Biographie de l’artiste :
Isaac Cordal est un street artist espagnol né en 1974 à Pontevedra. Il a étudié la sculpture à l’école des Beaux-arts de sa ville natale. Puis, il a suivi une formation de cinq ans à l’école Canteiros, un établissement spécialisé dans les métiers de la pierre. Depuis, il crée de petites créatures de béton qu’il dispose un peu partout dans les interstices des villes, dans la fissure d’un mur, la faille d’un trottoir, une flaque d’eau…
L’artiste espagnol vit entre sa ville natale Pontevedra, Bruxelles et Londres. Si son œuvre est composée de sculptures et de photographies dans l’environnement urbain, il est aussi reconnu sur la scène ‘Death Metal’ Espagnol en tant que compositeur et guitariste du groupe ‘Dismal’ jusqu’en 1998. Les personnages de Cordal sont présents dans de nombreuses villes du monde, comme Londres, Berlin, Paris, Nantes, Grenoble, Bruxelles, Ostende, Barcelone, Milan, Bogota… Son projet phare fût “Cement Eclipses” (éclipses de béton) qui présentait des figurines miniatures dissimulées dans plusieurs villes du monde et leurs photographies in situ.
“J’aime considérer le street art comme une forme de combat. Cela me plait d’y voir un dialogue entre un lieu et ses habitants, entre la société et ses leaders…”
Isaac Cordal
À découvrir aussi le street-art miniature de l’artiste Slinkachu
Une autre de ses œuvres emblématiques intitulée “Follow the Leader”, qui eut lieu à Nantes en 2013 dans le cadre du “Voyage à Nantes” rassemblait près de 2000 statuettes dans une ville miniature s’étalant sur 360 m2. L’installation a nécessité près de 60 moulages différents. Isaac Cordal souhaitait travailler sur l’archétype de l’homme lambda en utilisant le même matériau qui sert à construire les villes : le béton. Cet homme singulier supposé représenter une grande partie d’entre nous, complètement désabusé est un leitmotiv dans l’œuvre de Cordal. Le personnage cristallise une réflexion sur l’inertie des masses et les conséquences du régime capitaliste.
« L’art devrait être le miroir de la société » déclare le street artiste.
Isaac Cordal, comme tout street artiste produit un art social, dénonciateur. Les figurines récurrentes de ses créations sont une métaphore de la condition humaine contemporaine. Leur taille, minuscule, traduit l’écrasement supporté par chacun face à des fléaux tels que la lutte des classes, l’oligarchie, le réchauffement climatique ou encore la misère que nous rencontrons à tous les coins de rue.
Cette esthétique du minuscule crée une certaine poésie, les personnages mis en scène par Cordal semblent jouer une partition dont nous aurions égaré la feuille. Ils paraissent tous pris dans une sorte de scénario auquel ils ne peuvent échapper. Mais le minuscule vient également servir l’humilité de l’artiste, qui relativise son rôle social et défend un ton humoristique : “J’essaye d’utiliser l’ironie, mais il ne s’agit jamais d’une plaisanterie. L’humour est une façon d’habiller le drame. Je pense que nous avons besoin chaque jour d’une overdose d’humour pour survivre”.
“Dans les rues, j’aime ce que font Blu, Escif, Liqen, Brad Downey, entre autres. En dehors du street art, je n’ai pas d’artiste favori mais j’admire Maurizio Cattelan, Anthony Gormley, Ron Mueck, Medardo Rosso, les frères Chapman…”
Isaac Cordal
Le sculpteur est également un artiste très concerné par les changements climatiques. Lors de la Triennale de Beaufort, il a présenté une série de sculptures représentant des individus placés au sommet de poteaux portant des bouées de sauvetage et “attendant” le changement climatique. Il s’agit d’un moyen de dénoncer notre inefficacité face à l’urgence climatique. A Nantes, il a également présenté une œuvre similaire qui présentait des sculptures flottantes en silicone dans les douves du château des ducs de Bretagne. Cette fois-ci des hommes en costume-cravate et attaché-case étaient représentés grandeur nature, à la dérive, avec ou sans bouées.
Si vous avez apprécié le travail du street artiste Isaac Cordal, nous vous proposons de découvrir l’œuvre de l’artiste engagé Fintan Magee.
1 commentaire
Sterenza
Bien.