– Salut Mattias, qui es-tu ?
Mattias Mimoun alias FAR : pianiste, DJ, producteur, remixeur, rappeur, clubber. Je suis le clavier du groupe Scenario Rock avec qui j’ai enregistré l’album “Histrionics” (SONY/BMG) et avec qui nous avons fait plusieurs premières parties de JUSTICE sur leur tournée française. Je suis également l’auteur et l’interprète du morceau “Itinéraire d’un enfant branché” paru sur l’album de The Shoppings, je suis d’ailleurs le clavier du groupe en live. J’ai aussi sorti un maxi sur le label Industries en duo avec Pascal Bideau (compositeur de musiques de film) sous le nom Contrast. Mes 10 années d’expérience en tant que DJ (REX, membre du Clark Magazine DJ crew, Showcase, Paris-Paris, Baron, soirée DIESEL, 1ère partie De La Soul à l’Olympia, Demolition Party Hôtel Royal Monceau, Nouveau Casino) m’ont amené à développer une activité de producteur sous le nom FAR. A mon actif, 2 remixes pour Scenario Rock, 1 remix de Shaka Demus, 1 remix de Moon Pallas, 1 remix de The Shoppings, 1 remix de Amy Winehouse et plusieurs titres orientés electro-house. Enfin, j’ai constitué un répertoire de reprises de tubes des 60’s à nos jours joués au piano solo (Michael Jackson, Daft Punk, JUSTICE, Madonna, Rolling Stones, Calvin Harris, Dr Dre, Cure…) qui m’ont amené à jouer “No Limit” en compagnie de Björk au Baron.
– Pour toi la musique ça remonte à quand ?
* J’ai commencé le piano à l’âge de 6 ans et n’ai jamais arrêté depuis. C’était d’abord pour faire plaisir à ma mère puis quand j’ai réalisé que toutes les filles se mettaient autour du piano quand je jouais dans les boums, j’ai compris que j’avais une arme de séduction imparable au bout des doigts. Je me souviens aussi d’heures passées à m’isoler pour écouter au casque sur la chaîne du salon le premier CD de l’histoire: “Brothers in Arms” de Dire Straits ou “Thriller” de Michael Jackson à l’âge de 10 ans. C’était de véritables voyages. Puis le rap est arrivé dans ma vie de collégien avec NTM et Public Enemy et ne m’a plus quitté depuis. C’était tellement puissant soniquement par rapport à tout le reste et ça apportait un peu de relief à la vie monotone montargoise. En parallèle à ma formation de pianiste classique, j’ai commencé à apprendre le jazz au lycée où j’ai joué dans mon premier groupe. Mon goût pour le public et la scène s’est alors révélé. Après avoir fait une école de commerce pour me rassurer, j’ai réalisé que rien ne pourrait me motiver plus que de vivre de la musique.
– Justement, vivre de la musique, où en es tu de tes collaborations musicales ?
* Après une tournée avec Scenario Rock qui nous a menés jusqu’au Mexique, nous avons réduit le groupe de 4 à 2 protagonistes: le chanteur Mehdi Pinson alias DVNO (également auteur et interprète du tube de JUSTICE “DVNO”) et moi-même. Nous avons fait notre première date au Showcase et comptons tourner avec cette formule plus club à travers le monde. Nous travaillons aussi sur la réalisation d’un deuxième album avec The Shoppings, incluant “Itinéraire d’un Enfant Branché 2” racontant l’évolution un peu autobiographique de mon statut de “branché”. Je produis également beaucoup d’instrumentaux de rap en vue de les proposer à des rappers comme Sefyu, Booba ou Bubz (un excellent MC londonien). J’ai aussi le projet Colonel’s Bucket qui me tient à coeur: ce sont des morceaux humoristiques rappés avec mon acolyte journaliste Fabien Prade. Les thèmes abordés sont les filles, les soirées, la drogue, la prostitution, les Air Jordans… Enfin, je réinterprète actuellement l’album de JUSTICE au piano et c’est un travail de longue haleine. Mon envie est finalement de développer ma carrière solo.
– En musique, ton inspiration tu la chopes où ?
* Elles sont très nombreuses et diverses. Je suis naturellement attiré par les sonorités arabes de par les origines tunisiennes de mon père et par les sons plus doux et mélancoliques de par les origines suédoises de ma mère. Quand mes amis écoutaient le TOP 50 au collège, j’écoutais du jazz : je me suis par ailleurs très influencé du jeu funky de Herbie Hancock et de la richesse harmonique de Bill Evans. Ce n’est que plus tard, une fois dégagé du snobisme adolescent de l’intégriste de jazz, que j’ai pu apprécié la force de morceaux pop comme ceux de Billy Joel, U2 ou les Beatles. Puis j’ai découvert la techno avec les premières raves et j’en mixe toujours beaucoup. Je suis fan de l’américain Matthew Dear. Il amène le son électronique tellement loin… Sinon, j’admire le travail de Pharell Williams ou Timbaland qui parviennent à inclure des choses assez expérimentales dans des morceaux très commerciaux. C’est ce pont entre expérimental et grand public qui m’intéresse, d’où mon admiration pour John Coltrane, Jimi Hendrix ou Daft Punk qui chacun à leur manière ont amené une musique loin d’être évidente au plus grand nombre. Mais pour moi, le meilleur reste Michael Jackson. Ses morceaux ne lasseront jamais et ils sont capables de faire danser un enfant de 6 ans comme un vieillard de 70 piges. C’est simple, je voulais être lui quand j’étais petit.
– Tu nous fais un petit city guide Parisien ?
* Pour manger: KFC République, l’Epicerie Chez Marianne rue des Rosiers, le japonais SAPORO
Pour écouter du jazz: le Duc Des Lombards et le New Morning
Pour sortir : Le Baron, Chez Régine, Le Showcase
Diesel Music Tour REGINE Paris
Mattias Mimoun – Phantom Pt. II (Justice Cover)