoir du signé Godard au cinéma avec le film Sauve qui peut, la vie (1980).
C’est donc un grand au revoir qui met le monde du cinéma en deuil. Jean-Luc Godard, un artiste éphémère pour un art éternel.